« Vous êtes salarié, mais l’envie d’entreprendre vous prend : concrétiser une idée, vivre de vos passions ? L’auto-entreprise est faite pour vous ! » Tel aurait pu être le slogan des CCI pour mettre en avant ce nouveau statut auprès des salariés. Pourquoi devenir chef d’entreprise avec le régime micro-entreprise simplifié alors que l’on est salarié ? Être salarié apporte une sérénité certaine concernant la couverture sociale, les revenus, le logement… tout ce qui touche de près ou de loin à notre confort au quotidien.
La volonté d’entreprendre est présente, mais difficile de quitter son travail, de prendre le risque de se retrouver sans salaire, sans un revenu fixe mensuel, sans indemnités (une démission ne donne pas droits aux allocations chômages durant les premiers mois), pour lancer son entreprise. Le régime micro-entreprise simplifié offre l’opportunité d’entreprendre sans perdre ses avantages et de minimiser les risques.
Cependant, il faut bien considérer ce statut : est-il adapté au domaine d’activité souhaité ? Aurai-je besoin d’un local commercial ? Vais-je effectuer de la prestation de service, de la vente ? Pourrai-je assumer deux activités professionnelles en même temps ? Aurai-je le temps ? Autant de questions qu’il faut se poser avant de se lancer.
Concrètement, j’ai fait le choix de l’auto entreprise parce que j’avais un projet sérieux et réalisable mais je savais, du fait de mes recherches et de diverses rencontres, que se lancer dans la vente de produits équitables ne sera pas évident. La clientèle est exigeante sur la qualité, la traçabilité, l’éthique. Les prix des produits sont relativement plus chers, aussi bien à l’achat qu’a la revente. Beaucoup m’ont conseillé de créer une association plutôt qu’une entreprise : pas de problèmes de charges, pas de TVA… D’autant que le monde du commerce équitable est majoritairement composé d’associations qui exercent des activités commerciales. Mais l’idée de l’association ne collait pas aux objectifs sur le long terme que je me suis fixés en mettant en place mon projet. Je ne voulais pas faire du bénévolat, encore moins cataloguer mon projet comme un projet militant, mais je voulais faire du commerce, engagé, équitable, pour développer une économie durable avec les partenaires de mon choix et investir à mon tour dans des projets à fortes valeurs humaines ajoutées.
Quitter mon travail pour créer une société commerciale ? Impossible, je n’ai pas les moyens financiers d’assumer un loyer et une famille pendant quelques temps sans salaire. Sans emprunts bancaires envisageables, le peu d’économie restant a servi à constituer des stocks, créer la boutique et communiquer.
L’auto entreprise devient alors un statut intéressant: mon salaire sert à l’investissement dans la société, comme le ferait une banque. La capacité d’investissement étant limité, le développement de la société est alors limité. Seul le résultat des ventes permet le développement. D’autant que le statut auto-entrepreneur ne prend pas en compte le bénéfice des ventes pour calculer le montant imposable mais le CA global. Il n’y a pas de prise en compte des charges n’ont plus pour équilibrer la balance. Ainsi, prévoir un bénéfice nul en fin d’exercice en investissant, ou en déduisant les charges ne sert à rien. Les prix pratiqués doivent donc tenir compte des charges et du montant de l’impôt (13 % du CA) et d’un bénéfice pour ne pas être déficitaire et ainsi envisager un développement futur. Nous atteignons là les limites du statut.
Pour une activité commerciale, il est tout aussi délicat de travailler avec des grossistes ou des revendeurs, car l’auto-entrepreneur ne peut pas récupérer la TVA, ni la facturer. Ainsi, l’auto-entrepreneur achète un produit TTC, ajoute sa marge ( tenant compte de l’imposition, de ses frais, de son bénéfice) puis revend le produit. S’il est revendu à un commerçant, ce dernier devra ajouter la TVA + sa marge avant de revendre le produit au client final. Dans ce cas, il faut être certain que les prix pratiqués soient compétitifs ou les concurrents absents.
