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Porter un prénom arabe ou musulman est discriminant dans l’enseignement supérieur

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L’Observatoire régional des études supérieures (Ores) de Lille-Nord-Pas-de-Calais vient de rendre public une étude aux conclusions qui ne surprennent pas, tant la pratique est ancrée et patente parmi les étudiants arabes et/ou musulmans. L’analyse a porté sur le parcours universitaire 2005-2006 de 27 000 étudiants de nationalité française, inscrits pour la première fois dans l’enseignement supérieur dans le Nord-Pas-de-Calais et ayant eu leur baccalauréat en 2004. Les conclusions sont peu honorables pour le système universitaire. Il convient évidemment de nuancer le propos. On ne réussit pas à la fac à cause uniquement de son prénom aux consonances exotiques. Comme l’indique l’étude, le « type de bac conditionne de manière prédominante l’orientation dans l’enseignement supérieur, et ce, indépendamment du prénom ». Extraits de la conclusion de l’étude.

Mais si on recherche le rôle du prénom pour chacun des types de bac, il ressort très nettement que moins le type de bac est valorisé dans l’enseignement supérieur (exemple : bac professionnel) et plus les différences d’orientation entre les étudiants ayant un prénom arabe ou musulman et les autres sont fortes. Par exemple, les bacheliers professionnels qui intègrent l’enseignement supérieur ont des “destins” bien différents selon qu’ils portent ou non un prénom arabe ou musulman ; dans le premier cas, trois sur quatre s’inscrivent en DEG – AES, dans le second, 2 sur 3 s’inscrivent en STS.

Néanmoins, si on examine isolément l’effet de chacune des variables considérées sur l’orientation, le prénom apparaît de manière très significative comme celle qui produit les discriminations les plus fortes. Porter un prénom arabe ou musulman plutôt qu’un autre favorise l’inscription dans toutes les filières universitaires sauf en Sciences. Dans les filières sélectives, le fait de porter un prénom arabe ou musulman n’a quasiment pas d’influence (toutes choses égales par ailleurs) sur celui de s’inscrire en IUT ou en CPGE (plutôt que de ne pas s’y inscrire) ; par contre, il réduit considérablement les chances de s’inscrire en STS.

Pour conclure, l’étude prouve que porter un prénom d’origine arabe ou musulmane a bien des effets discriminants sur l’orientation et la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur. Toutefois, ces effets s’associent à ceux produits par d’autres caractéristiques attachées à cette population spécifique d’étudiants : la série de baccalauréat, la précocité au baccalauréat, l’origine sociale et le sexe. S’ils n’ont pas les mêmes chances d’accéder aux mêmes filières de l’enseignement supérieur que les autres, ni d’y réussir, c’est aussi qu’ils sont, moins bien lotis que les autres, tant socialement que scolairement.

Pour lire l’étude complète : Pole universitaire Lille-Nord-Pas-de-Calais

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