Si la loi du 15 mars 2004 a clairement interdit le port du voile islamique à l’école, l’université a continué à appliquer le principe de liberté d’expression. C’était sans compter le zèle de professeurs désireux d’appliquer une interprétation personnelle – et en complète contradiction – de la loi.
Ironie du sort : alors qu’un professeur de la Sorbonne vient de traiter de nazi une étudiante voilée, la Halde a rappelé à l’ordre l’université de Montpellier, suite à l’attitude discriminatoire d’un professeur.
Le voile islamique serait un « emblème nazi », selon un professeur
Depuis quelques jours l’indignation monte sur l’Internet musulman. Un professeur de la Sorbonne, militant d’Attac, aurait demandé mercredi 8 octobre à deux élèves voilées de changer de cours, dès la première séance, à cause de leur voile. Se réfugiant derrière son militantisme altermondialiste, ce professeur n’aurait pas hésité à dire à son élève qu’il avait devant lui un « emblème nazi » puis aurait proposé à l’élève de se rendre au secrétariat pour procéder au changement de classe.
Le professeur, juriste et sociologue, n’en serait pas à son premier coup, puisqu’une seconde étudiante, elle aussi voilée aurait subi les mêmes vexations, à une différence près : dans le cas de cette étudiante, sûr de son bon droit, il a préféré la comparer à une militante du FN, plutôt qu’à une nazie. L’honneur est sauf.
L’université de Montpellier rappelée à la loi
L’université de Montpellier vient d’être épinglée par la Halde. La Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité, saisie par la Cimade, a écrit à Dominique Deville de Périère, présidente de Montpellier 1 pour lui rappeler la loi en vigueur, après qu’un professeur mette à l’index, sous couvert de laïcité, deux étudiantes musulmanes : la loi sur le hijab le port de signes religieux ne concerne que l’école primaire, le collège, le lycée et non l’université.
Ajustant la loi à ses désirs et convictions personnelles, ce professeur aurait demandé à ces deux étudiantes de ne plus venir voilées en cours. Les étudiantes ont refusé. Le professeur les a boudées, et, pire, leur a interdit d’intervenir. Face à cette discrimination caractérisée, la Halde a tenu rappelé par ailleurs que même le code de l’Education précise que « les étudiants disposent de la liberté d’expression ». Et menace l’université de « suites adaptées » s’il devait y avoir récidive.