Le travail de journaliste consiste à rendre compte de la réalité, qu’elle soit dans l’actualité ou non. Le journaliste n’est pas un savant. Il peut être érudit, mais il est avant tout technicien, au sens grec du terme (technê), un artisan de l’information qui fort de son art est capable de traiter toute sorte de sujets. Pour préparer un papier, le journaliste fouine, se documente, interviewe, contacte les experts qu’il a pu identifier. Au terme de ce travail d’investigation, il rédige son article, élabore son reportage vidéo ou radio. Parce qu’il n’est lui-même souvent pas spécialiste du sujet qu’il traite, le journaliste cite le ou les experts qu’il aura interrogés lors de la préparation de son article. Et c’est là où parfois ça coince. Comme dans cet article paru le 18 mai dernier dans le Monde consacré au développement de la chaîne KFC.
Le journaliste, Jean-Michel Normand, cite un expert, Thierry Poupard, « consultant en marketing pour la restauration rapide ». Ce dernier, sûrement très compétent dans son domaine, s’est laissé à une analyse pour le moins contestable. Voici son propos, recueilli par le journaliste du Monde :
« KFC s’est taillé un certain succès parmi une clientèle originaire d’Afrique – où le poulet est une denrée bien ancrée dans les habitudes de consommation – y compris ceux du Maghreb qui savent que la viande vendue par KFC est halal« , souligne Thierry Poupard, consultant en marketing pour la restauration rapide.
KFC est halal. L’expert l’a dit, le journaliste l’écrit sans plus de précaution. Or, comme chacun le sait aujourd’hui, KFC commercialise des poulets non halal. Ce secret de polichinelle n’en est plus officiellement un depuis que Libération a révélé la censure par M6 d’un reportage consacré à ces poulets non halal. Une petite recherche sur Google aurait permis au journaliste et à son expert d’éviter d’apporter de l’eau au moulin de cette entreprise qui continue impunément de vendre des poulets non halal tout en affirmant qu’ils sont halal.
Cet article n’a pas échappé à un internaute qui a décidé d’interpeler Thierry Poupard, l’expert en question. Interrogé sur ses propos repris dans Le Monde, ce dernier est cette fois beaucoup plus prudent.
Crédit photo Une : Flickr – Ivan Walsh
Salam… Comment dire..? Il l’a cuisiné façon « hallal »! Hummm… un délice! ^^
ASSW
Un grand bravo pour l’internaute qui a fait les démarches (actives) et qui a appelé …
On avancera sûrement d’un grand pas lorsque tous les musulmans (et musulmanes) se sentiront concernés et acteurs (pour ne pas dire consom’acteurs)..
Salamù alaikoum
Et voilà qui est clair et net, le bouche à oreille a bien fonctionné et a fait tomber dans le panneau pas mal de consommateurs à l’affût du halal. Ce n’est pas à ce monsieur interviewé d’être vigilent mais à nous.
« Le travail de journaliste consiste à rendre compte de la réalité, »
Très très loin de la vérité, un journaliste est préoccupé par garder son poste dans un premier temps, ensuite la subjectivité est son axe de travail principal, pour finir, il n’est là que parce qu’il correspond aux attentes de sa rédactions.
Il part d’une idée et justifie cette idée en diffusant ce qui va dans le sens de son idée.
Vous pouvez voir un reportage de Pierre Carles « PAS VU » ou pas vu, pas pris, il est disponible en streaming sur le net.
Il a piégé toutes les stars du journalisme français pour une banale histoire de connivence entre les médias et les politiques.
Assalâmu ‘alaykum wr wb
Le journalisme d’information a malheureusement fait son temps. Il a lui-même succédé au journalisme d’opinion.
Aujourd’hui, comme le suggérait Saïd Elftou7, c’est au journalisme de communication que nous avons à faire… prenons-en acte et utilisons-le à bon escient 🙂