Les identitaires pavoisent. Plusieurs opérations « Pas de halal dans nos assiettes ! » ont été menées ces derniers jours un peu partout en France. A Lyon, devant un restaurant KFC, dans le centre ville de Clermont-Ferrand, à Toulouse, à Auch, ou encore devant une centrale d’achat de Carrefour près de Rennes.
Les islamophobes au service des musulmans
L’une des opérations a consisté à vider le rayon halal d’un hypermarché. Inespéré ! Nous n’en avions même pas rêvé, les identitaires, ces militants d’extrême droite, l’ont fait.
Inespéré et bénéfique pour les musulmans, puisque si la mention « halal » figure bien dans les rayons de la grande distribution, la majeure partie des produits soit ne sont tout bonnement pas halal, soit n’offrent pas les garanties suffisantes pour les considérer autrement que comme des produits douteux.
Les produits El Saada, par exemple, prétendument halal contiennent du porc (voir De Sébiane à El Saada, du porc halal selon Jouvin ?).
Les produits Carrefour halal ne respectent pas les principes qui régissent le halal. Carrefour aurait même ces dernières semaines menacé les fournisseurs de sa gamme halal de rompre tout contrat avec les entreprises qui ne recourraient pas à l’assommage systématique. Dans l’usine où sont fabriqués certains produits Reghalal (nems, samoussas, etc.), l’huile de cuisson n’est changée que deux fois par semaines.
Rien d’alarmant, si les nems au porc n’étaient pas fabriquées dans les mêmes bains de cuisson que les nems Reghalal prétendument halal, sans qu’un contrôle indépendant puisse 1) interdire cette pratique, 2) s’assurer que la chaîne de production soit entièrement sinon dédiée au halal, à tout le moins strictement inspectée et nettoyée par des contrôleurs indépendants défrayés sur place par l’organisme certificateur. Or, Reghalal a choisi en connaissance de cause l’ACMIF-mosquée d’Evry et s’évite ainsi la rigueur d’un contrôle indépendant, indispensable pour offrir toutes les garanties d’un vrai halal.
De même, l’abattage mécanique ou encore le recours à l’assommage sont largement généralisés. Dans la filière halal, la majorité des abattages n’ont plus rien de rituel. Toute la profession le sait. Les associations animalistes aussi. Pourtant, cela ne les empêche pas de mener leur campagne de propagande et d’avancer des chiffres totalement faux, à l’instar de Brigitte Bardot ces dernières semaines. Les journalistes ne cherchant guère à vérifier les mensonges proférés tant par l’extrême droite que par ces associations, ces contre-vérités font leur chemin. Faut-il pour autant s’en émouvoir ?
Les musulmans, deux fois victimes
Réponse en deux temps : 1) on ne peut que s’indigner de la désinformation à partir de laquelle se fonde tout un discours islamophobe, raciste et dangereux. Si seulement la réalité était celle décrite par l’extrême droite, on pourrait faire contre mauvaise fortune bon cœur. Or, elle ne l’est pas. Le halal industriel est majoritairement du faux halal.
Les musulmans, jetés en pâture, sont ainsi doublement victimes : d’abord du climat délétère provoqué et entretenu par tout un pan de la droite, UMP, FN et assimilés, ensuite des industriels qui les flouent. 2) Malgré tout, s’agissant des produits halal, les actions des identitaires sont salutaires et constituent un véritable soutien à la lutte contre le faux halal.
En vidant les rayons des hypermarchés, ces idiots utiles – trop lâches pour être cohérents et pointer le casher qui n’est rien d’autre que le halal pour les juifs – fragilisent encore plus le choix de ces géants de l’industrie d’investir massivement le marché du halal.
Déjà bien déstabilisés par l’affaire Herta et les Knacki halal au porc, ces derniers vont être confrontés dans les semaines à venir à une contestation islamophobe qui devrait tempérer leur appétit et ainsi mettre un coup au développement du faux halal.
Dans la bataille pour un halal authentique, les identitaires s’avèrent contre toute attente être d’un grand secours. Merci les gars. Continuez !
Bientôt plus de « halal » chez KFC
Selon nos informations, KFC chercherait à mettre fin à la commercialisation de ses poulets prétendument halal, mais réellement haram (non halal). Si, pendant des années, l’enseigne a réussi à faire croire que ses poulets étaient halal, sans que 1) les musulmans ne se doutent de rien, 2) les anti-halal ne réagissent, KFC a connu quelques remous suite notamment à la diffusion de deux reportages prouvant qu’elle se fournissait en poulets non halal chez le volailler Doux. Deuxième effet Kiss Cool, lors de la polémique sur les Quick prétendument halal, mais haram selon la SFCVH-mosquée de Paris et l’ACMIF-mosquée d’Evry d’autre part, la discrétion de KFC sur son « halal » a volé en éclats. Aujourd’hui, c’est au tour de l’extrême droite de s’occuper du cas KFC.