Si vous avez suivi de près le printemps arabe en Tunisie ou êtes tunisien, vous le connaissez sans doute. Si vous suivez depuis des années avec assiduité les interviews de Jean-Jacques Bourdin, vous le connaissez sans doute. Si vous ne ratez jamais l’émission de Frédéric Taddéi « Ce soir ou jamais » (CSOJ), là encore vous le connaissez sans doute, puisqu’il était l’un des invités de l’émission du 5 février dernier, consacrée au Qatar. Lui, c’est Mezri Haddad.
Parmi les autres invités, ce soir-là, on comptait Richard Labevière, essayiste, Valérie Debord, ancienne députée UMP, Karim Sader, consultant, Nabil Ennasri, chercheur spécialisé sur le Qatar et enfin Mezri Haddad, ancien ambassadeur de Tunisie à l’Unesco. Tous ont tenté de répondre à la question « Qatar : ami ou ennemi public numéro 1 ? »
Comme souvent dans CSOJ, le débat a été pour le moins animé entre les uns qui considèrent que le Qatar n’est pas un ennemi, les autres un danger. Comme dans tout débat sur un sujet sensible, les propos des uns et des autres étaient musclés, parfois excessifs. C’est la loi du genre.
Qatar-bashing d’un Ben-Aliste
Avant d’aller plus loin, rappelons que l’un des invités, Mezri Haddad est un ancien thuriféraire de l’ex-dictateur destitué. Alors que la révolution grondait, ce dernier, reçu le 13 janvier 2011 par Jean-Jacques Bourdin dans son émission quotidienne sur RMC, louait la Tunisie de Ben Ali, « modèle de démocratie andalou », qui fonctionne comme un État moderne ; cette république « fondée par le génie politique de Bourguiba », dont « Ben Ali est le digne successeur ». Toujours selon Mezri Haddad, « Ben Ali a sauvé la Tunisie en 1987 des hordes fanatisées et des intégristes qui devaient renverser Bourguiba et c’est le président Ben Ali [qui] par patriotisme a sauvé la Tunisie de ces intégristes ».
Toujours, au micro de Jean-Jacques Boudrin, l’ancien ambassadeur de Tunisie à l’Unesco martela que Ben Ali devait « se maintenir au pouvoir quoiqu’il arrive parce que le pays [était] menacé par les hordes fanatisées et les néo-bolcheviques qui sont leurs alliés stratégiques ». Dernier point sur cette interview : Mezri Haddad affirma face à Jean-Jacques Bourdin que cette révolution était avant une révolution médiatique, menée par la chaîne qatari Al-Jazeera. Pour plus de détails, voici la vidéo de l’interview.
Ben Ali est donc un chic type, Al-Jazeera, la chaîne qatarie le mal absolu incarné. Mi-Sifaoui, mi Zemmour – l’intérêt en moins –, Mezri Haddad, on l’aura compris, a une dent contre le Qatar, cet « émirat bédouin », comme il l’appelle. C’est là évidemment son droit. Ce qui est nettement moins recevable, c’est la charge qu’il se permit contre… une femme journaliste à Al-Jazeera, qui plus est absente. Cette attaque ad hominem est arrivée comme un cheveu sur la soupe. Le coup était visiblement préparé.
La cible : une journaliste absente du plateau
L’incident a eu lieu à la fin de l’émission. Mezri Haddad profita des dernières minutes de l’émission pour s’en prendre à Khadija Benguena, célèbre journaliste d’Al-Jazeera. Évoquant une « vedette admirée par l’opinion arabe », M. Haddad, une feuille à la main, commence la lecture d’un propos trouvé, dit-il, sur la page Facebook de la journaliste d’origine algérienne.
C’est ainsi qu’il affirma le plus sérieusement du monde que sur sa page Facebook Mme Benguena loue « l’humanité d’Hitler » et qu’elle tient des propos antisémites. Du temps de Ben Ali, on tuait politiquement les opposants en diffusant de fausses images pornographiques les mettant en scène. Ce fut le cas en 1993 pour la journaliste Sihem Ben Sedrine. Plus à l’aise sur le plateau de CSOJ que devant le micro de Jean-Jacques Bourdin, M. Haddad choisit l’anathème classique de l’antisémitisme, qui lorsqu’il fonctionne est dévastateur. Le fervent défenseur du dictateur Ben Ali qui le sait espère bien que la ficelle, si grosse soit-elle, aura l’effet escompté. Rappelons à toute fin utile qu’en 2007 le magazine Forbes a classé Khadija Benguena comme l’une des dix femmes les plus influentes du monde arabe.
