Aujourd’hui grâce à Internet, la société civile en général, les musulmans en particulier, peuvent faire entendre leur voix. Blog, Facebook, Twitter, forum, etc., sont autant de supports à la portée de chacun. Ajoutons l’email qui constitue un formidable outil puisqu’en quelques clics il est possible d’écrire directement à un journaliste, à un élu, à une entreprise.
Pas plus tard que cette semaine, nous discutions avec le service consommateurs d’une grande entreprise qui a timidement investi dans le halal. L’heure n’est pas au développement de la gamme halal. Pourquoi ? Pas de demande. Ou plus justement cette entreprise n’a reçu en 2009 pas plus de « 7 ou 8 demandes » de la part de musulmans, ce qui ne manque pas de surprendre. Cette entreprise sait que la demande est très forte, mais paradoxalement les musulmans ne se manifestent pas pour faire connaître leurs besoins.
Il existe ainsi un énorme fossé, ou plutôt une incompréhension entre les consommateurs musulmans qui sont très demandeurs mais passifs et des entreprises qui savent qu’il y a une demande, mais qui ne la perçoivent pas. Or, il suffirait de quelques mails, de quelques appels, pour changer la donne.
Al-Kanz est visité par plusieurs dizaines de milliers d’internautes par mois. N’y a-t-il pas parmi eux quelques dizaines de personnes conscientes de la nécessité de faire entendre leurs voix ? Faut-il toujours attendre que tout tombe du ciel ? Comment faire comprendre aux musulmans que quelques mails envoyés chaque semaine à des services consommateurs peuvent permettre un changement radical sur le marché du halal ?
Ne sommes-nous bons qu’à perdre notre temps sur Facebook, bavarder sur les forums, nous répandre en jérémiades quand nous faisons l’objet d’attaques, ou a-t-on encore un tant soi peu de dignité pour consacrer quelques minutes par semaine à faire entendre notre voix ?
Salam, merci pour ce rappel sévère mais juste.
Salam alaykum,
Quel rapport entre le contenu du billet et la vidéo ?
Faire entendre sa voix auprès des services consommateurs afin de faire changer la donne sur le marché du halal, pourquoi pas, mais la vidéo fait ici allusion à la mauvaise image que les mécréants ont de l’Islam. Je trouve cela au contraire très rassurant que les kouffar nous détestent, et je serais justement très inquiet de voir que ces gens sont satisfaits de nous et de notre religion. Cela voudrait dire que nous sommes tombés bien bas dans le reniement de l’Islam.
Si il est ici question de faire la da’wah par le biais d’internet, c’est une bonne chose, mais tout faire pour obtenir leur agrément en est une autre à laquelle je n’adhère point.
Salam alaykum
salam alaikoum,
Avec un collègue de travail, je discutais de cinéma et je me plaignais de l’image des « arabes/musulmans » dans les médias/cinémas et je lui citais l’exemple de « Les aventures de Rabbi Jacob » dans lequel déjà dans les années 70, les arabes n’étaient pas montrés sous leur plus beau jour.
Réponse de ce collègue : « vous n’avez qu’à faire pareil ! » .. y’a plus qu’à …
Je ne comprends pas bien : ils n’ont pas développé leur gamme parce qu’il n’y a pas eu de demande ? Mais je pensais que c’était le contraire : on propose d’abord et ensuite c’est le consommateur qui achète. Ou bien est-ce que ça signifie qu’il n’ont vendu que 7 à 8 produits ? Dans ce cas, pourquoi ne pas faire une étude de marché, comme ça se pratique pour n’importe quel autre produit.
Je crois qu’au contraire, le consommateur musulman trouve déjà tous les produits dont il a besoin (viandes, légumes, etc), et qu’il n’éprouve pas le besoin de demander autre chose. C’est à eux de créer le besoin : soit par un avantage compétitif (meilleur prix ou meilleure qualité), soit par une originalité que les autres produits n’ont pas.
Je me rappelle dans les années 90 : on avait demandé aux gens s’ils voulaient un téléphone portable ; la demande était très faible. Et pourtant au bout de quelques années (une politique de prix judicieuse aidant), tout le monde ou presque avait son portable.