Islamophobie. Alors que la répression de la Chine contre les Uyghurs, minorité musulmane du Turkéstan oriental, s’accentue dans l’indifférence relative du monde musulman – dirigeants et populations, à quelques exceptions près–, la confédération islamique Millî Görüş (CIMG) a décidé de se mobiliser.
Ainsi, vendredi dernier, le sermon prononcé à l’occasion de la prière collective hebdomadaire a été consacré dans 600 mosquées à travers toute l’Europe à la persécution des Uyghurs.
Aujourd’hui dans les 600 Mosquées Millî Görüs d’Europe, le sujet de la khotba du Jour sera la persécution des Ouïgours, puis nous ferons ensemble dua pour ce peuple frère. Soyez les bienvenus. Puis du 3 au 5, des manifestations devant une dizaine de pays. Soyez les bienvenus pic.twitter.com/Wyip9CM0TD
— Davut Paşa (@DaoudPacha) 1 février 2019
Si l’occupation constante du Turkestan oriental (appelé « Xinjiang » par la Chine) date de 1950, la répression des Uyghurs a connu un tournant avec le 11 septembre 2001 et les attentats contre le World Trade Center à New York.
Pékin n’a en effet de cesse depuis lors d’évoquer la menace terroriste pour siniser radicalement cette contrée et effacer toute référence à l’islam, considéré comme une « une maladie de la pensée » : jeûner pendant ramadan est interdit tout comme donner des prénoms musulmans à ses enfants.
Lire – Prénoms musulmans interdits : la Chine accentue la répression contre les Uyghurs
La liste des mesures répressives est longue : mariages forcés de musulmanes avec des Chinois non musulmans, mosquées fermées ou profanées, traques de toute manifestation et signes musulmans, obligation de boire de l’alcool et de manger du porc, imams humiliés et surtout déportation dans des camps dits de « rééducation » de près, à ce jour, de deux millions de musulmans, dont une majorité de Uyghurs, mais aussi des Kazakhs, des Kirghizes et des Hui, musulmans d’origine chinoise.
D’aucuns n’hésitent du reste pas à parler de « génocide culturel » : Xi Jinping’s Genocide of the Uyghurs.
Ce week-end, la CIMG a manifesté devant les consulats et les ambassades de Chine, en France et en Europe. D’autres mobilisations sont prévues.