C’est en tout cas ce qu’affirme Gilles Saint-Marc, avocat, président du comité de finance islamique de Paris Europlace et l’un des spécialistes de la finance islamique en France dans une interview parue sur le site Zone Bourse
Zone bourse : Les musulmans de France y trouveront-ils leur compte?
Gilles Saint-Marc : Les projets de création de banques islamiques qui sont évoqués sont des projets de banques universelles qui auront pour ressources des dépôts qu’ils utiliseront sous forme de prêts. Il ne devrait pas y avoir de distinction entre banque d’investissement et banque de détail.
Source : Zone Bourse
Yes !!!!!!!!!!!!!!
On parle beaucoup de finance islamique, mais ça serait intéressant d’avoir une synthèse des différents avis de savants à ce sujet, j’ai trouvé ceux de Cheikh Uthaymin et de Cheikh Albani, qui eux sont plutôt réticent (et c’est le moins qu’on puisse dire).
Voilà ce que nous dit le grand savant, le faqih, Muhammad ibn Salih Al-‘Uthaymin :
Question : Un homme veut acheter une ferme qui est à côté de chez lui, c’est pourquoi il est allé voir une banque et leur a demandé qu’ils l’achètent pour lui. Ils lui ont dit : nous allons envoyé avec toi un expert qui va l’estimer, puis nous te la vendrons, cela est-il permis ?
Réponse : Cela est interdit, c’est-à-dire qu’une personne voit une marchandise puis qu’il aille voir un commerçant (ou une banque) et lui demande de l’acheter pour lui, le commerçant l’achète et lui revend à crédit (il paie tous les mois) plus cher que son prix initial. C’est de l’usure (riba), mais c’est une forme de riba dans laquelle il y a une tromperie envers Allah, et une ruse vis-à-vis des versets d’Allah. Ce commerçant n’a pas dit (clairement) : son prix actuel est de 100 000 (euros), reviens dans un an et donne-moi 120 000 (ce qui est clairement riba). Au contraire, il l’a acheté sans l’avoir voulu, ce commerçant ne voulait pas cette marchandise. Il ne l’a acheté que pour gagner sur cet acheteur et pas pour lui rendre service, seulement dans le but de gagner cette part d’intérêt qu’il lui prend. C’est riba (de l’usure), mais avec une tromperie et cela le rend encore plus détestable et ne fait qu’ajouter au péché. Cette forme de riba caché est pire que riba déclaré, car elle implique deux (autres) maux :
1_ Le méfait de riba en lui-même ;
2_ Et la tromperie, envers qui ? Envers Allah, le Seigneur de l’univers, qui sait ce que contiennent les cœurs, et le messager d’Allah (salallahu’ alayhi wasalam) a montré la vérité lorsqu’il dit : « Les actions ne valent que par leurs intentions, et chaque homme n’a de récompense que ce qu’il a voulu ». Si vraiment ce commerçant (la banque) te voulait du bien, il t’aurait dit : prends cet argent comme un prêt sans intérêts. Si cette marchandise appartient dès le départ à ce commerçant que sa valeur soit de 1000 (euros) et que toi tu lui achètes 1100 ou 1200, cela est permis. Mais sous la forme qui a été présentée dans la question, par Allah cela est haram et n’est pas permis ! Je vous pose une question : quelle ruse est plus proche du haram, celle-ci ou celle des juifs auxquels Allah a interdit de pêcher le samedi, puis Allah les a éprouvés en ne faisant venir le poisson que le samedi (et aucun autre jour de la semaine). Le temps leur a semblé long et il sont cherché une ruse : ils plaçaient les filets le vendredi, le poisson venait le samedi et se trouvait pris dans les filets, et dimanche ils venaient récupérer le poisson en disant : nous n’avons pas pêché samedi. Comment est-ce qu’Allah les a châtiés ? Il leur dit : « Soyez des singes abjects », et ils ont été transformés en singes, et le secours est auprès d’Allah.
