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Finance islamique : « les années à venir devraient être riches en développements »

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En décembre 2011, le premier produit financier conforme aux principes qui régissent la finance islamique était mis sur le marché par le Chaabi Bank et la société 570. Un an et demi plus tard, interview avec Amine Nait Daoud de la société 570.

Al-Kanz : Pourriez-vous rappeler en deux mots ce qu’est la murabaha ?
Amine Nait Daoud :
Le financement immobilier murabaha est un contrat de vente à crédit par lequel un vendeur (ici la banque) vend un actif (ici un bien immobilier) à un acheteur (ici le client) à un prix (le prix de revente) supérieur au prix d’acquisition. La marge commerciale représente le gain réalisé par la banque dans l’opération.

En image :

Al-Kanz : Dix-huit mois après le lancement de votre produit quel bilan tirez-vous ?
Amine Nait Daoud :
 La mise en place du financement immobilier murabaha a demandé beaucoup d’énergie et de temps. L’offre est aujourd’hui bel et bien déployée, avec à ce jour une centaine de dossiers traités, ce qui est très satisfaisant étant donné que nous n’avons que très peu communiqué sur l’offre. Les premiers retours des clients nous encouragent à poursuivre nos efforts.

Dieu, par Sa miséricorde, m’a honoré lors de la signature du premier dossier, par la présence de la mère du client, qui ressemblait d’ailleurs comme deux gouttes d’eau à la mienne. Voyant son fils et sa belle-fille signer l’acte de propriété et par la même tourner une nouvelle page de sa vie, elle a versé quelques larmes – ce qui est assez rare chez un notaire –, puis m’a regardé et m’a dit en arabe – également assez rare chez un notaire : « Mon fils, qu’Allah te récompense et t’accompagne dans ta vie comme tu as aidé mon fils à réaliser son projet dans le halal ». Voilà en résumé pourquoi on se lève le matin…

Al-Kanz : Doit-on y voir les signes d’un véritable ancrage de la finance islamique en France ou est-il prématuré pour l’heure de tirer toute conclusion ?
Amine Nait Daoud :
 A vrai dire les retours dépassent nos attentes ! Les autorités ont accueilli avec plaisir le lancement d’une offre. Les acteurs du marché y voient un levier de croissance pour la France. Je pressens d’ailleurs la conversion de nombre d’agents immobiliers à la finance islamique dans les années à venir…. S’agissant des clients, nous percevons un grand enthousiasme dans la communauté musulmane autour de ces produits.

Mais ce n’est qu’un début car les conditions d’éligibilité du produit proposé ne sont pas encore à la portée de tout le monde. Nous pourrons dire avoir atteint un cap quand le produit sera banalisé et accessible au plus grand nombre, sans aucune sélection de statuts ou de bourses. La route est encore longue mais le chemin est tracé…

Al-Kanz : Au SIMM en 2011 ou au rassemblement des musulmans de France (RAMF) et du salon du Val d’Oise en 2012, votre stand ne désemplit pas. L’intérêt est-il réel ou cette affluence est trompeuse ? Constatez-vous le même engouement en dehors de ces événements ? A combien estimez-vous le nombre de personnes vous ayant directement contacté depuis le lancement du produit 570-Chaabi Bank.
Amine Nait Daoud :
L’engouement est réel, les chiffres le prouvent. Typiquement, nous enregistrons à ce jour près de 20 000 prises de contact malgré une communication relativement timide. Néanmoins, les réactions face à la finance islamique sont exactement celles que nous avions distinguées dans les différentes études menées avec notre partenaire, l’association AIDIMM. Lzs profils type sont, par ordre de préférence :

– Je m’intéresse, je consomme, et je soutiens ;
– Je m’intéresse et je consomme, mais reste discret ;
– Je ne m’intéresse pas ;
– Je m’intéresse et je fais tout mon possible pour démolir ce que vous faites (je caricature à peine).

Il y a encore un gros travail à faire en matière de sensibilisation et de pédagogie, terrain sur lequel nous essayons d’œuvrer au mieux aux côtés d’AIDIMM par le biais de conférences, séminaires, outils pédagogiques, etc. De même, nos efforts de vulgarisation par la bande dessinée sont un axe à développer. D’où l’importance du partenariat avec le studio BDouin.

