Suite à mon précédent billet sur les deux visions de l’entreprenariat, nous allons voir aujourd’hui que l’innovation est un pari bien risqué et que la pertinence de certaines idées ne suffit pas toujours à assurer le succès. En effet, les histoires de petites boîtes inventives, qui imaginent de nouveaux produits, mais qui peinent à les lancer sur le marché se comptent par dizaines. L’idée a beau être bonne, la clientèle exister, les raisons de l’échec sont ailleurs.
Bien souvent, ces porteurs de projet n’ont pas les reins assez solides sur le plan financier, technique et commercial pour s’imposer. Leur inexpérience dans le domaine du management et de l’entreprenariat en général ne facilite pas non plus les choses.
Le principal point faible pour ces jeunes structures est donc le manque d’argent :
De nombreux investissements sont réalisés durant la gestation du projet, et ces dépenses pour les études techniques, les prototypes, le dépôt de brevet etc sont autant de frais engagés sans aucune rentrée… Les dividendes de l’investissement seront perçus uniquement lorsque le produit sera réalisé, livré au détaillant et vendu au client.
Autre écueil qui guette le jeune entrepreneur : la commercialisation. Comme nous l’avons vu, beaucoup d’entrepreneurs sont essentiellement des créatifs, qui débordent d’imagination pour concevoir de nouveaux produits. Mais cela ne suffit pas si aucune démarche commerciale n’est entreprise en parallèle. Identifier le client et le convaincre sont deux étapes essentielles et indispensables à la bonne marche du projet. Faute de visibilité suffisante, le projet risque concrètement de rester ou de finir dans un carton. Au mieux, l’idée sera cédée à un industriel.
Dernier point, plus révélateur de la situation française : son retard dans la mise en place de structures dans le domaine du financement privé de l’innovation : les réseaux de business-angels qui financent les projets innovants à fort potentiel sont encore très peu représentés chez nous. A titre de comparaison, ils sont 10 fois plus nombreux en Angleterre, et 100 fois plus nombreux aux Etats-Unis…
Article rédigé par Patrice Piton, entrepreneur
Source : Envie d’entreprendre (article mis à disposition sous un contrat Creative Commons)