Islamiste, c’est un gros mot. Surtout dans la bouche d’un journaliste ou d’un politique. On ne sait jamais trop ce qu’il signifie tant il est utilisé à toutes les sauces. Au fond peu importe ce qu’il signifie. « Islamiste », comme « islamisme », est de fait performatif, c’est-à-dire qu’il n’est pas qu’énonciation, il est aussi action. « Islamiste » fonctionne comme un anathème, un disqualifiant social, politique et médiatique. Énoncer ce mot, c’est rejeter celui à qui on l’adresse ou avec lequel on le qualifie.
Ce terme est régulièrement utilisé pour jeter à la vindicte populaire tel ou tel musulman, pas assez conformiste, ou trop orthodoxe, ou telle association qui a refusé de manger dans la main d’un édile qui rêvait de garder sous sa coupe l’association culturelle musulmane tenue par des anciens, peu lettrés et malléables à souhait. Il est aussi utilisé dans la presse, avec plus ou moins de bonheur. Comme dans cet article des Dernières Nouvelles d’Alsace, consacré à un rassemblement d’une association pro-UOIF. On y apprend que l’UOIF n’est plus l’union des organisations islamiques de France, mais l’union des organisations islamistes de France.
Source : DNA – 4 000 personnes à la première rencontre des musulmans de l’Est
salam alaykoum
Ce « jeu » de mot n’est pas anodin, islamiste rime avec intégriste qui lui même rime avec fondamentaliste, qui lui même rime avec extrémiste qui lui même rime avec terroriste.
On appelle cela, un big raccourci…
Erreur que les sois disant journalistes font encore de nos jours, c’est quand un terroriste se fait arrêté et que l’on dit que c’est un Islamiste présumé. J’ai beau cherché dans le code pénal français et européen, cette accusation n’a pas de valeur juridique.
Après il intéressant que ces mêmes média n’ai pas la même approche des évangélistes et autres missionnaires.