Al-Kanz : Etes-vous aujourd’hui à même de dresser le profil type du client intéressé par la finance islamique ?
Amine Nait Daoud :
Sur le plan socio-économique, il s’agit typiquement de foyers disposant de revenus situés autour de 4500 euros par mois, d’une épargne constituée avoisinant les 75 000 euros et âgés en moyenne de 35 ans. Quant à l’aspect socioprofessionnel, les professions libérales, souvent des médecins, et les cadres sont surreprésentés.

Sur le plan religieux, vous serez probablement surpris de ma réponse, mais la finance islamique est finalement une thématique qui rassemble les musulmans, quelle que soit la ferveur – en tout cas apparente – de leur pratique. C’est là un grand bienfait. Encore une fois, l’enjeu est bien de démocratiser cette solution financière pour la rendre accessible à tous, au-delà même des seuls pratiquants ou musulmans.

Al-Kanz : A son lancement, le produit que vous proposez en partenariat avec la Chaabi Bank a suscité de l’espoir, mais aussi de la déception puisque seuls les ménages à hauts revenus étaient éligibles du fait de la période de remboursement limitée à dix ans. Est-ce toujours le cas aujourd’hui ou non ?
Amine Nait Daoud :
Il s’agit d’une première étape nécessaire au bon développement de l’offre et non d’une volonté de sélectionner les ménages à hauts revenus. D’ailleurs, nous avons bon nombre de clients résidents en province qui ont des revenus moyens, mais peuvent bénéficier d’un financement immobilier murabaha, parce que les prix de l’immobilier sont beaucoup plus abordables dans leurs régions qu’en Île-de-France.
Il est également important de rappeler que la limitation à dix ans est essentiellement due à l’absence, pour le moment, d’une solution d’assurance « emprunteur » conforme à l’éthique musulmane. Une telle assurance couvre le client et surtout la famille en cas de décès ou d’invalidité. Il s’agit donc plutôt d’une volonté de protéger le client plutôt que de sélectionner les ménages à hauts revenus.

Al-Kanz : Les attentes des particuliers comme des professionnels pour des solutions de financement sans riba sont grandes. Il n’est pas une semaine, voire pas un jour, sans que nous ne recevions un courriel, qui pour un prêt pour acheter une maison, qui pour un rachat de crédit classique, qui pour l’achat d’une voiture. Quelles sont les demandes qui vous sont faites aujourd’hui ?
Amine Nait Daoud :
 Les demandes que nous recevons concernent à 70 % l’immobilier, puis le financement professionnel et enfin l’épargne et l’automobile. La répartition correspond à ce que nous anticipions même s’il ne faut pas sous-estimer la demande pour l’épargne et le financement automobile qui sont des besoins réels, mais secondaires et donc souvent laissés de côté du fait de la priorité donnée à l’immobilier.

Al-Kanz : Enfin, doit-on s’attendre dans les semaines et les mois à venir à la mise sur le marché de nouveaux produits financiers ?
Amine Nait Daoud :
Pour le moment, nous parlerons plutôt d’évolution des produits existants avec notamment de nouvelles opportunités de placement dans l’économie réelle, d’épargne régulière, mais aussi et surtout de financement immobilier sur des durées plus longues que dix ans in cha’a-Llah.
Cela dit, les années à venir devraient être riches en développements : financement des professionnels, financement automobile. La crise que traverse le secteur poussera nécessairement les constructeurs à chercher des relais de croissance, sans oublier un gros dossier encore peu exploré, l’assurance takaful. Et en bonus, une plateforme de crowdfunding, mais pour en savoir plus, il faudra nous réinviter dans les prochains mois.

Al-Kanz : Comptez-vous lors de la participation au RAMF qui débute vendredi prochain au Bourget faire de nouvelles annonces ?
Amine Nait Daoud :
Oui ! Mais il faudra passer nous voir pour en savoir plus… Nous vous accueillerons avec plaisir sur nos stands, côté foire ou côté pavillon Jeunesse à votre convenance.

