Halalgate. En août dernier, le député Daniel Goldberg appelait au respect du consommateur. Dans un communiqué de presse, qui n’eut guère d’écho dans la presse, le député socialiste de Seine-Saint-Denis exposait le problème avec une rare pertinence, et, mieux, proposait des solutions.
Il prit par ailleurs l’initiative d’écrire une lettre à Frédéric Lefebvre, secrétaire d’Etat et une autre lettre à Claude Guéant, ministre de l’Intérieur. Depuis, pas grand-chose. Deux lettres auxquelles ni l’un ni l’autre n’ont vraiment donné suite.
Il semblerait, selon nos informations, qu’en hautes sphères on ne soit pas trop pressé pour s’occuper de ce dossier. Les musulmans seraient des consommateurs de seconde zone, de qui l’on exige tant mais que le droit de la consommation peine à protéger. Qu’à cela ne tienne, Daniel Goldberg relance Frédéric Lefebvre dans une lettre datée du 27 février dernier.
Monsieur le secrétaire d’Etat,
Suite à mes précédents courriers du 23 août et du 25 novembre 2011, je souhaite attirer votre attention sur les conditions du commerce de la viande halal dans notre pays.
Je regrette que ces courriers, malgré plusieurs relances de vos services, n’aient toujours pas eu de réponse sur le fond. Si l’arrêté du 28 décembre 2011 est un acte positif pour éviter une utilisation des dérogations permises par l’abattage rituel pour ne pas respecter les modes d’abattage classique, je regrette que votre ministère n’ait entrepris aucune action nouvelle en faveur d’une meilleure transparence de délivrance de la certification halal pour les consommateurs des viandes abattues selon le rite musulman.
Pourtant je relève que cette question soulève de plus en plus d’intérêt. J’en veux ainsi pour signe le communiqué de janvier 2012 de la principale association de consommateurs, l’UFC-Que choisir qui vous demandait de renforcer l’action de la DGCCRF, notamment le fonctionnement des organismes de certification.
En l’absence de norme ou de cahier des charges définissant précisément les conditions de préparation de la viande halal accepté par toutes les obédiences, je renouvelle mon souhait que la DGCCRF puisse organiser une table ronde associations toutes les parties prenantes (CFCM, acteurs économiques, mosquées habilitées par arrêtés ministériels, un ou des certificateurs, associations de consommateurs…) pour permettre une meilleure infirmation du consommateur sur les modalités de l’abattage rituel.
Restant à votre disposition, je vous prie de croire, Monsieur le secrétaire d’Etat, à l’assurance de mes salutations les meilleures,
Daniel Godlberg
Crédit photo Une : Daniel Goldberg
بسم الله الرحمن الرحيم
السلام عليكم و رحمة الله و بركاته
Salam alaykoum,
Consommateurs, soyez vigilants, car le travail de dénigrement commence manifestement a porter ses fruits comme nous l’indique le porte parole d’AVS dans un article paru sur le site internet de l’association http://avs.fr/Article.aspx?id=206
« Le décret sur l’abattage rituel : une première étape vers l’interdiction
lundi 12 mars 2012
Depuis la parution en décembre dernier du décret sur l’abattage rituel, la situation en abattoirs est de plus en plus tendue pour les opérateurs désireux de respecter l’abattage rituel. En effet, la traduction réelle de ce décret consiste le plus généralement à mettre la pression aux abattoirs pratiquant l’abattage rituel, afin de les pousser à assommer les animaux. Et ça marche !
Sous cette pression constante, un grand nombre d’abattoirs ont déjà cessé de pratiquer l’abattage rituel afin d’assommer les animaux, quand bien même ceux-ci seraient vendus dans le circuit halal. Alors qu’en 2008, nous publiions dans le cadre d’un mémoire de recherche qu’une forte proportion de bovins et d’ovins estampillés halal étaient effectivement abattus rituellement, la donne a considérablement changé en quelques semaines, et elle se serait même inversée.
Notre association subit des pressions constantes de la part de certains partenaires requérant un assommage des animaux. Nombre de ces abattoirs ont déjà généralisé cette pratique pour les viandes halal non certifiées par un organisme indépendant. Toutefois, refusant de nous soumettre à ce dictat et désirant préserver l’abattage rituel, nous nous orientons progressivement vers l’arrêt de nos certifications halal auprès de plusieurs partenaires. Des solutions sont actuellement à l’étude avec des partenaires étrangers, visiblement plus respectueux des opinions religieuses ou a minima plus conscients de l’enjeu économique que représente le halal.
Dans ce contexte de généralisation de l’assommage, nous appelons les consommateurs musulmans à la plus grande vigilance, quelle que soit l’espèce consommée, à minimiser leurs consommation de viande afin de se rapprocher du modèle prophétique et à interpeller les bouchers, grandes surfaces, politiques et autres institutionnels quant au respect de l’abattage rituel.
Fethallah Otmani, porte-parole d’AVS »
و السلام عليكم و رحمة الله
Salam alaykoum,
Suite à cette initiative de 2011 du député Goldberg, j’avais contacté « mon » député que j’ai ensuite rencontré. Il a lui-même contacté Messieurs Lefebvre et Guéant, dont les services ont répondu fin 2011, début 2012. Leurs réponses restaient « vagues » par contre… À suivre.