Pour beaucoup, en France métropolitaine, l’aïd al-adha, c’est la fête à l’occasion de laquelle on sacrifie un mouton.
Cette association est si forte que ce aïd – l’autre étant l’aïd al-fitr qui marque la fin du mois de ramadan — est parfois appelé « fête du mouton ».
Ceci s’explique par la prépondérance historique dans notre pays des musulmans d’origine maghrébine. Au Maghreb où prédomine l’école malikite, c’est en effet essentiellement un mouton que l’on sacrifie.
A contrario, ailleurs, on sacrifie des chameaux comme en Mauritanie ou en Egypte, des chèvres et des boeufs en Inde et au Pakistan. Selon feu shaykh Ibn Uthaymin par exemple, c’est le chameau qui doit être privilégié, puis par ordre de préférence le boeuf, le mouton et enfin la chèvre.
En France aussi, figurez-vous, les boeufs sont à l’honneur. Mais pas vraiment dans l’Hexagone. Il faut faire plus de 10 000 km et se rendre dans un département français d’outre-mer, sur l’île de la Réunion, où vivent quelque 80 000 musulmans, dont une majorité de Zarabs, noms attribués aux descendants des musulmans venus d’Inde à la fin du 19e siècle.
Ainsi, tous les ans, le qurbani, terme privilégié par les musulmans hanafites (l’autre terme, arabe, pour désigner le sacrifice de l’aïd est udhiyah), est véritablement un événement, qui provoque une effervescence plusieurs jours avant le jour-même de la fête.
Et pour cause ! Ce ne sont pas moins de 200 à 220 boeufs qui sont « débarqués », comme il se dit sur l’île, chez des particuliers dans l’attente du jour J. En voici quelques-uns.
Selon nos informations, la fourchette de prix pour de telles bêtes varie entre 4 000 pour les plus petites et 7 000 euros pour les plus grandes. On comprendra qu’avec de tels tarifs l’aïd al-adha est une fête aussi pour les éleveurs, pour qui cette fête est cruciale.
assalam alakykom
Sont-ce vraiment des bœufs ? Il me semble que pour le sacrifice, la bête ne doit pas être mutilée, en particulier non castrée.
Il s’agit plus certainement de taureaux.