Deuxièmement : Allah leur a interdit les graisses (des bêtes), ils dirent : nous ne les mangeons pas, ils les ont fait fondre et transformés en graisse qu’ils ont vendu et dont ils ont mangé de l’usufruit (du profit). Le prophète (salallahu’ alayhi wasalam) dit : « qu’Allah fasse périr les juifs, lorsque Allah leur a interdit la graisse de la bête morte, ils l’ont fait fondre puis ils l’ont vendu et ont mangé de son profit » (Al-Bukhari et Muslim). Si tu compares cette ruse des juifs avec celle citée dans la question, tu verras que cette dernière et plus proche du haram que la ruse des juifs. Mais le prophète (salallahu’ alayhi wasalam) a dit vrai lorsqu’il dit : « vous suivrez les traces de ceux qui sont venus avant vous » (Al-Bukhari et Muslim), cela ne veut pas dire nécessairement que nous renieront la foi comme ils l’ont renié, car en prenant une partie de leur comportement nous suivons une part de leur voie : comme la jalousie, le fait de cacher la vérité, car ils ont caché ce qu’Allah a révélé, en changeant le sens des mots en interprétant le Qur’an ou la sunna d’une manière qu’Allah et Son prophète n’ont pas voulue, cela fait partie du comportement des juifs. Et Sa parole : « vous suivrez les traces de ceux qui sont venus avant vous » ne signifie pas que nous renieront comme ils ont renié, mais seulement que nous prendrons une part de leur comportement. Ainsi on trouve dans cette communauté la jalousie, la ruse, la tricherie, le changement du sens des mots, le fait de cacher la vérité. C’est pourquoi mon frère, tu dois t’écarter du comportement des mécréants afin d’être sauvé et d’être véritablement soumis à Allah. En résumé, cette pratique est haram, pour celui qui donne et celui qui reçoit, car pour riba celui qui mange (la banque) et celui qui le nourrit (l’emprunteur) sont égaux, d’après la parole de jabir ibn ‘Abdillah qui dit : « Le messager d’Allah a maudit celui qui mange de riba, celui qui lui donne à manger, celui qui écrit (le contrat) et celui qui y assiste », il dit : « Ils sont égaux » (Rapporté par Muslim).
Liqa’at al-bab al-maftuh (n°51, 1/375)
Voilà ce que nous dit le grand savant, le muhaddith, Muhammad Nasir Din Al-Albani (Ecouter le shaikh) :
Question : Un homme veut faire un prêt auprès d’une banque islamique pour construire (acheter) une maison. La banque l’achète pour lui à condition qu’il paie un peu plus cher, et il nomme cela « le gain » (ribh).
Réponse : Cette pratique n’est pas propre aux banques dites islamiques, et même d’autres banques peuvent pratiquer cela, et cette pratique n’est rien d’autre qu’une pratique usuraire. Cela n’est pas permis, premièrement car il la nomme par un nom autre que le sien, ils appellent cela un prêt sans intérêts, mais ce n’est pas un prêt sans intérêts. Le prêt sans intérêts consisterait à ce qu’ils l’achètent 10 000 dinars et te prennent 10 000 dinars. Il y a une vérité islamique que je voudrais vous rappeler, c’est une réalité très importante et très belle, mais la plupart des gens ne savent pas. Celui qui prête vraiment sans intérêts 10 000 dinars au musulman et qui renonce à récupérer son bien à la fin de la période convenue, celui-là a en vérité renoncé à 10 000 auxquels s’ajoutent 5000. Et ces 5000 sont garantis auprès du Seigneur de l’univers, pas à la banque, car il est rapporté dans le hadith authentique que le prophète (salallahu’ alayhi wasalam) a dit : « le prêt (sans intérêts) de 2 dirham est comme l’aumône d’un dirham ». Si tu prêtes à un musulman 200 dinars, c’est comme si tu avais donné en aumône de ta poche pour la Face d’Allah, 100 dinars. Donc celui qui te prête 10 000 dinars pour Allah et que tu lui rends, on lui écrit auprès d’Allah 5000, en récompense de ce prêt sans intérêts. Et de nos jours, les gens ne sont pas conscients de cela, et le vrai gain est celui-ci. Peut être connaissez-vous l’histoire de ce compagnon qui a offert un de ses champs et pour qui le prophète (salallahu’ alayhi wasalam) a dit : « Il a gagné la vente, il a gagné la vente », pourquoi a-t-il dit cela ? Car il l’a donné pour Allah sans (attendre) d’argent, c’est cela le vrai profit. Il est vrai que de nos jours, le commerçant musulman gagne beaucoup d’argent, mais en premier lieu il perd en commettant des choses haram, et deuxièmement il perd la récompense qu’on lui aurait multipliée s’il avait fit un prêt sans intérêts aux musulmans. Si quelqu’un veut acheter une voiture et que son prix soit de 10 000 (euros) comptant et 10 500 (euros) à crédit (taqsit, c’est-à-dire le paiement échelonné). Si le vendeur vend (au même prix) en paiement échelonné, il aura gagné auprès d’Allah 5000… donc il n’est pas permis de traiter avec la banque islamique de cette façon ».
Existe-t-il- d’autre avis? Il y a-t-il des savants qui ont un point de vu différent sur la chose?
as-salâmu ‘alaykum
Sid-Ali,
1- Des savants autres que ceux d’Arabie saoudite, ça compte ?
