Crédit – Collectif HAMEB
Elles avaient écrit aux ministres européens des Affaires étrangères espérant qu’ensemble, eu égard aux nombreuses violations manifestes et incontestables des droits de l’homme, elles pourraient peser pour convaincre l’Europe de ne pas lever les sanctions politiques et économiques en cours depuis les années 1990.
Cet appel de la fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), du Secours catholique France, de CCFD-Terre Solidaire, d’Altsean-Burma et d’Info Birmanie n’a pas été entendu, puisque lundi 22 avril l’Europe levait l’ensemble des sanctions contre la Birmanie, excepté l’embargo sur les armes.
Mercredi, ces ONG dénonçaient, dans un communiqué de presse, cette décision absolument dramatique pour les populations musulmanes, victimes d’un nettoyage ethnique, comme l’indique le rapport de rapport de Human Rights Watch publié le jour de la levée des sanctions. Le 26 avril 2012, le Conseil de l’Europe avait pourtant, rappellent-elles, précisé ce qu’il attendait des autorités birmanes
« L’UE attend toujours la libération sans condition des autres prisonniers politiques et la levée de toutes les restrictions imposées à ceux qui ont déjà été libérés. Elle espère que le conflit prendra fin, que l’accès à l’aide humanitaire s’améliorera considérablement, en particulier pour ceux qui sont victimes du conflit dans l’État de Kachin et le long de la frontière orientale et, en outre, que le statut des Rohingyas sera examiné et que leurs conditions de vie seront améliorées. »
Pourtant, indiquent les ONG, « aucune des conditions posées par le Conseil de l’UE n’a été respectée et la situation s’est même aggravée à certains égards. La discrimination des Rohingyas s’est non seulement intensifiée mais a aussi mené à des actes tragiques de violence contre les communautés musulmanes du centre de la Birmanie. Dans l’Etat kachin où le conflit est largement alimenté par les tensions relatives à l’exploitation des minerais, l’armée birmane a lancé une offensive en décembre 2012 ciblant les populations civiles. »
Et de déplorer, à juste titre, qu’en levant les sanctions l’Europe s’est privé d’un moyen de pression. Il faut craindre le pire pour les musulmans de Birmanie…