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Rue de Mahomet, quelque part en France

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rue de Mahomet Buzancy

Rue de Mahomet. Ce n’est pas là la revendication de ces sombres « islamistes » qui rêvent d’islamiser la France, selon une idée en vogue chez les politiques qui échouent à rendre les Français heureux et chez les candidats aux élections municipales de 2014.

Ce n’est pas une revendication. C’est une réalité. La rue existe bel et bien en France, dans les Ardennes, dans le village de Busancy, comme en témoigne cette photo prise par @AlFiguigui, barbu touriste.

Un tour sur Google Maps confirme que c’est en effet un tout petit village dans la campagne ardennaise.

rue de Mahomet Buzancy 2

Précisons que les musulmans récusent et détestent la transcription historique de Muhammad, prénom du Prophète (paix et bénédiction sur lui). Il ne s’appelait pas Mahomet, nom offensant.

L’histoire de cette rue est liée à celle d’une mosquée et avant à celle d’un homme. La mosquée, la voici en gravure.

mosquee Buzancy

Voici en outre ce que l’on peut lire en légende :

Mosquée de Mohamet. Construite par Pierre Saladin d’Angluse, comte de Bourlement, seigneur de Buzancy, vers l’an 1200 en échange de sa mise en liberté qui lui fut accordée par Saladin, sultan d’Egypte.

La belle histoire de cette mosquée, qui fait honneur à la parole donnée, est également en vente à la photogravure parisienne des monuments historiques.

Saladin, c’est le valeureux Salaheddine Al-Ayyoubi.

Un preux chevalier et un noble héros

Il fut connu dans les livres d’Histoire, en Orient et en Occident, comme un preux chevalier, comme un noble héros, comme l’un des plus grands chefs d’État que l’humanité eût jamais connus. Avant même ses amis et ses biographes, ce sont ses ennemis croisés qui furent les premiers à reconnaître sa noblesse de caractère. Il fut le type d’un homme colossal façonné par l’Islam. Il s’agit du héros Salâh Ad-Dîn Al-Ayyûbî, dit Saladin, le libérateur de Jérusalem et le héros de la bataille de Hattin.

Islamophile.org Salâh Ad-Dîn Al-Ayyûbî – Saladin

mosquee Buzancy gravure

La légende – ou l’histoire – veut que cette mosquée ait été construite en souvenir de la parole que donna le croisé Pierre d’Angluse – d’autres versions évoquent un certain Ogier 1er –, fait prisonnier par Salaheddine Al-Ayyoubi, sultan d’Egypte lors de la troisième croisade en 1189.

Le dignitaire musulman accepta que son ennemi chrétien retourne en France pour réunir la somme nécessaire à sa libération. Malgré ses efforts, ce dernier ne réussit pas à payer la rançon et rentra en Egypte pour se constituer prisonnier.

Ce respect de la parole donnée aurait impressionné Salaheddine Al-Ayyoubi qui décida de le libérer malgré tout sous deux conditions : 1) il devra appeler ses fils Saladin, 2) sur ses armoiries devront figurer des croissants. Le prisonnier accepta et tint parole.

Dans son Guide pittoresque du voyageur en France, Eusèbe Girault de Saint-Fargeau raconte.

Rue de Mahomet - Guide pittoresque

En 2010, dans un ouvrage intitulé L’Islam et les musulmans en France: une histoire de mosquées, Mohammed Telhine indiquait que c’est « une ordonnance de Louis-Philippe le 3 juin 1834 qui permis à la commune de transformer la fameuse mosquée +promise+ à Saladin en école et maison communale ». Bien après moitié, il y aurait eu une mosquée pendant six siècles en France.

De Poitiers à Buzancy

Une rapide recherche sur Google Maps permet de découvrir qu’il existe une autre « rue de Mahomet » en France. Elle se situe à Glicourt, à une quinzaine de kilomètres de Dieppe. Cette rue croise une autre rue, la rue de… l’Ancienne-Abbaye qui se prolonge en « rue de la Vierge ». Cela ne s’invente pas.

Rue de Mahomet Gilcourt

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14 Commentaires

  1. Salam 3aleykoum, sur la légende de la gravure on lit « Mosquée Mohamet » qui n’a « rien à voir » avec le nom qui fut donné à la rue si ce n’est une inversion du o et du a qui change tout…

    Baraka’lahu fik pour l’article !