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80 Commentaires

  1. as-salâmu ‘alaykum,

    Le shaykh Al ‘Uthaymin a denoncé cette pratique(le financement immobilier murabaha) comme étant riba caché car en fait l’établissement ne dispose pas d’un parc immobilier pour lequel il prend un risque comme s’il était un véritable commerçant mais se contente d’acheter un bien à la demande de l’acquéreur et lui revend tel quel avec une marge bénéficiaire.

    • Salam Ibrahim,
      sans vouloir créer de polémique inutile, l’islam ne se réduit pas à Cheick Al ‘Uthaymine.
      Pleins d’autres savant disent que la finance islamique est halal dont Cheick Ibn Baz si tu veux un avis venant du golf.
      Libre à toi de suivre Al-‘Uthaymine. Seulement ne viens pas imposer son avis à tout le monde comme si lui seul détenait la vérité.
      wa salam

  2. As-salamù ‘alaykùm,

    je cite: « Al-Kanz : Etes-vous aujourd’hui à même de dresser le profil type du client intéressé par la finance islamique ?
    Sur le plan socio-économique, il s’agit typiquement de foyers disposant de revenus situés autour de 4500 euros par mois, d’une épargne constituée avoisinant les 75 000 euros »

    Donc ce genre de prestation une fois de plus ne concernera pas tous les musulmans, personnelemment j’en connais très peu dans mon entourage qui ont ce genre de revenus.

    Une fois de plus quand une chose concerne l’Islam cela devient hors de portée pour certaines bourses (écoles musulmanes, Hajj, acquisition de biens immobilier…).

  3. assalam alaikum

    un grand cheikh soudanais (docteur en chari’a) a dit qu’en réalité très peu de ces contrats étaient halal pour de nombreuses raison dont celle qui impose comme close que l’acheteur ne peut se désister apres que la banque ait acheté le bien.

  4. pfff..ques que sa change, ce que la banques ne gagne pas en intéret elle le gagne en plus value, un peu comme l’église au moyen age qui octroyait des prêts et ne demandait pas d’intérêts en retour mais demandait le remboursement dans une devise étrangère afin d’y gagner au change et de réaliser une plus value ou alors demandait un don supèrieur a la somme prêter en retour.

  5. une banque commercial a un but lucratif je vois difficilement comment elle peut gagner de l’argent autrement sinon n’appelez plus ça une banque, une banque a but non lucratif se raprocherait plus d’une coopérative sous statut d’association.

  6. As salam wa aleykoum,

    Je saisis cette occasion pour vous remercier du fond du coeur pour ce que vous avez déjà fait pour la communauté musulmane. Je suis heureux que par l’aide d’Allah vous donniez à la communauté musulmane de France cette possibilité. Qu’Allah vous accorde sa recompense.
    Je me pose beaucoup de questions aussi mais dans tous les cas, cette solution a le merite d’exister et il y a des sheikhs comme Muhammad Patel derriere ce projet ce qui le rend encore plus légitime à mes yeux.
    Chacun je pense doit faire ses choix en son ame et conscience. Si une personne n’est pas à l’aise avec ce genre de financement, qu’elle s’en eloigne. Quant à moi, j’en ferai la publicité. J’espere juste que votre seul objectif sera toujours de plaire à Allah et que cette idée de prendre les musulmans pour des vaches à lait n’effleurera aucuns de vos ésprits. Mes dou3as vont dans ce sens là.
    Nos parents ont attendu des années pour pouvoir profiter de ce genre de financement -Merci à vous de nous donner cette possibilité. Merci à Allah.

    Fi amaniLah

  7. Tout d’abord, je remercie le frère Fateh pour son travail qualitatif d’information reconnu. Ensuite, je pense que la Finance Islamique est un sujet délicat et très sérieux à la fois. En effet, elle touche de plein fouet les musulmans dans leurs croyances intérieures ainsi que des consommateurs soucieux d’une certaine éthique et moralité financière, et ils sont nombreux. La Finance Islamique déstabilise, perturbe et brouille les codes habituels; Enfin, elle suscite des questions légitimes liées à l’incompréhension généralisée par des « puzzles » d’informations éparses et non assemblées forment des idées reçues inexploitables et sans intérêts.

