Depuis hier, une intox court sur les réseaux sociaux et dans les médias. Des synagogues auraient été attaquées par des antisémites, musulmans évidemment. Des juifs auraient été carrément pris en otage.
Journalistes, hommes politiques, autorités religieuses juives et même le Premier ministre, dans un communiqué, ont alimenté cette intox sans précaution, sans recul. Alors que le climat est délétère et que chacun doit faire preuve de responsabilité et de mesure, les condamnations de ce qui s’avère être une manipulation n’ont pas manqué. Comme dans l’affaire du RER D…
Il faut dire que le scénario était tellement croustillant : des hordes de musulmans qui importent le conflit israélo-palestinien dans les rues de Paris pour y casser du juif, c’est vendeur.
Qui importe vraiment le conflit ?
Hier, Manuel Valls a vertement rappelé que « la France ne tolèrera jamais que l’on essaie d’importer le conflit israélo-palestinien ». Pourtant, ni le Premier ministre ni le ministre de l’Intérieur n’y aucun autre politique, et encore moins les médias, n’ont trouvé à redire au recrutement en plein Paris de citoyens français pour devenir soldats dans une armée étrangère. Plus grave encore, ce recrutement a non seulement été relayé par une ambassade, l’ambassade d’Israël, mais encore s’est déroulé dans un lieu de culte, dans une synagogue. Imaginez la même chose dans une mosquée…
Lire – L’ambassade israélienne supprime un appel à recruter des djihadistes français… juifs
La réalité est tout autre : la ligue de défense juive, milice communautariste interdite aux Etats-Unis et en Israël, mais autorisée et impunie en France, est à l’origine tant des incidents que de l’intox de l’attaque de la synagogue de la Roquette. Nous reviendrons, éléments factuels à l’appui, sur cet hoax.
Nous vous expliquerons comment un écervelé aveuglément pro-Israël qui se dit « juif fiere (sic) noble et cruel » a rameuté 200 nervis appartenant de près ou de loin à la ligue de défense juive (LDJ) pour s’en prendre aux manifestants pro-palestiniens.
L’extrémiste intervenait sur Twitter sous le pseudonyme @israel_mon_pays avant de le modifier dans la soirée en @israelkahane. Kahane, nom du député d’extrême droite israélien Meir Kahane, fondateur de la LDJ et du parti ultraciste Kach.
C'est triste ! Comment peut on ainsi mettre en danger des femmes et des enfants #LDJ pic.twitter.com/G0O9MIXDG9
— BEN BENAFOUM (@BenAfoum) 13 Juillet 2014
L’irresponsable a du reste a été sévèrement rappelé à l’ordre sur Twitter par @Sacha550, un Français officiant dans les rangs de Tsahal qui après avoir compris qu’il s’agissait d’une manipulation ne décoléra pas. Après avoir été tancé, @Israelkahane se mit en mode privé, supprima les tweets compromettant, ceux qui le mettent directement et clairement en cause, avant de réouvrir son compte Twitter lundi en début d’après-midi.
En attendant, nous vous invitons à cliquer sur l’image suivante. Vous y découvrirez, dans une vidéo disponible sur Youtube, les extrémistes juifs de la LDJ crier devant des policiers – dont deux policiers noirs – « sales Arabes », « sales Nègres ».
En France, il est intolérable, à juste titre, de dire « sale juif ». Pas « sale Arabe » ni « sale Nègre ». Plusieurs personnes sont identifiables sur la vidéo. Les nervis de la ligue de défense juive sont tous connus par les services de police. Pourtant, malgré de multiples incidents, dont certains graves, ils courent toujours.
Sale Arabe, sale Nègre, la France ne te défendra pas.
NB : quelques minutes avant la publication de cet article, découvert et acculé, @IsraelKahane l’extrémiste qui a appelé à la bastonnade devant la synagogue de la Roquette a fermé son compte Twitter.
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