Demain, jour de l’aïd al-adha, des dizaines de milliers de familles musulmanes vont se faire arnaquer par leur boucher qui leur fera croire qu’il leur vend un mouton de l’aïd.
Impossible de livrer un mouton le matin de l’aïd
Un mouton de l’aïd, c’est un mouton abattu absolument après la prière de l’aïd, laquelle a lieu le jour-même de la fête en début de matinée. Or, il est très commun de voir des bouchers livrer les moutons à leurs clients le matin-même.
Disons-le tout de suite : il est absolument impossible de procéder au sacrifice de dizaines de moutons, voire centaines pour les plus grosses boucheries, le plus souvent dans un abattoir situé à des dizaines de kilomètres, de se les faire livrer, de les préparer un tant soit peu et de les remettre aux clients deux ou trois heures après la fin de la prière. Conclusion : si des bouchers livrent le matin-même, c’est que les moutons ont été abattus avant le jour de l’aïd.
Un mouton de l’aïd est aussi un mouton halal. Une petite balade aujourd’hui, et depuis le milieu de la semaine dernière, dans les frigos du marché de Rungis, entre les milliers de carcasses arrivées notamment d’outre-Manche et stockées en attendant que les bouchers musulmans fraudeurs viennent les récupérer, suffit à, sinon être convaincu, à tout le moins être très suspicieux (doux euphémisme).
Citons un cas très concret. Sur les photos suivantes, prises il y a quelques années la veille de l’aïd al-adha, on découvre des carcasses de moutons, importées depuis plusieurs jours de Grande-Bretagne et étiquetées « mouton de l’aïd al-adha » par l’organisme de certification de la mosquée d’Evry.
Pour plus de détails, cliquez sur les liens suivants.
Lire
– Faux moutons de l’Aïd : Rungis pris la main dans le sac
– Faux moutons de l’Aïd à Rungis, les photos
Notons que bien que nos articles et celui de feu le blog Al-Har, lequel fut accompagné d’une vidéo prise dans les frigos de Rungis par les tenanciers dudit blog, ce scandale national, qui touche des centaines de milliers de consommateurs, n’a pas eu la moindre suite. Pourtant, ces articles furent à l’époque massivement lus. Nul ne peut donc évoquer le « manque de communication » ou « d’information ».
L’égoïsme et le laxisme chez les musulmans eux-mêmes d’une part, l’irresponsabilité des imams et des prédicateurs d’autre part permettent ainsi que cette fraude se répète chaque année de la même manière. Chaque année. De la même manière. C’est dire si les fraudeurs se sentent en sécurité.
L’étiquette, talon d’Achille du boucher fraudeur
Pointer la responsabilité des uns et des autres, consommateurs musulmans compris, est important, mais cela ne permet pas de mettre un coup d’arrêt à cette fraude de plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année. Il faut certes continuer ce travail d’information, de vulgarisation et de sensibilisation.
Aujourd’hui, plutôt que de répéter ce que nous avons tant répété ces derniers années, nous vous proposons de parler une nouvelle fois d’un élément partagé pour la première fois en 2013, mais cette fois de façon un peu plus approfondie. Cet élément le voici en photo : il s’agit de l’étiquette de traçabilité qui accompagne la carcasse de toute bête de l’abattoir au boucher.
En vue de la réception demain de votre carcasse auprès de votre boucher, retenez donc ce qui suit pour découvrir si votre boucher vous a menti en vous laissant croire que votre mouton de l’aïd, voire qu’il s’agit de viande française (et halal). Il y aurait alors délit de sa part, puisque violation de la loi relativement au droit de la consommation.
– premièrement, exigez absolument que cette étiquette vous soit remise en même temps que la carcasse, que vous récupériez votre mouton entier ou en morceaux. Si le boucher vous indique qu’il ne peut vous la donner, ne le croyez pas, c’est un mensonge. Il n’a aucune obligation de la conserver après vous avoir remis votre carcasse de mouton. Vous connaitrez ainsi très précisément la date et le lieu d’abattage de votre mouton.
Nous avons encadré en rouge sur l’image ci-dessous la date de l’abattage de l’agneau : « 10 octobre 2013 ». Et le lieu : « IE 268 EC », code de l’abattoir de la société Kildare Chilling Company, située en Irlande (www.kildarechillingco.ie).