    Premièrement, je rejoins le frère d’IFT, car la tâche est immense tant sur la communication, l’explication méthodologique, la conviction, un effort collectif est demandé, afin de mettre à disposition des consommateurs des produits (charia-compatible) accessibles et non ostracisant. Car pour le moment, la résonnance du marché, dite de place est atone, les clients potentiels déçus et dépités et les affairistes peu scrupuleux en embuscade.

    Comme IFT, il est important de féliciter le travail énorme et précurseur effectué par Anass et cheickh Mohamed Patel, cheickh Mohamed Hendaz, l’équipe Acerfi, Aidimm, Ifas et d’autres frères et sœurs…

    Peut-être, faudrait-il créer un organe de contrôle et de supervision indépendant pour la Finance Islamique pour coordonner l’ensemble des acteurs sur le marché français?

    Deuxièmement, je comprends la résistance invisible au développement de la Finance Islamique et il faut les accepter. Pour faire évoluer cette noble thématique, il faut du dialogue sincère et sans équivoque et du respect mutuel. Car comme disait Jean Rostand « On peut s’entendre avec des gens qui ne parlent pas la même langue, mais on ne peut pas s’entendre avec des gens pour qui les mots n’ont pas la même signification ». Et pourtant, la Finance islamique est un thème qui porte le moins d’accroche à la polémique en comparaison direct avec le voile, le hallal etc…

    Ensuite, les propos de Jean Rostand peuvent-être valable dans certains cas mais pas dans d’autres, dans la mesure où la difficulté de communication peut constituer une occasion pour mieux connaître l’autre, si elle est accompagnée d’un effort sincère d’écoute mutuelle. C’est aussi prendre en compte les différentes acceptions possibles des mots utilisés, de leurs interactions sociales, culturelles, symboliques et affectives.

    En conclusion, remercions les frères qui travaillent dans ce domaine afin de nous faire comprendre et de nous faire prendre conscience que ce système de la Finance Islamique et donc un système d’idées n’était pas tout à fait le nôtre en France, mais que, néanmoins, à travers l’échange d’idées essentielles, et d’initiatives fortes, il peut y avoir des éléments clefs d’espérances communs infinis de convergence entre la Finance islamique et la Finance conventionnelle.

    Et Dieu seul sait
    Mohamed O.

  8. Depuis 2000 j’attends une solution pour acheter un bien immobilier et ne me parle que de finance islamique.

    12 ans plutard, on nous propose au mieux un financement sur 10 ans avec des remoursements mensuels nécessitant des revenus de ministre.

    En GB beaucoup de ceux qui ont contractés un prêt auprès des BI sont dans une impasse et en procès avec la BI, à cause des coûts exessifs des prêts islamiques. On leur rétorque que le paradis est un chemin difficile!

    Comme le hadj, j’ai bien peur que ça ne devienne qu’un business juteux et où on n’hésite pas à faire payer le prix fort, le prix de la crédulité. C’est surement ça qu’on appelle le business de la religion.

    • as-salâmu ‘alaykum

      Nasro,
      Si nous musulmans nous étions nombreux à tenter de faire changer les choses et non pas à attendre depuis 5, 10, 20 ans, les choses iraient plus vite.
      Et toute la charge de travail repose alors sur quelques personnes, une toute petite poignée, qui quand elle fait se fait critiquer comme vous le faites.
      Très fraternellement Nasro, les choses iront plus vite si vous, moi, et chacun agissons au lieu d’attendre.

      qu’Allah fasse de chacun de nous des gens qui agissent plus qu’ils ne parlent (moi le premier).

  9. Depuis la creation de cette entreprise, aucun chiffre exploitable ne circule sur le nombre de contrat conclus. Si ils en signent.
    Chacune de leur communication est évasive, sans donnees concrete.
     » Les autorités ont accueilli avec plaisir… »
     » Nous percevons un grand enthousiasme de la communauté.. . »
    Les même declarations depuis tres longtemps. Comme si rien de concret n’avait abouti.
    Je les aient appelé pour de plus amples informations, ils n’ont jamais repondu.
    Bref, l Equipe Easi est surement compétente est bien intentionnée mais leur communication et leur opacité va finir par susciter la mefiance.

