Netflix pendant ramadan : ok pour les bricks, non pour gâcher son mois de jeûne

Cette année, le mois de ramadan a débuté en France jeudi 17 mai. Le lendemain, vendredi 18, Netllix, célèbre plateforme américaine de films, séries et documentaires, diffusait une vidéo dont le sujet est le mois de ramadan.

Clin d’oeil, oui mais non

La courte vidéo est sympathique, légère et humoristique, comme on peut le constater avec la capture d’écran ci-dessus. « Faites tourner les bricks », car les bricks font partie, avec le lait et les dattes, de ce qui est le plus consommé pendant le mois de ramadan, pas seulement en France.

Netflix souhaite même un bon ramadan, un ramadan béni. Dire « ramadan mubarak » à quelqu’un, c’est souhaiter que son mois de ramadan, c’est-à-dire son jeûne, ses prières et ses bonnes actions soient bénis.

Oui mais non. Le mois de ramadan n’est pas juste un mois de jeûne. Le jeûne du mois de ramadan constitue le quatrième pilier de l’islam. Ce n’est pas rien, comme dirait l’autre.

De fait, chaque journée, chaque heure de ce mois revêtent une valeur inestimable. Ne pas en profiter comme il se doit est un immense gâchis, dont bien peu – nous compris – ont véritablement conscience.

2 heures dans une banque, billets à disposition à volonté

Dans une vidéo (en anglais, désolé), le prédicateur australien Mohamed Hoblos, lors d’un prêche à la mosquée choisit une image particulièrement éclairante pour permettre à son auditoire d’appréhender autant que faire se peut combien le temps pendant le mois de ramadan est autrement plus important que lors de tout autre mois de l’année.

Voici en substance ce qu’il dit : imaginez que vous soyez enfermés dans une banque pendant deux heures, avec une autorisation bien particulière et non moins alléchante. Tout l’argent que vous réussirez à prendre vous appartiendra. Vous pourrez quitter la banque avec tout, absolument tout l’argent et autres biens de valeur que vous aurez pu récupérer.

Questions : prendrez-vous le temps de faire une sieste pendant ces deux heures ? de passer un appel ou d’y répondre ? de regarder une série, etc. ? La réponse coule de source, n’est-ce pas ?

Avant que s’élèvent quelques objections que ce soit nous rappelons très volontiers, comme toujours du reste, que chacun voit midi à sa porte. Mais tout comme chacun est libre de passer tout son mois de ramadan devant Netflix, nous avons aussi la liberté de rappeler que le mois de ramadan est un mois religieux, qu’il est un mois très particulier pour qui croit en Dieu et son Prophète Muhammad (paix et bénédiction sur lui).

Le mois de ramadan est une école, celle où le croyant oeuvre autant qu’il peut à réformer son âme, à la bonifier tant par la prière, la méditation, le recueillement que les bonnes oeuvres. Occupé onze mois de l’année à gérer comme il peut ses affaires mondaines, lorsque vient le mois de ramadan, il appuie sur le bouton « pause » pour mieux se consacrer à la spiritualité à laquelle Netlix ne participe guère.

Terminons avec ce court métrage, que les lectrices et lecteurs d’Al-Kanz connaissent, puisque nous l’avons publié il y a quelques années. Traduit en français par l’équipe Darifton et compagnie, ce film n’a guère perdu de sa pertinence : combien sommes-nous chaque année triste départ de notre bien-aimé ramadan que par toutes ces heures, tous ces jours que nous avons gâchés en toute connaissance de cause.

Donc Netflix, merci pour « ramadan mubarak », ok pour les bricks, mais pour le gâchage du temps si précieux pendant le mois de ramadan merci d’oublier celles et ceux qui en mesurent la valeur.