Problème, ce que Mezri Haddad a lu ne figurait pas sur la page officielle de Mme Benguena, mais sur une page, comme il en existe des milliers, mise en ligne pas un internaute lambda. Tous les jours, des pages de fans ou abusivement présentées comme celles d’artistes, de sportifs, de journalistes célèbres, etc. sont créées sur Facebook. C’est en l’espèce le cas.
Khadija Benguena porte plainte
Dans un communiqué qui nous est parvenu, la journaliste d’Al-Jazeera rappelle que, dès qu’elle a pris connaissance de ce faux, un démenti fut publié en arabe et en anglais non seulement sur ses pages officielles (la page personnelle en anglais et la page personnelle en arabe), mais encore dans plusieurs médias, notamment le journal algérien El-Khabar, dont celui de la chaîne télévisée qui l’emploie (voir Al Jazeera anchor decries ‘smear campaign’).
Voici ce que la journaliste posta, le 30 janvier dernier, une semaine avant l’émission de Frédéric Taddéi.
Khalida Benguena publie un démenti
Tout est parti d’un article publié d’un blog ultra-raciste, aussi islamophobe que pro-israélien, dont l’outrance fait office de ligne éditoriale. On peut y lire, entre autres inepties, que la Seine-Saint-Denis est « une zone de non-droit située en France et financée par le Qatar ». Mais cette fois, la manipulation manquait de finesse. Mezri Haddad, tout philosophe qu’il est, aurait été bien inspiré d’utiliser Google pour vérifier la véracité des propos cités dans l’émission CSOJ.
Passons sur la cuistrerie de l’ancien ambassadeur de Ben Ali à l’Unesco à l’égard de Khadija Benguena qu’il trouvait « très belle avant de […] vêtir » le hijab, pour en venir aux suites que compte donner la journaliste algérienne à cette affaire. Voici comment se termine son communiqué de presse :
Compte tenu de l’importance des torts causés par les déclarations de M. Haddad par des propos qui ont largement dépassé les limites de la liberté d’expression et ont été cautionnés par le présentateur de l’émission, que M. Haddad a manifestement réussi à induire en erreur, j’ai donc décidé de porter plainte pour diffamation à l’encontre de Mezri Haddad. Ils sont clairement diffamatoires et attentatoires à ma réputation. Une procédure judiciaire prendra très vite le relais de cette première mise au point. Je suis confiante dans la capacité de la justice française à rétablir les faits et à sanctionner celui dont les procédés, tout à fait inacceptables dans un débat public qui est au demeurant essentiel, a contribué à ternir gravement mon image.
Dernier point : en France, Mezri Haddad a reçu l’absolution de la gauche française. Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, est son parrain sur Le Plus, espace participatif du site ; ce qui peut expliquer qu’il ait eu une tribune sur le site de Rue89, que l’on a connu bien mieux inspiré.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Belle tribune presque « pro Qatar ».
Décidément la puissance Qatari fait tombée les médias les uns après les autres. (Comme une sorte de Dajjal)
Mezri Haddad est surement un nostalgique de la dictature, mais le Qatar est beaucoup plus coupable dans cette « affaire »
Al Kanz nous vous pensions plus objectif.
Êtes-vous sûr d’avoir bien lu l’article ?
@DZnautes> complètement a coté de la plaque!! le mec qui n’a rien compris pourtant c’est écrit en français..
C’est effectivement à la mode que de salir le Qatar. Au début c’était les lepénistes et les pro-iraniens qui s’en chargeaient, mais là ça s’étend… Et si vous donnez un autre son de cloche, vous êtes forcément vendu… Affaire à suivre.
L’art de prendre des choses à moitié vraie et en faire une vérité absolue. Dictature de BEN ALI = vrai.
QUATAR EMIRAT BEDOUIN = vrai.
Le plus dur à accepter pour HADDAD, est qu’il n’est plus le petit arabe avec qui discute les grandes puissances. Il s’est fait souffler sa place par les influents quatari. Et personne ne dis rien. Sa c’est rageant, mais le QUATAR est juste une ex-croissance des grandes puissances.
Un petit bébé né sous X mais qui doit la vie aux occidentaux. Papa m’a élevé pour prendre le pouvoir et garder ses « sous » quand les temps seront dur.
