Le pèlerinage à La Mecque, le hajj, c’est un formidable rassemblement de tous les musulmans venus de tous les coins de la planète. Et avec eux la possibilité de contracter une maladie grave, voire mortelle, puisque beaucoup de musulmans viennent de pays dits « à risques ». Au hajj, la promiscuité est importante et les conditions de transmission de maladies infectieuses importantes. Aussi faut-il penser à se vacciner. Nous avons interviewé Lattifa A., de l’Institut Pasteur.
Al-Kanz : L’Arabie saoudite exige que le vaccin contre la méningite soit effectué ou à jour pour tout pèlerin désireux se rendre à La Mecque. Pourquoi ce vaccin et pas un autre ? Pourquoi la méningite et pas par exemple le paludisme ?
Lattifa A. : L’Arabie Saoudite est l’un des pays à risque pour la méningite. Le vaccin vise à protéger d’une certaine catégorie d’agents responsables de la méningite : les méningocoques. Ces derniers, très contagieux, sont à l’origine d’épidémies. Avec l’affluence exceptionnelle au cours du hajj, le souci des autorités sanitaires est justement d’éviter ce genre d’épidémies. Mais la méningite n’est pas la seule maladie qu’un pélerin risque de contracter au cours de son séjour. Vous avez cité le paludisme par exemple. Malheureusement il n’existe pas de vaccin contre cette maladie à l’heure actuelle. Les mesures particulières prises pour la méningite viennent surtout de sa gravité et du risque accru d’épidémie, ce que n’ont pas d’autres maladies.
Al-Kanz : Quels sont les risques liés à la méningite ou encore à la fièvre jaune, contre laquelle les autorités saoudiennes recommandent de se vacciner ?
Lattifa A. : Les méningites sont des maladies qui touchent les enveloppes qui entourent notre cerveau : les méninges. Les méningites à méningocoques entraînent un taux élevé de mortalité (5 à 10 %) et des complications graves : lésions cérébrales pouvant entraîner la surdité par exemple, des troubles de l’apprentissage, etc.
La fièvre jaune entraîne dans un premier temps des fièvres, des maux de tête (céphalées), des nausées, des vomissements. Chez 85 % des personnes infectées, la maladie s’arrête là. Cependant pour les 15 % restant, la maladie entre dans une phase toxique avec un risque mortel : une fièvre qui reprend, un ictère (jaunisse), des douleurs abdominales et des hémorragies (bouche, yeux, nez, estomac). Le vaccin contre la fièvre jaune est actuellement l’un des meilleurs vaccins viraux et protège efficacement contre cette maladie. C’est ce qui explique qu’il soit recommandé.
Al-Kanz : Les pèlerins doivent absolument se faire vacciner dans un centre de vaccination et non, par exemple, par leur médecin traitant. Or des centres de soin, il n’y en a pas vraiment partout. Pourriez-vous nous expliquer les raisons de cette obligation ?
Lattifa A. : Le principe de base de tout vaccin est d’injecter un agent infectieux mort (inactivé) ou encore certaines parties de cet agent. L’objectif recherché est que notre système immunitaire sache reconnaître cet agent et soit prêt, en cas d’infection par le véritable agent, à combattre l’intrus. Jusqu’en mars 2000, le vaccin contre la méningite était un vaccin bivalent, car il protégeait contre deux des agents responsables de la méningite (sérogroupes A et C). Depuis mars 2000, où un nouvel agent de méningite (W135) a été découvert chez des pélerins, le vaccin tétravalent est obligatoire. Il protège contre quatre des agents responsables de la méningite : A, C, Y et W135.
Al-Kanz : Beaucoup de pèlerins connaissent des problèmes de santé liés directement au séjour. Qu’est-ce qui explique ces difficultés ?
Lattifa A. Ces difficultés sont souvent liés à l’état de santé des pélerins. Fatigue accentuée par le décalage horaire, chaleur et déshydratation les rend plus vulnérables et donc plus susceptibles à certaines maladies.
Al-Kanz : Quels conseils donneriez-vous sur la conduite à tenir en matière de santé et d’hygiène pendant le hajj ?
Lattifa A. Etre à jour dans ses vaccins, une fois sur place. Bien s’hydrater, se protéger du soleil, bien se laver les mains (savon), éviter la consommation de glaçons, de jus de fruits frais, de légumes crus et de fruits non pelés. Faire également attention aux aliments mals cuits (viande, poisson, volaille). Privilégiez les chaussures fermées, quand c’est possible.
Il faut aussi se protéger contre les piqûres d’insectes, notamment certains moustiques vecteurs du paludisme et de la fièvre jaune. Pour cela, il faut prévoir des répulsifs, qu’on peut acheter avant le départ à La Mecque. De manière générale, ne pas hésiter pas à demander conseil à son médecin traitant et à son pharmacien. Bien préparer son hajj passe aussi par tout ce qui permet d’éviter de contracter une maladie sur place. Il serait dommage qu’elle diminue la beauté de son hajj !
Assalamou’alaikoum,
BarakAllahu fik, ainsi qu’à la personne interviewvée, pour cet entretien qui pourra s’avérer profitable, in sha Allah, quant on voit que certains sont prêts à négliger certaines précautions, pour grapiller quelques euros.
Wa salamou’alaikoum
as-salâmu ‘alaykum
wafik
et un grand merci à Lattifa A. de nous avoir consacré un peu de son temps.
Il est souhaitable de donner des stages d’initiation sur le hajj et des cours d’alphabétisation pour les demandeurs ignorants et illétrés. A la fin des cours une attestation d’ptitude leur sera délivrée. Les principes fondamentaux pour effectuer le Hajj ne sont pas poursuivis correctement par cette catégorie de pélerins.
Jadid, il me semble que le gouvernement malaisien a institué ce genre de choses. Tout le hajj est encadré de façon rigoureuse, de sorte que tout se passe toujours bien.