Islamophobie. Manuel Valls était lundi invité à intervenir lors d’une réunion organisée au théâtre Dejazet par la branche française de l’American Jewish Committee (AJC), organisation communautariste alignée sur les positions de l’extrême droite israélienne. Toute la journée, sous couvert de lutte contre l’islamisme, des intervenants y ont dit tout le mal qu’ils pensent des musulmans et de l’islam. Le Premier ministre y avait ainsi toute sa place.
Mépris d’un pays qui va mal
A quelques mètres du théâtre, des centaines de femmes et d’hommes du mouvement Nuit Debout manifestaient contre la loi travail. Faudra-t-il préciser que Manuel Valls n’a pas eu la moindre attention à leur endroit, ni avant ni après son intervention. Le mépris par le silence. Puis le mépris par une déclaration hallucinante : « Bien sûr, il y a l’économie et le chômage, mais l’essentiel, c’est la bataille culturelle et identitaire », osa l’hôte de Matignon.
Bataille contre l’islam et les musulmans évidemment. Il n’y a guère plus que les islamophobes de gauche et quelques journalistes qui croient encore que Manuel Valls combat l’extrémisme quand il tient de tels propos. Salafisme, islamisme, radicalisme, tous ces mots sont depuis bien longtemps utilisés pour s’en prendre en particulier aux musulmans jugés trop pratiquants.
Complaisance médiatique
Dans un pays normal, le coup de menton de Manuel Valls aurait suscité un tollé. Sa participation d’abord à une journée telle que celle organisée par la sulfureuse AJC à quelques mètres de manifestants dehors depuis plusieurs jours car inquiets de leur avenir et de celui du pays. Son propos ensuite : quintessence du mépris que peut manifester un homme politique à l’égard des citoyens, cette sortie, immorale, est une faute.
Pourtant rien de tout cela, les médias reprennent en choeur sans distance les déclarations du Premier ministre, très peu de politiques réagissent. Nous sommes en France, pays où la parole islamophobe a tout sa place.
Lire chez Médiapart – Manuel Valls met un voile sur le chômage
Que le chômage soit islamique
La France va mal à cause de son économie en berne, de son chômage au plus haut. Pourtant, celui chargé par le président de la République de remettre le pays sur pied balaie d’un revers de main difficultés et inquiétudes des Français pour leur dire que l’essentiel, c’est de s’en prendre aux musulmans.
Ceci fit dire au directeur exécutif du collectif contre l’islamophobie en France, Marwan Muhammad, invité de la chaîne LCI ce qui suit : « La vraie question en France c’est celle de la question sociale, économique et environnementale et peut être que ce chômage il suffirait de dire à Manuel Valls qu’il est islamique pour le motiver pour l’inciter justement à s’en occuper puisqu’apparemment y’a que le problème musulman qui l’intéresse. »
Pour l’écouter, cliquez sur la vidéo ci-dessous.
Mon moment préféré ds l'itw de @Marwan_FX (asservissement de @manuelvalls aux dictateurs) pic.twitter.com/ncpXoiCQ2Q
— Epris de Justice غزة (@epris2justice) 6 avril 2016
Je me suis toujours demandé si au Maghreb ils parlaient autant des catholiques que ce que nous nous parlons des musulmans.
Je me suis toujours demandé si leurs médias étaient aussi cathophobes que les notres sont islamophobes.
L’islamisme est un système politique qui n’existe pas dans nos pays.
Prétendre etre en guerre contre l’islamisme revient à dire que nous serions en guerre contre des personnes parce qu’elles votent mal.
Comment depuis l’Europe peut-on prétendre etre en guerre contre un système politique qui n’existe pas dans nos pays.
Et contre quel pays fait-on cette guerre. Parce qu’il y en a plusieurs.
La Gambie, l’Iran, Barhein, la Turquie, l’Indonésie………
Comment peut-on déclarer etre en guerre contre un système politique en lieu et place des citoyens des pays concernés.
C’est au citoyens de décider. Pas à des entités étrangères.
Avant de pouvoir prétendre donner des leçons au monde on balaye devant sa porte.
Quand on a 30% d’extreme droite chez soi on ne montre pas le voisin.
Comment peut-on prétendre etre contre le sectarisme lorsque chez soi on les élit le plus normalement du monde.
Comment peut-on prendre cette posture lorsqu’il fait parti intégrante de notre système politique.