Toujours dans l’encadré rouge, on trouve trois informations de première importance : l’agneau est né, a été élevé et a été abattu, peut-on lire, en Irlande (IE). Il s’agit d’un agneau importé de l’étranger, comme du reste il est indiqué noir sur blanc, ou plutôt blanc sur noir, dans le bandeau noir sous le numéro de lot « Agneau carcasse import halal ». Ce n’est donc pas un agneau français. Si votre boucher vous a affirmé le contraire, c’est une tromperie et une infraction de plus.
– deuxièmement, le boucher doit obligatoirement avoir à disposition cette étiquette, souvent collée et/ou agrafée, pour chacune des carcasses qu’il stocke dans ses frigos. En cas de contrôle vétérinaire, ce professionnel doit en effet pouvoir être en mesure de fournir à l’inspecteur les informations relatives à la bête, lesquelles précisément figurent sur cette étiquette, sorte de carte d’identité du mouton. C’est aussi une sécurité pour le consommateur qui peut connaître directement auprès de son boucher la traçabilité de son mouton.
Autres informations fournies par l’étiquette
L’étiquette sur la carcasse fournit d’autres informations qui permettent de mettre au jour toute fraude pour peu que le client prenne soin de la lire.
– dans l’encadré vert, le nom de l’abattoir français qui importe ces moutons d’Irlande, en l’occurrence l’abattoir Bigard de Venarey-lès-Laumes, en Côte-d’Or, situé entre les villes d’Auxerre et Dijon.
– dans l’encadré bleu, le code d’identification de l’abattoir « FR 21.663.001 CE »
– dans l’encadré rose, le client de l’abattoir, ici la boucherie Echchais Rabia Auxerre, sise à l’époque au 10 rue Champoulains, 89000 Auxerre.
– troisièmement, un boucher qui vous affirme qu’il n’a pas cette étiquette ou ne l’a plus est un 1) menteur qui ne veut pas vous permettre d’accéder aux informations figurant sur ce bout de papier, talon d’Achille des fraudeurs, 2) un fraudeur car il a quelque chose à cacher, plus précisément le fait que ce n’est pas un mouton abattu après l’aïd qu’il vous vend, et souvent pas non plus un mouton halal. Ajoutons que, si par le plus grand des très grands et gigantesques hasards, l’étiquette de votre mouton a disparu, qu’à cela ne tienne : l’abattoir qui a vendu les moutons à votre boucher dispose de toute la traçabilité de chacune des bêtes vendues. En bref, s’il y a impossibilité à vous fournir ces informations, c’est celle que votre boucher veut volontairement vous imposer. Se sentant coincé et à deux doigts de se faire attraper les doigts dans le pot de confiture, il cherchera à (un peu plus) vous gruger.
– quatrièmement, et pour finir, un boucher honnête ne verra aucun problème à ce que vous ayez accès à toutes ces informations. Bien au contraire, il sera ravi de vous montrer cette étiquette, formidable moyen pour lui de vous prouver qu’il est honnête. Il cherchera même à se démarquer des bouchers fraudeurs soit en laissant l’étiquette sur la carcasse soit en vous la remettant sur-le-champs si vous la lui demandez.
Ne vous laisser pas avoir : un boucher sans ces étiquettes est comme un concessionnaire auto qui n’a pas les papiers qui attestent que la voiture qu’il vous vend vient de l’usine et non d’un trafic de voitures volées.
Ne laissez pas passer cette fraude
Malheureusement, parmi celles et ceux qui liront cet article, il y a statistiquement obligatoirement des futures victimes. Si vous faites partie des clients qui se sont fait arnaquer par leur boucher, ne laissez pas passer cette fraude.
Parlez-en autour de vous, parlez-en aux autres clients si vous les connaissez et surtout alertez la Répression des fraudes (DGCCRF) en lui envoyant simplement un message sur son site Internet.
Voici l’adresse Internet de la DGCCRF, plus particulièrement le lien pour envoyer votre signalement : https://www.economie.gouv.fr/courrier/4204.
N’hésitez pas si vous le souhaitez à appeler peut-être au préalable l’agence de votre département pour plus de renseignements quant aux démarches à mener.
Bonjour, de mon de vue il devrait, être designer une mosquée de région, pour agréer des boucheries, pour la vente du mouton de l’Aid, de plus des imams devraient encadrer , contrôler, c’est leur devoir d’imam . Ils sont responsables religieux.
Le tout managé par le CFCM .