    Wa salam

      • Wa alaikom salam,
        Et bien un futur client a besoin de s’assurer de la santé financière de l entreprise avec lequel il envisage  » collaborer ». Surtout quand cette dite entreprise est nouvelle et peu connue. Le CA et le resultats sont de bonne indication.
        Le nombre de transaction est aussi une donnée qui permet de jauger de l’expérience que peut avoir Easi570 dans le domaine.

        Par contre, Akhy Nasro, Easi570 aura tout le loisir de marger comme bon lui semblera, car seul eux ont eu le merite de proposer ces produit. Il nest pas scandaleux qu’une entreprise (= but lucratif ) essaie de se faire un maximum de profit

  10. Salam Aleikoum,
    Je comprend vos doutes sur ce type de financement, en fait le financement éthique est évidemment « El Moucharaka » et non pas « El Mourabaha ». mais il est très difficile a mettre en place dans un pays qui pratique Ribba, pourquoi?
    Pour une banque (même islamique) l’objective est de gagner de l’argent, le problème avec « Elmoucharaka » c’est que ce n’est pas très intéressant pour les projet ambitieux, car le bénéfice sera partager avec la banque, indirectement, cette offre va attirer que les project avec peu de valeur ajouter, et des projets a risque. tous les projets ambitieux iront voir une banque ribawiya pour ne pas partager leurs futur bénéfice avec la banque.

    pour se qui est du logement, eviter a mon humble avis, la location n’est pas si mauvaise, et laisse la liberte changer et de saisir les occasions professionnel la ou elles se présentent.

  11. Salam Aleykum

    Personnellement, en dehors des avis divergents de savants, je trouve que c’est une tres belle opporunité pour la communauté. Si c’est un travail sincère pour Allah machaAllah, j’ai cru avec beaucoup d’espoir en ce projet des les premières semaines, mais l’absence de reponse a mes nombreux mails pour un projet ficelé de A a Z m’a fais changé d’avis. N’ayant pas de revenus avoisinant Les 5000 e mensuels je n’interesse certainement pas. Comme dit le frere plus haut je crains que cette bonne intention au debut ne se soit transformer en business enorme comme l’est malheureusement devenu le Hajj.
    Je suis d’accord ave toi alkanz pour dire que on doit pas attendre et bouger, mais faire la sourde oreille et entretenir le flou pour au final que les dossier sont filtrer ne joue pas en leur faveur
    La communication… grande étrangère de notre communauté. ..

  12. Salam alaykoum,

    On est bien d’accord pour dire que l’intérêt et le vol ne sont pas halal, alors je souhaite partager un constat sur la finance islamique, un constat amer je vous le dis tout de suite.

    En arrivant en région parisienne en 2005, on a tout de suite voulu acheter. Tout le monde nous a dit patientez, la finance islamique arrive. 1 an, 2, 3, 4, 5 ans pus tard, rien. Puis nouvelles espérances vites douchées puisque des frères et soeurs achetaient en halal mais impossible de savoir comment. Pour finalement apprendre que c’est très communautaire et qu’en gros chacun prête à sa « communauté » (comme je suis converti et d’origine d’un pays où l’islam est faible…). Bref, en 2011, j’apprends qu’une offre halal existe.

    Depuis, activement, je cherche à échapper à l’effet de groupe que je prévoie : quand une offre qui ne s’apparentera pas à du vol va être sur le marché de la finance halal, des tas de musulmans vont vouloir y accéder, d’où des conditions difficiles pour décourager le plus grand nombre ou s’en mettre plein les fouilles ce qui revient strictement au même (on augmente sa marge et seuls les plus riches s’en sortiront).

    L’année dernière j’ai relancé la Chaabi Harmonis sans arrêt dès que l’offre a été disponible. Même pas pour avoir un prêt tout de suite, mais pour simplement ouvrir un compte : des tas de coups de fils, à chaque fois on prend mes coordonnées et personne ne m’appelle. Imaginez si j’ouvre un compte et que je veux une réponse de ma banque… J’ai fait appel au réseau Les Dérouileurs pour savoir si qq1 connaissait un agent immobilier musulman. J’en ai trouvé un avec qui je recherche activement. On a trouvé un logement et contacté Chaabi et 570. Réponse : il faut 73 000€ d’apport pour un logement de 168 000 € et l’opération ne se fera que sur 10 ans, avec un coût de 34 000 €.