Si le QUATAR investi dans les entreprises du CAC40, c’est pas pour les beaux yeux de la gente arabe. Le QUATAR est juste un tiroir à double fonds.
Sûrement que certains dans ce forum ont financé leur business grâce au QUATAR, mais faut pas se leurrer très chère communauté, ils ont pris juste un arabe pour taper sur un autre.
Donc ne faisant pas la même chose entre nous.
@yass
De quoi tu parles ??
Les qatari remplaceraient les franc maçon tunisien ??
En islam nous sommes en droit de faire du business avec les non musulmans, et c’est ce que font tous les états sans exception même ceux prétendument sous embargo
Assalamou ‘aleykoum Fateh,
Nous vivons une époque trouble où la subversion est à son apogée, la responsabilité n’est pas mesurée. Une simple parole, opinion peut avoir d’énorme conséquence dû à la médiatisation. Les musulmans sont désunis, la divergence d’opinion entre savant et shouyoukh est interprété par certains comme l’autorisation de faire sortir son frère de la communauté. La Ilaha ila Allah ne suffit plus, le doute est permis, le sacrifice est permis pour sois disant libérer le peuple, des personnes qui ont prononcé la shahada s’entre tuent. Tout le monde s’improvise apprenti géo-politologue. Le prophète(asws) de son vivant n’aurait il pas appelé à l’unité de la oumma de son vivant ? Aujourd’hui la communauté n’a jamais été aussi divisé. Et nous continuons à alimenter les braises de notre perdition.
J’ai remarqué ces derniers temps que tu rédigent de plus en plus des articles politiques à charge. Tu en as tout à fait le droit. Seulement il faut savoir que ton audience est multiple, et savoir peser tes mots, unir mais pas diviser. Qu’Allah nous guides. Wa Allahou A’lam
Wa salamou ‘aleykoum
Mezri Haddad « philosophe » pet on lire Le Plus… disons plutôt qu’il « fait lé zof «
@ahmed
Ton message ne s’adresse pas à moi mais je tiens à te répondre
L’article selon toi est orienté, pourrais-tu préciser
Parce que si mettre en évidence les propos d’un individu foncièrement islamophobe, attaquant une femme musulmane sur la base de propos diffamatoire et infondée, Je ne vois pas où se trouve l’impartialité, c’est de l’information. Pour une fois que nous musulman, nous avons la possibilité de répondre à nos détracteurs et mettre en lumière leur mauvaise foi, pourquoi s’en priver !
Par ailleurs, tu spécules sur ce que Mohamed saws aurait fait à notre époque, ce n’est pas nécessaire il suffit de reprendre ses mots et ses actes,en d’autres termes la sunnah
À ceux qui appellent à l’unité, qui parallèlement insultent les sahaba ra, la mère des croyants ra, invoquent la famille du prophète ra, soutiennent les tyrans qui massacrent nos frères, qu’ils se souviennent que la shahada en effet ne suffit pas à être musulman, ça toujours été le cas puisque c’est dans le coran
Sourate 2 v14
14. Quand ils rencontrent ceux qui ont cru, ils disent : « Nous croyons »; mais quand ils se trouvent seuls avec leurs diables, ils disent : « Nous sommes avec vous; en effet, nous ne faisions que nous moquer (d’eux) ».
Mohamed saws a transmis un seul et unique message, autrement dit la ummah est 1 et indivisible
Et à ce propos une question aux sectes qui se disent de l’Islam
Qu’avez vous apporté
ou rectifié
ou retiré
du message de Mohamed saws puisque votre création est postérieure à l’Islam ??
Mohamed saws n’était pas chiite, soufi, alawite, smaelien etc …et ses compagnons se sont appliqués à suivre ses mots et à imiter ses actes
Alors en quoi êtes vous différents de Mohamed saws pourquoi cette différence et qui l’a initié
Qu’est ce qui justifie votre existence postérieure à l’Islam ??
Décidément, beaucoup ici n’ont rien compris à l’article. Le sujet n’est pas le Qatar ! Le sujet concerne les mensonges éhontés et la diffamation gravissime d’un imposteur à l’encontre d’une journaliste, seul moyen que l’imposteur en question M.Haddad a trouvé pour attaquer le Qatar … Preuve du manque de sérieux et de professionnalisme de ce sinistre individu…
il est libre de dire ce qu’il veut le printemps arabe prôné par khadidja et co récolte ce qu’il sème