Le Québec souffre d’une UMPite aïgue. Depuis quelques semaines, comme en France, une agitation s’est emparée de l’opinion publique. D’aucuns crient au scandale, car il y aurait trop de halal et de casher dans leur assiette.
Fin février, le Journal de Montréal consacrait un article sur une centre de la petite enfance où les enfants mangent halal.
Dans cet article, la directrice du centre expliquait son choix en ces termes : « Ce n’est pas religieux […] Nous mangeons ce qu’il y a de meilleur pour les enfants. C’est tout. » Et d’insister : « Ce n’est pas religieux, répète la femme. Il y avait certains parents plus réticents, mais nous leur avons expliqué qu’on choisit cette viande parce qu’elle est bonne. Par exemple, le poulet halal est meilleur que le poulet de grain, et il coûte moins cher. »
Quelques jours plus tard, le Journal de Montréal remettait les pieds dans le plat.
Il s’agissait cette fois de révéler que « le gouvernement du Québec va dépenser des dizaines de milliers de dollars en sous-traitance pour fournir des repas halals et casher aux prisonniers issus de communautés culturelles », comprendre juive et musulmane.
Il n’en fallait pas plus pour que la sauce prenne et que la polémique enfle. En France, nous étions alors en plein délire électoraliste et xénophobe. Ce qui ne semblait alors être qu’une simple controverse a pris depuis l’ampleur, à la faveur là encore d’une récupération démagogique et en partie xénophobe.
Désormais, chacun y va de son refrain : si la question du droit du consommateur à choisir ce qu’il désire manger ne se discute pas, il en est autrement de l’accusation détestable et infondée, d’autant plus détestable qu’infondée, de risque sanitaire qui au Québec aussi fait florès, avec pour démonstration scientifique… le reportage tendancieux diffusé en février sur France 2 dans l’émission Envoyé spécial. Par ailleurs, deux partis politiques de l’opposition, le Parti québécois et la Coalition avenir Québec, profitent de la polémique pour croiser le fer avec le gouvernement accusé de laxisme à l’égard des communautés juive et musulmane.
Pourtant, tout cela n’est pas nouveau. En 2007, nous y consacrions un billet, un reportage à charge indiquait que « 75 % des produits vendus en grande surface sont certifiés ‘casher’ ». A l’époque, le halal ne semblait pas encore vraiment concerné.
Enfin. Vive le Québec libre… et franchouillard.
(A lire l’article un brin provocateur d’une journaliste de confession juive et sans complexe sur la question : Casher ou halal, Montréal ou Saint Glin-Glin)
Salam Alaykoum,
Au moins dans les titres, le halal et le casher sont sur le même niveau