Croyant à mon fortement projet, mais limité au niveau de mes finances et au vue de la difficulté du commerce équitable, j’ai donc opté pour ce statut pour me lancer, dans l’idée de quitter au plus tôt mon emploi pour être actif à 100 % dans ce projet et envisager rapidement un basculement vers un régime classique (EURL, SARL…) in châ’a-Llâh.
As-salamû’alaykum,
Article très intéressant.
Est-il possible de créer une SARL plutôt qu’une auto-entreprise, tout en restant salarié dans un premier temps? si l’on dispose d’un apport financier suffisant.
Baraka-Llah’ufik
@ Siana:
Wa ‘alaykoum salam
wafiki el barakaAllah
Cela dépend du contrat de travail qui te lie à ton employeur.
Généralement, il existe une clause de non concurrence (dans le cas où le salarié désire exercer une activité qui est proche de celle de son employeur) ou d’exclusivité qui interdit l’exercice d’une seconde activité!
Il reste alors la possibilité de demander un congés d’un an pour création d’entreprise ou bien un temps partiel…
assalamou ‘aleikoum
As-salamû’ alaykum
Baraka-Llah’ufik pour votre réponse.
La clause de non concurrence ou d’exclusivité, est-elle également valable pour l’auto-entreprise?
Sommes-nous dans l’obligation de prévenir notre employeur lorsque l’on souhaite devenir auto-entrepreneur?
Si vous disposiez d’un apport financier, auriez-vous préféré créer directement une SARL?
@ Siana:
wa ‘alaykoum as salam
Ces clauses sont censées être applicables aux auto-entrepreneurs également.
Concernant la clause de non concurrence, celle-ci ne s’appliquera que si le salarié entre véritablement en concurrence avec son employeur ( même prestation pour les même clients,….).
Depuis 2002, si cette clause existe dans le contrat, elle doit être limitée dans le temps et l’espace et accompagnée d’une indemnité financière pour le salarié si j’ai bien compris.
L’auto entrepreneur n’est pas tenu d’avertir officiellement son employeur de la création de son entreprise, sauf si une clause d’exclusivité le lie à son employeur ou si celui ci sera en concurrence directe avec son employeur.
Concernant la dernière question, je pense qui si j’avais les fonds nécessaires ( sans passer par un emprunt bancaire ni crédits auprès d’un tiers) , j’aurais tout de même « testé » mon projet par le statut A-E avant de passer en SARL, le temps du lancement du moins.
Mais ça m’aurait permis de quitter mon travail, aucun doute la dessus :-)!
assalamou aleikoum
As-salamû’alaykum,
Baraka-Llah’ufik pour toutes ces infos.
Qu’Allah facilite le développement de ta société.
@ Siana:
wa aleikoum salam
Wafik el barakaAllah
amine ajma’ine!
Il y a pas mal d’informations précises sur le net concernant les points que nous avons évoqués si cela vous intéresse.
assalamou aleikoum
as salâmu 3alaykum,
Entreprendre et être salarié, c’est valable pour certaines activités comme le e-commerce. Pour les services ou autres, ce n’est pas tenable.
@ Green:
assalamou aleikoum
Il est clair qu’entreprendre un e-commerce laisse du temps pour continuer son activité principale.
Mais il n’est pas rare de voir un chef d’entreprise à la tête de plusieurs entreprises ou d’autres encore qui n’hésitent pas à se lancer dans le conseil (en « vendant » leur expérience et les acquis) tout en continuant leur activité.
Les possibilités sont multiples.
assalamou aleikoum
Salem
je suis à la recherche des associes pour une creation d’entreprise entre la maroc algerie et l’europ
merci de me contacter
hassan.
je suis marocain et je veux créer une auto entreprise dans la region de l orientale au maroc (camionnette mobile equippé pour la vente des sandwisches) …
Projet vue réalisable
quelles demarches nécessaires qu il faut faire ? Merci
Est-ce que la clause de non-concurrence qui bloque un salarié dans son employabilité est islamiquement juste? Preuve svp Merci 🙂