Le 29 novembre 2012, nous terminions un article consacré à la religion en entreprise avec le cas d’une jeune femme, alors étudiante à l’Ecole supérieure de communication de Paris et community manager dans le cadre d’un contrat par alternance. A la recherche d’une agence de communication, elle fit dix demandes qui aboutirent à dix rejets, car elle porte le voile.
Bien que très affectée par ces rejets à répétition, Wahiba Khallouki, l’étudiante en question, parvient trois ans plus tard à obtenir son diplôme avec brio, puisqu’elle fut pas moins que major de sa promotion, première de sa classe, dirait-on au collège ou au lycée.
Lors de la remise des diplômes, il lui a été offert la possibilité de tenir un discours devant notamment toute sa promotion et l’ensemble du corps professoral. C’est le verbatim de ce discours que nous vous proposons de lire aujourd’hui.
Bonsoir à toutes et à tous,
Sachez que je suis vraiment très émue de me tenir face à vous ce soir parce que, pour être parfaitement honnête avec vous je pensais ne jamais y arriver. Je pensais devoir renoncer, abandonner parce qu’il y a trois ans mon aventure scolaire à failli s’interrompre.
Il y a trois ans, j’étais à la recherche d’une licence et, comme bon nombre de mes camarades j’ai envoyé ma candidature à différents établissements, mais j’ai été confronté à des refus. Des refus et encore des refus. Dix candidatures, dix fins de non recevoir. Je me suis alors interrogée ? Etait-ce ma photo qui les effrayait ?
Visiblement oui car j’avais de bons résultats voir, de très bons résultats, des appréciations somme toutes très convenable et mon dossier était meilleur que certains de mes camarades qui eux étaient acceptés lorsque moi j’étais rejetée. J’ai compris plus tard que mon tort était ce bout de tissu, ce voile qui orne mon visage et qui fait l’objet de mille et un fantasmes.
Je n’avais pas l’apparat des gens de la comm, des fils de pub et je faisais même honte à la profession à tel point que le recruteur d’une célèbre agence de publicité située sur l’avenue des Champs-Elysées [l’agence Publicis, NDLR] m’a un jour conseillé, alors que j’étais en entretien pour un stage, de tout arrêter. Il m’a dit qu’il valait mieux que je me réoriente et que je songe à une reconversion professionnelle parce que, je cite, « un transsexuel avait plus de chances de réussite que [moi] ».
Ce serait mentir que de dire qu’après cette multitude de refus, je n’ai pas été affectée. Je vous avoue que j’ai eu mal, très mal, j’ai même songé à tout abandonner et suivre le conseil de ce monsieur mais je ne l’ai pas fait finalement et vous savez pourquoi ? Tout simplement parce que l’envie de voir mon rêve se réaliser, l’envie de faire un métier qui me plait était plus forte que tout. J’aimais l’école, j’aimais la comm, j’aimais la pub et je ne me voyais pas faire autre chose de ma vie. Beaucoup rêvent de choses folles, moi je rêvais simplement d’intégrer une agence de comm.
Je sais que c’est une chose aisée pour la plupart des personnes qui composent cette salle, mais pour moi, c’était un combat. Mon combat contre les préjugés et la discrimination. Je dois avouer que finalement je n’ai pas réussi à réaliser mon rêve, je n’ai pas réussi à intégrer une agence, il faut croire que les préjugés ont la dent dure.
Mais je n’ai aucun regret, car j’ai réalisé un autre rêve autrement plus grand, plus beau, plus fort puisque j’ai crée ma propre agence de communication digitale et je suis aujourd’hui mon propre patron. Il faut croire que j’ai réussi à briser cette chape de verre qui semblait surplomber ma tête.
Sachez que le but de mon discours n’est pas d’être moralisateur, je ne suis pas là pour vous faire la leçon, mais je sais par expérience que la discrimination, le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie sont des cancers qui peuvent briser des carrières, briser des volontés, briser des ambitions et j’aimerais m’adresser à vous qui êtes les recruteurs de demain pour vous donner un conseil : ne laissez jamais ô grand jamais les préjugés devancer vos idées. Prenez le temps de découvrir chaque individu, car chaque personne est unique et il faut lui laisser le temps de s’exprimer.
Merci
Si vous êtes entrepreneurs ou futurs entrepreneurs, n’hésitez pas à solliciter Wahiba Khallouki, qui a donc comme vous venez de le lire monté son agence de communication WK Agency.
Nous avons eu l’occasion de travailler à plusieurs reprises avec elle et ainsi de constater son professionnalisme, sa rigueur, mais aussi sa connaissance fine des dernières actualités de la communication. C’est pourquoi nous recommandons ses services. Vous pouvez la contacter directement sur Twitter à l’adresse suivante : https://twitter.com/Wahiba_k ou par mail : wahiba.khallouki[@]wk-agency.fr (sans les crochets []).
Le cas de W. Khallouki doit convaincre chacun d’entre nous qu’il est urgent de soutenir les entreprises muslim-friendly, celles qui n’ont pas de problème à embaucher ou prendre en stage, contrat d’apprentissage, etc., des femmes voilées, des hommes barbus et musulmans. Ce soutien peut prendre la forme d’achat solidaire. On peut aussi simplement faire connaître ces entreprises en relayant sur Twitter, sur Facebook, par mail, leur actualité. Que nul ne néglige le pouvoir de son clic, que chacun fasse sa part.
Ma cha Allah
Bravo. Mashallah malheureusement pas toute les soeurs ou frères n’auront la chance de réussir comme elle.
En tous cas bravo et qu Allah lui facilite, les musulmans de ce pays ***** doivent partir ailleurs.
Sans vouloir chipoter, je ne crois pas que ce soit une question de chances.
Par ailleurs, il ne tient qu’à nous, tous, ensemble, chacun faisant sa part, de changer la donne en soutenant les entreprises qui sont nombreuses aujourd’hui qui ne rejettent pas les soeurs et les frères.
salam alaykoum
Petit détail important concernant le refus de Publicis de prendre une sœur voilée. Cette société multinationale appartient à Elisabeth Badinter (qui a hérité de son père). C’est une intégriste laïc qui s’est battue pour la loi interdisant le voile à l’école. Elle considère qu’une femme qui porte un bébé dans son ventre et accouche est une tyrannie alors que dire d’une femme portant un voile.
Trop fier de notre chere soeur!!!
Bravo!!!
Salam, très fiers de savoir que même les sœur arrive en France a faire tomber se genre d’obstacle par le billet de création d’entreprise
Salam
Y’a t-il un moyen de contacter son agence pour avoir la liste de ces services proposés aux entreprises ?
salam
bravo ma nièce,fière de toi
Salam très bien ma sœur tu as parfaitement raison de vouloir reste jusque bout de tes convictions et inchallah que Dieu te récompensera pour ta foi
Essalamu aleïki, chère soeur, bravo pour ton courage, nous sommes fiers de toi et nous te souhaitons une entière réussite à chaque nouveau combat et beaucoup de succès. Que Allah t’aide et te guide.
Fière d’elle
Salam aleykoum, Ma Sha Allah quel courage ! Qu’Allah lui accorde la réussite. Amine