« Signaux faibles » de radicalisation : avant Cergy, les « cheveux rasés » et le « refus de tatouage »de l’académie de Poitiers

Lundi 14 octobre, en fin d’après-midi, deux enseignants et chercheurs – Renaud Epstein, sociologue et maître de conférences en sciences politiques à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye d’une part, Clément Carbonnier, maître de conférences en économie à l’université de Cergy-Pontoise — annoncent avoir reçu une « fiche de remontée de signaux faibles », dont ils livrent alors quelques détails. Quelques heures plus tard, la fiche dans son intégralité fuit sur Internet. La voici, en deux tableaux.

Choquant ? Oui. Nouveau ? Non. Cette fiche a provoqué un tollé, contenu un tant soit peu puisque la semaine dernière le ministre de l’Intérieur actuel lui-même, Christophe Castaner, livra une liste similaire de critères propres à la pratique de l’islam et non au terrorisme pour détecter… les terroristes en puissance.

Lire – #SignaleUnMusulman dénonce la traque annoncée des musulmans pratiquants

On se souvient en outre de cette infographie en 2015, qui fit en France bien rire les réseaux sociaux, mais critiquée outre-Atlantique.

« Aux yeux de The Atlantic« , lisait-on sur le blog du Monde Big Browser, « si #JeSuisCharlie était une façon d’encourager les Français à se rallier derrière une cause commune, #StopDjihadisme est une façon de les persuader de cibler un ennemi commun. »

C’est Dounia Bouzar, dont l’expertise en matière d’islam est confondante de lacunes, qui fut mandatée et (grassement) payée pour réaliser au-delà de cette infographie tout un travail autour de la déradicalisation via son très discutable « Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam » (CPDSI).

Surprise ! Un avant la publication de cette infographie gouvernementale, un document de quatorze pages fut publié par l’académie de Poitiers, dans la Vienne (86), sous la supervision du… CPDSI. Voici ce que l’on pouvait y lire.

Et c’est ainsi qu’aujourd’hui encore le gouvernement continue de prêter l’oreille aux incompétents et aux imposteurs, jetant en pâture des millions de femmes et d’hommes qui ont pour seul tort d’être musulmans en lieu et place d’une véritable lutte contre le terrorisme.

Cette incurie est doublement dangereuse :
– pour les musulmans en particulier, qui vont être pris pour cible au travail, à l’école, à l’université, dans la rue.
– pour le pays en général puisque, avec une telle liste de « signaux faibles », les dénonciations calomnieuses, malintentionnées ou fantaisistes, vont exploser et, partant, saturer les services de police et de renseignement, qui devront consacrer du temps et des moyens en pure perte, puisqu’il s’agit là des signes de la pratique de l’islam, et non du terrorisme. C’est terrible, dans de telles conditions les terroristes peuvent dormir et, pire encore, se préparer tranquillement.