2- On ne résume pas la position d’aussi nobles savants sur un sujet aussi complexe que la finance islamique à une question-réponse.
lol, j’avais pas vu ta réponse Al Kanz, je penserais à activer le suivi de discussion.
« 1- Des savants autres que ceux d’Arabie saoudite, ça compte ? »
Des savants autres qu’Arabie Saoudite oui ça compte, d’ailleurs Cheikh Albani n’est pas d’Arabie Saoudite 😉
« 2- On ne résume pas la position d’aussi nobles savants sur un sujet aussi complexe que la finance islamique à une question-réponse. »
Bien que je trouve que leur propos sont assez clair et loin de tout ambiguité, Je ne résume rien du tout, à quel moment vois-tu que j’ai écrit « l’avis de Cheikh foulen est ceci voici la preuve ». J’ai simplement copié-collé leurs propos que j’avais trouvé sur la question. D’ailleurs c’est pour cela que je demandais s’il y avait autre chose sur la question d’autres savants ou de ceux-là même.
SALAM ALIKUM!
Sid Ali ! avec de tels arguments (Des deux savants) il est difficile aprés cela de trouver d’autres savants infirmer ces fatwas . Personnellement je viens de lire ce que je pressentai au fond de moi. Il est clair que ces procédés, ces prêts equivaut a un pr^t a
salem aleykoum
Je pense que le probleme du riba doit etre analysé d’un point de vue macro economique et non micro economique comme c’est souvent le cas dans les ouvrages. En d’autres termes qu’est ce que l’intérêt et quel est son impact sur la société.
L »intérêt est pour les economistes occidentaux la remuneration de la mise a disposition du capital a un tiers donc la renonciation a l’usufruit de ce capital pour le titulaire et la remuneration du risque ( le non remboursement).
Pour l’Islam le riba est la remuneration du creancier sans contrepartie pour l emprunteur ce qui cree un etat de desequilibre du contrat.
La problematique est la suivante comment faire fonctionner un etablissement a but lucratif sans remuneration du capital dans un systeme capitaliste? En effet, on constate que le consommateur musulman veut des produits halals mais refuse d’en payer le prix (ex: probleme de la viande halal qui empeche l’offre de se former car les clients vont systematiquement vers le moins cher meme si la tracabilite du halal est douteuse)
A Le fonctionnement du systeme financier:
Tout d’abord, il faut savoir comment fonctionne une banque. Une banque doit collecter des dépôts pour renforcer ses fonds propres pour cela elle offre une rémunération ( intérêt) au client. Sinon pourquoi rationnelllement les clients iraient déposer des fonds aupres de tel ou tel etablissement?
Question: les clients musulmans sont ils prêts à déposer des fonds bénévolement dans les banques? j’ai de gros doutes.
Ensuite, une fois que la banque a collecté des dépôts elle peut prêter or le problème est que la demande de financement en économie dépasse très largement l’offre. Dans un cycle les opérateurs sont débiteur nets.
Je m’explique si les individus avaient suffisamment pour financer leurs besoins ils n’auraient pas besoin d’emprunter, en d’autres termes il est rare qu’une personne qui emprunte pour acheter une maison de 200 000 euros ait l’équivalent en épargne.
Alors comment fait la banque pour prêter plus que ses dépôts? C’est ce qu’on appelle le ratio Mc Donough en d’autres termes la banque peut » créer » de la monnaie ex nihilo à condition de respecter le ratio suivant: les fonds propres doivent représenter 8% des engagements plus simplement dit si je prête 100 eu je dois détenir 8 eur.
C’est un simple jeu d’ecriture si je demande 10 000 euros pour acheter une voiture la banque provisionne 800 euros en « monnaie centrale » et note sur mon compte 10 000 euros voila la monnaie a été créée!
Ce ratio entre autres ( reserves aupres de la banque centrale, facilite de financement taux d’interets directeurs…) sont autant d’elements qui permettent de « controler » la quantité de monnaie en circulation et sa rapidité de circulation. plus il releve ces ratios plus l’Etat contracte l’agregat monetaire M3 et ralenti la rapidite de circulation plus il les abaissent plus la masse monétaire augmente et circule rapidement.
On voit donc qu’au dela du caractere microeconomique le taux d’interet est un instrument de politique economique important pour l’Etat et ce de maniere conjoncturelle ou structurelle.