  2. Mis à l’honneur…. Pas sur.. Le prenom/traduction Mahomet est une insulte envers le prophète (saw).. Donc je vois pas pourquoi on devrait se réjouir au contraire..

    • As Salamou alaykoum wa Rahmatoullah wa barakatouh

      Juste une petite precision par rapport a « Mahomed » qu’en générale utilise les mécréants.
      « Ma »= négation en arabe – « Homed(t) »= loué
      En gros « celui qui n’est pas loué »
      Alors que Mouhammad = celui qui est digne de louange

      As Salamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh

  3. Ma cha Allah, ça fait plaisir de voir ça. Je suis ébahi. A côté de Mulhouse, on a une ville qui s’appelle Sausheim, les armoiries ont aussi un grand croissant de lune, mais il n’est pas précisé pourquoi je devrai faire des recherches.

    http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Blason_de_la_ville_de_Sausheim_%2868%29.svg

    Pour ce qui concerne le croissant, bien que Salahuddin -ra- l’ait arboré, il n’est pas un symbole de l’Islam, preuve en est que les Babyloniens puis les Perses après eux l’utilisèrent comme emblème. Chosroes, l’empereur Sassanide qui a envoyé des tueurs pour assassiner l’envoyé d’Allah -sws- et qui combattit les armées de Omar avait aussi l’étoile et le croissant comme symbole.

    Pour ce qui est de Mahomet, il est vrai que de nos jours c’est une translittération détestable mais elle était de vigueur dans tout le moyen âge et même pdt l’époque moderne. La latinisation du terme Muhammad n’étant pas chose facile (vous n’avez qu’à voir les turcs qui disent encore Mehmet, certains africains qui disent Mahamadou, sans compter les berbères qui disent Mohand). Il faut comprendre qu’au XII e siècle la translittération des termes d’un alphabet à un autre en était à ses débuts, que les langues dans lesquels ont traduisaient n’avaient même pas leur grammaire dons ils ont fait comme ils ont pu : Ibn Sina devint Avicenne, Ibn Ruchd devint Averoes, Al Khawarizmi devint Algoritmi…. et Muhammed devint Mahomet. D’ailleurs les arabes aussi quand ils arabisaient les noms latins étaient aussi loin du compte : vous n’avez qu’à prendre une carte arabe ancienne et vous voyez que la Gaule devient Ghaliyoush, que Carcassonne devient Qarqashouna, que Narbonne devient Arbouna. La terre des francs était quand à elle appelée Ifranja. A l’apoque, il n’y avait pas les universitaires qui s’étaient penchés sur des tables de translittération.

    On m’avait dit à l’époque que mahomit voulait dire telle chose dans telle langue…. jamais prouvé, juste des on dit, comme on m’avait dit que des compagnons étaient allés à Hawaïi et qu’en y trouvant des perles ils ont nommé l’endroit « houna loulou » qui devint « Honolulu », comme on m’avait dit que des compagnons étaient morts en France à Poitiers en 732 alors que le dernier des compagnons est mort au minimum 20-30 ans avant, comme on m’avait dit qu’un musulman nommé Asad parti à Lyon et qu’on nomma la ville à son nom…

    Quand on se penche sur notre histoire, il faut prendre gaffe à deux extrêmes : le premier qui est le dénigrement de l’occident de certains points volontairement omis ou négligés, le second qui est l’exagération.

    Dans l’histoire comme dans le fiqh, tout est question de dalil

  4. Salam,

    Ce que je retiens de cette histoire, c’est qu’à l’époque il y avait des hommes d’honneur, qui tenaient parole quelles que soient les conséquences.
    Bien loin de tous les dirigeants d’aujourd’hui.

  5. Il reste une rue Mahomet à 7630 Petit Caux. Par ailleurs, faut pas se formaliser pour la retranscription de Mohamed en « Mahomet », c’est la même transformation pour tous les prénoms chrétiens qui changent de forme selon la langue: ainsi Yahia en arabe devient Jean en France, John en anglais, Juan en Espagnol, Giovani en Italien etc. Nul n’y voit un quelconque mépris pour Jean, Paul, Pierre, Jacques etc. .

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