    Appelez ce service un service de finance islamique pour les riches musulmans sera plus proche du réel. Rien n’interdit de calibrer des offres pour tous les revenus des musulmans : ça c’est de la finance islamique ! Le commerce est licite en islam, pas de débat. Mais si c’est pour ne faire que des offres pour les riches musulmans, avouez qu’on est loin de l’esprit et de la lettre. Après tout, l’islam recommande de s’occuper en priorité des plus faibles et les gens qui ont 73 000 € d’apport et un salaire de + de 4000€ ne sont pas dans cette catégorie. « Nul n’est vraiment croyant que s’il aime pour son frère ce qu’il aime pour lui-même, et déteste pour lui ,ce qu’il déteste pour lui-même »… mwais…

    J’aime la sourate 80. La partie qui pourrait me concerner est le verset 17 : « Que périsse l’homme! Qu’il est ingrat! ». Soubhanallah y wa bihamdihi, loué soit Allah Azawajal pour toutes ses grâces et toutes sa miséricorde. De la part de Chaabi Harmonis et 570, je n’ai rien reçu d’autre que ce que j’appelle du mépris. Je les renvoie à cette sourate et à ses 11 premiers versets, car c’est d’eux qu’ils parlent…
    Sourate 80 – ‘Abasa : Il S’est Renfrogné
    1. Il s’est renfrogné et il s’est détourné(2)
    2. parce que l’aveugle est venu à lui.
    3. Qui te dit: peut-être [cherche]-t-il à se purifier?
    4. ou à se rappeler en sorte que le rappel lui profite
    5. Quant à celui qui se complaît dans sa suffisance (pour sa richesse)
    6. tu vas avec empressement à sa rencontre.
    7. Or, que t’importe qu’il ne se purifie pas(3)».
    8. Et quant à celui qui vient à toi avec empressement
    9. tout en ayant la crainte,
    10. tu ne t’en soucies pas.
    11. N’agis plus ainsi! Vraiment ceci est un rappel –

    Un constat amer, je vous avais prévenu.

    • Salaam alaykoum akhi,

      Je comprends parfaitement ton amertume car je suis un des déçu de la finance islamique l’ayant moi même attendu et rêver pendant de longues années mais de la à te permettre de juger les gens et interpréter le coran, tu vas beaucoup trop loin.
      Il est utopique de croire que la FI va se développer rapidement et encore plus pour servir les pauvres dans un premier temps. Au début de l’islam, les compagnons se faisait frapper et tuer sans que le prophète Mohammed (PBSL) ne puisse intervenir. Après quelques années de travail, la situation s’est inversée.
      Mais commençons par nous critiquer nous même pour notre passivité face à notre situation plutôt que de critiquer ceux qui agissent (même s’ils agissent mal).
      Wa Allah ou A3lem

    • Salam Alaykoum

      Cher Bilal, ta frustration est explicable mais pas justifiable.
      La réponse à cette frustration n est pas dans les versets que tu es allé chercher.
      Elle est tout simplement dans la spécificité même du produit qu on ne cesse pas d expliquer.

      Merci à Nasser pour sa lucidité et son rappel.

      L offre actuelle est insuffisante et loin de satisfaire le plus grand nombre. On le savait même avant de la voir sur le marché.
      Maintenant, ceux qui sont derrière travaillent sans relâche pour des solutions plus appropriées et permettant de répondre à de plus larges besoins. Cependant la tâche n est pas facile.
      Ceux qui sont derrière ne lâcheront rien (je l espère)… Mais cher Bilal garde à l esprit qu ils n ont qu une obligation de moyens, pas de résultats. Je pense qu il m est inutile de te rappeler à qui appartiennent les résultats.