Enfin nous aborderons le probleme du risque. En effet, on lit que le probleme en Islam du riba est le desequilibre du contrat au profit du creancier. En effet, le creancier ne participe pas a par son travail dans l’investissement il touche une remuneration connue d avance pour l’avance d’une somme. Or un detail est a noter le creancier prend un risque majeur celui de ne pas etre remboursé mais ce point est occulté par le legislateur alors qu’il forme la cheville ouvriere du contrat de pret et la hantise du creancier. Le risque se compose de deux elements l’absence de remboursement, le remboursement en retard ( qui empeche la banque de payer des tiers loyers des locaux, salaires…) enfin l’inflation. En effet, beaucoup de personne oublient que si je vous emprunte 100 euros et que je vous rend 100 euros 20 ans apres je vous ai lésé car entre temps la monnaie s’est dépréciée ( ex: prix de la baguette de pain il y a 2à ans). Quand vous faites un pret immobilier en 1980 et que vous finissez en 2000 entre temps la monnaie a peut etre perdu 15 ou 20% de sa valeur!
Alors pourquoi cet oubli?
B L’ explication
La notion de taux:
Je pense que l’explication est la suivante: Le terme riba ne designe pas l’interet mais l’usure qui correspond a un taux d’interet prohibitif. En effet, si dans un contrat de pret j’ai un taux de 100% par an au bout d’un an le risque en capital a disparu puisque si je prete 100 euros l interet verse sera de 100 euros j’aurais donc recupere ma mise et donc l’alea financier aura disparu sur le restant de la periode je serai en positif.
D’autre part, la charge d’interet pour l emprunteur sera t elle qu’elle augmentera le risque de defaillance de ce dernier et son asservissement puisque mon capital est preserve mais l’individu doit continuer a rembourser une charge d’interet enorme. Et c’est ce que combat l’Islam. D’ ailleurs il faut savoir que tout contrat de pret en france ne peut depasser le seuile de l’usure.
On voit donc que dans ce cas la le desequilibre du contrat est flagrant car le creancier a tous les avantages ( securite rendement oisivete) et le debiteur tous les inconvenients.
De plus d’un point de vue macroeconomique des taux d’interet eleves ont un impact negatif sur la croissance en comprimant la demande de financement des agents
En effet, si j’ai un projet avec une rentabilite de 10% mais que la banque veut 20% de remuneration d interet mon projet ne peut etre rentable. Si baisse de l’investissement baisse de l’emploi donc baisse de la demande donc chomage…
De plus elle encourage la rente et decourage l’innovation technique. En effet, pourquoi investir dans un projet risque de recherche qui peut ne pas deboucher si la banque paie 20% d interet sans risque.
Conclusion
Je ne connais personne qui ait pu construire de systeme fonctionnant sans interet. Et si la sagesse religieuse voulait que le role de l’Etat islamique soit de ramener les taux reels ( compte tenu de l inflation ex: si le taux de mon pret est a 10% mais que l infllation est a 9% le taux reel est de 1% proche de zéro) au plus bas afin de detourner les deposant de la rente quel interet de deposer de l’argent sur un compte si la remuneration est faible, favoriser l investissement en permettant des credits bon marches aux entrepreneurs et aux chercheurs dans un contrat gagnant gagnant pour l etablissement financier si les taux sont plus faibles les chances de reussites de l emprunteur sont decuples et donc laprobabilite de remboursement assuree de maniere differente.
Wa allahou alem que Dieu me pardonne si je me trompe dans ma recherche de verite et je m excuse aupres des freres d avoir ete si long et remercient ceux qui ont eu le courage d ‘aller jusqu’au bout et de ne pas s’arreter sur des a priori.
Wa salem aleykoum wa rahmatou lahi wa bara katouhou
C
Salem
Ce qui me gene avec la finance dite islamique du golf sur le financement par loyer c’est qu’elle permet comme disent certains freres d e legaliser le riba dans des condittions financieres reelles enccore plus desavantageuse pour le loueur:
En effet, il n’est pas proprietaire du bien jusqu’au dernier loyer.
De plus, pourquoi des societes financiere capitalistes du golfe se seraient soudainement epris de finance islamique?
Malheureuselent pas pour le bien etre de leurs freres.
En effet, le choix de cette formule permet d’agraver le riba car comme j’ai cite dans ma precedente intervention le taux d’interet est plafonne dans tous les pays par le taux d’usure seuil au dela duquel vous ne pouvez preter l’argent meme si le debiteur est d’accord!
Or dans le cas de la location il s’agit d’un loyer et c’est la qu on joue sur les mots le loyer n »etant pas plafonnes le cout de l’operation devient prohibitif et on s »eloigne sous un vernis islamique de la sagesse religieuse qui dit pas d interet ou a mon avis le plus bas possible on est meme a l oppose. C est pourquoi certians savants l’ont a mon avis interdite.
Cela relance le debat a mon avis sur la pluridisciplinarite des savants afin de pouvoir aller le plus loin possible dans la recherche de la verite car pour l’instant aucun modele economiqe realiste n a ete etabli sans l interet. Facilite de la critique difficulte de la proposition.
wa allahou alme et qu’il me pardonne mon ignorance