Ramadan. On savait la presse malade. On la découvre user de stratégies nouvelles pour s’attirer des lecteurs bien ciblés. La semaine dernière, LeFigaro.fr a acheté les mots-clé : « ramadan 2009 » pour apparaître dans la colonne « Liens commerciaux » (Google Adwords) de la page de résultats du moteur de recherche Google.
Pour rappel, Google Adwords est un service offert par Google pour permettre à tout annonceur d’afficher sa publicité non seulement sur le moteur de recherche, mais encore sur les sites qui ont intégré dans leurs pages des annonces Adsense. Le service est évidemment payant, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de publicité en ligne. L’annonceur paie donc pour être visible et vendre son produit ou son service. C’est ainsi que l’on trouve des restaurants, des sociétés de création de site web, des boutiques de vêtements, etc., et même Le Figaro. Mais pour vendre quoi au juste ?
Payer pour être lu
Un clic sur le lien en question permet d’accéder au site du Figaro. Mais pas en page d’accueil. Non. Le clic nous mène directement à un de ces papiers dont l’auteur, Cécilia Gabizon, a le secret. L’article, qui porte mal son titre « Le ramadan séduit de plus en plus les jeunes », est égal à tout ce qu’écrit C. Gabizon lorsqu’il s’agit d’islam. Cette journaliste du Figaro s’est fait une spécialité : dénigrer autant que faire se peut tout ce qui ressemble de près ou de loin à l’islam. Sous sa plume, on apprend que derrière la barbe se profile toujours le chaos. Peu importe si le sujet ne s’y prête guère. Mme Gabizon s’ingéniera à monter en épingle le détail le plus insignifiant pour en donner un aspect des plus répugnants. Comme dans l’article cité plus haut, où l’on apprend qu’à cause du mois de ramadan les sols des écoles de France sont pleines de crachats (sic). Ce n’est pas du Rioufol, mais ça y prétend.
Propagande, mensonge et manipulation
Cécila Gabizon, c’est aussi cette journaliste qui, dans un article daté du premier jour de ramadan (Coca-Cola sous la pression d’associations musulmanes), nous expliquait que la pauvre firme américaine subissait le diktat des associations musulmanes. Et d’expliquer comment à force de lettres et de pression les associations musulmanes ont contraint Coca-Cola à demander un certificat de conformité halal à la mosquée de Paris (à ce propos, on peut penser que la mosquée de Paris détient désormais la formule secrète de Coca-Cola, puisqu’elle a eu pu en contrôler le contenu). L’article est un tissu de mensonges du début à la fin. Ce que Mme Gabizon a reconnu à mots couverts lorsque nous l’avons interpellée sur Twitter.
« Tout commence il y a deux ans, par une rumeur insistante » : le début de l’article est un premier mensonge. Tout commence par une lettre du service des consommateurs de Coca-Cola – et non par une rumeur – et par l’article que nous avons écrit suite à cette lettre. Mme Gabizon le sait, puisqu’elle s’est servi des billets d’Al-Kanz à ce sujet pour commettre son article. Le reste du papier est du même tonneau. Il n’y a pas eu de pression d’associations musulmanes. La « réponse standard » de Coca-Cola n’est autre que le texte publié sur la FAQ du site de Coca-Cola France, quelques jours après la publication de notre article. De même C. Gabizon brode quand, évoquant la rencontre avec le PDG de Coca-Cola France, Christian Polge, elle affirme que depuis « les gages donnés par l’entreprise semblent avoir calmé les rumeurs ». Aucun gage n’a été donné et Christian Polge a confirmé de vive voix que c’est l’article publié en juillet 2007 qui a gêné Coca-Cola aux entournures et a contraint la société a tenté (maladroitement) de gérer la crise.
Car il faut maintenant le préciser : l’article publié le 21 août 2009 par Le Figaro, sous la plume de Cécila Gabizon, porte sur des faits qui ont eu lieu en juillet 2007 (et en avril 2009 pour la rencontre avec le président de Coca-Cola). Cette affaire ressurgit donc deux ans plus tard le premier jour de ramadan. Certes, c’était au mois d’août, mois creux par excellence où, dans la presse, l’ennui le dispute à l’inconsistant. Il fallait du croustillant et du démagogique. C. Gabizon s’est donc attelé à manipuler les faits au mieux. Mais, il faut croire que cela n’était pas suffisant, puisque voilà que le Figaro depuis quelques jours a un lien commercial qui renvoie vers ces articles. Le Figaro paye pour qu’on lise ses articles.
Pour mieux comprendre lire l’historique que nous avons fait de cette affaire, en cliquant sur le lien suivant : Quand Coca-Cola s’explique… ou presque
Salam ‘Arleykoum Wâ Rahmatoullah,
+10 pour Al Kanz ! 🙂
J’aime bien le paragraphe « Propagande, mensonge et manipulation ». 🙂
Bravo pour votre article!
C’est ce qu’on appelle un exellent travail!
As salâmou alaykoum,
Al -kanz, tu vas encore m’inciter à lire un article de cette femme…
As salâmou alaykoum,
impossible de trouver l’article incriminé en tapant ramadan 2009: tant mieux
Salam, j’avais aussi lu l’article à propos des crachats qui jonchent le sol pendant le ramadan, j’avoue en avoir beaucoup ri tellement l’article était nul…Mais bon, c’est Le Figaro après tout, faut pas trop en demander 🙂
As salâmou alaykoum,
baraka ALLAH oufik Al-KANZ, je viens d’éclater de rire devant mon écran: j’ai retrouvé l’article de la madame du figaro; j’avais pas compris quand tu parlais des crachats, mais au vu de l’article, tout s’éclaire; je pense qu’on doit en faire profiter les lecteurs du site: après les frères musulmans Tarik et Ramadan cités dans un précédent article, cette personne affirme via un témoin que si la cour des collèges est jonchée de crachats, c’est parce que …ratatata il est interdit d’avaler sa salive durant la période de jeûne…mme Gabison, je peux respirer au moins?
C’est un one man show cette Cécila Gabizon,
Je ne la connaissais pas.
Le Comedy Club recrute, qu’elle tente sa chance elle n’a rien à perdre.