Invité du journaliste de Médiapart Joseph Confavreux, le politologue François Burgat discute terrorisme, djihadisme et politique.
Dans cet entretien, datant de novembre 2016, le chercheur livre une analyse aux antipodes de la pensée lyophilisée répandue sur les plateaux TV et radio. « La violence « islamique » ne vient pas de l’islam », analyse-t-il.
Lire – François Burgat: «La violence dite islamique ne vient pas de l’islam»
Cet entretien, disponible en vidéo sur Youtube, dure une quarantaine de minutes. Vous le retrouverez en fin d’article.
Mais avant cela, nous vous invitons à écouter, ou à lire – nous avons retranscris le propos de François Burgat ci-après —
Brillant @frburgat chez @mediapart : « le partage ou la terreur », et en finir – entre autres – avec la « chalghoumisation des esprits »
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— Al Kanz (@Alkanz) 11 décembre 2017
« L’arme de destruction massive du terrorisme existe. Elle a été inventée, le problème c’est qu’elle est trop chère, donc personne ne veut payer le prix. Quelle est cette arme ? Cette arme, elle porte un nom horrible, elle porte le mot ‘partage’. Ce sera le partage ou la terreur. C’est-à-dire le partage, la redistribution des allocations.
Mais ce n’est pas le partage uniquement des ressources pétrolières, c’est le partage des ressources symboliques, c’est le partage, je disais de la Palestine ça pourrait aider, mais c’est le partage du droit à la parole aux heures de grande écoute dans le tissu politique français, par exemple.
C’est la fin des mécanismes de ce que j’appelle « la chalghoumisatin des élites musulmanes », c’est-à-dire la fabrication de fausses élites selon le modèle colonial parfaitement rodé qui veut que pour faire taire un groupe on lui dit ‘tais-toi’. Mais ce n’est pas cela le pire, le pire c’est qu’on nomme quelqu’un qui va parler en ton nom.
Toutes ces violences là peuvent se formuler en terme de refus de partager les ressources symboliques. Ma conclusion, c’est donc le partage ou la terreur. »
François Burgat, novembre 2016
sur Twitter : https://twitter.com/frburgat
Rappelons à toute fin utile que ladite « chalghoumisation » fait référence à Hassen Chalghoumi, une invention médiatico-politique imposée dans les médias contre les musulmans.
Lire – Hassen Chalghoumi,
imampolitique et médiatique qui ne représente que lui-même
Pour aller plus loin, lire l’ouvrage de François Burgat, aux (excellentes) éditions La Découverte, Comprendre l’islam politique, disponible en quelques clics sur Amazon. Cliquez sur l’image suivante (lien affilié) pour y accéder.
La chalgoumisation des élites musulmanes. C’est une formule bien trouvée. La sifaouisation aurait été pas mal non plus.
Ou autres. Car ils sont nombreux tous ceux dont le role est dépeindre l’islam et les musulmans comme étant des individus arriérés ayant une religion abjecte. Des arabes de service quoi.
Un arabe haissant l’islam et les musulmans qui en prétendant en etre un lui meme (oui parce qu’ils ne le sont pas) s’autorise ainsi à dire son rejet. L’argument du j’en suis leur donnant une légitimité.
Dans l’esprit français des arabes anti islam ça n’existe pas. Ces derniers jouent donc de l’ambiguité arabe égale musulman.
Des arabes anti islam ce n’est pas ce qui manque, des berbères, des harkis, des kabyles…etc. Des de souche quoi.
Des maghrébins estimant avoir été envahis par les arabes détestant cette langue et cette religion ce n’est pas ce qui manque.
Et fait extraordinaire ils sont tous concentrés dans nos médias.
À Poupoune: En quoi être berbère ou kabyle en ferait des anti-arabes ou anti-musulmans? Avec ce type de commentaires vous faîtes exactement ce que vous reprochez aux autres, renvoyer l’autre à sa différence pour le pointer du doigt.