      Salam

  13. Salam,

    C’est une blague ? Oublions les prêts shariah compliant deux secondes : êtes-vous tous les deux en train de me dire que la simple ouverture d’un compte en banque à Chaabi Harmonis est impossible pour moi et que c’est normal parce que c’est dûr la vie et bla bla bla ? A d’autres. Je maintiens ce que j’ai dit.

    En plus ma démarche est constructive et efficace : les petits ruisseaux font les grandes rivières. L’écrasante majorité des musulmans pèsera lourd si on met tous ensemble notre argent dans une banque islamique. Là ça avancera, en commençant par des petits prêts à la consommation puis en continuant avec des opérations de plus en plus importantes (PAS DANGEUREUSES OU TOXIQUES MAIS IMPORTANTES), comme dans les systèmes de tontine, là je veux bien. Mais si on n’accepte même pas que les musulmans mettent leur argent dans une banque islamique, il ne faut pas s’étonner que cette même banque refuse aussi de leur prêter de l’argent. Le message est clair, vraiment, alors ne me racontez pas d’histoire.

    Qu’on ne me dise pas que refuser à un musulman solvable de lui ouvrir un compte dans une banque islamique est halal. Ca m’inspire plutôt ça : « Il s’est renfrogné et il s’est détourné ».

  14. C’est vrai que c’est assez difficile d’accès car il faut avoir les moyens d’accéder à ce genre de solution. Louer et mettre de coté pour avoir l’apport c’est long et la duré est courte donc grosse mensualité. Maintenant c’est pas non plus la fin du monde. Il suffit de comparer notre niveau de vie avec ceux qui n’ont pas grand chose dans leur poche. WA ALlha ou a3lam

  15. Je suis d’accord avec toi frère, mais dans ce cas la il faut arrêter les sous entendus genre c’est le projet du millénaire qui sauvera les musulmans d’occident ( je grossis a peine ) cela restera donc un moyen hallal de se faire de l’argent sur les musulmans ( comme le Hallal le Hajj etc… ). Le flou qui a été créé autour de ca est le même que celui créé autour du Hajj par tout ces escrocs et voleurs qui l’organise, pour refroidir quelqu’un de bien intentionné de vouloir intégrer pour reformer ce marché plus que juteux, ou pour eviter d’ameuter trop de concurrence pour ne pas avoir a partager leur profits gigantesque que l’on ne peut qualifier par un autre mot que :  » indescence « …

  16. Salam alikoum: en regardant la simulation pour un bien de 160000 euro avec un apport de 30000 euro , au bout de 10 ans on déboursent 49000 euro- contrairement pour le même bien et sur la même durée dans une banque classique au bout de 10 ans vous débourser que 21900 euro?? le financement de groupe 570 coûte plus que le double du prix de marché?C est trop cher ,parceque c halal!!!!

    Répondre

    • C’est parce que sur le simulateur 570 ils prennent en compte les frais de notaire, car ils ne te vendent pas de l’argent mais un bien, contrairement à une banque classique qui ne calcule que ses intérêts, car il ne prend pas part à la transaction immobilière.

      De plus il faut savoir qu’il y’a deux transaction, la première par laquelle la banque achète le bien, et la deuxième par la quelle elle le revend au client.

      Il faut aussi savoir que les banques classiques rajoutent souvent des assurances par la suite, ce qui n’est pas le cas dans le financement proposé par 570, car ce n’est pas une obligation légale et que les contrats d’assurances pratiqués en Europe sont haram.

      Toute ses informations sont disponibles sur leur site, et ils répondent au mail dans les 3 jours via leur site.

  17. Salam aleikoum.
    Je viens de lire l’article et je dois admettre qu’il m’a mis un coup sévère car je réalise que je ne serai pas éligible à ce type de produits…j’en ai dépassé l’age.
    C’est dur d’accepter en quelques minutes que ma famille et moi sommes voués à vivre dans ce quartier entourés de voisins bruyants et inéduqués.
    Je peux donc comprendre que certains puissent céder à la tentation du riba car les banques proposent des produits moins exigeants, tant en terme d’age que d’apport.
    Que la patience soit mienne. Ce soir j’enterre le réve de toute ma famille et cela va etre difficile de leurs annoncer.
    Wa alahou waliyou attaoufik.

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