Suite à la publication de notre article intitulé “Signaux faibles” de radicalisation : avant Cergy, les “cheveux rasés” et le “refus de tatouage”de l’académie de Poitiers, publié mardi 15 octobre, Dounia Bouzar, que nous citions, nous communique le droit de réponse ci-dessous.
Nous le publions tel que reçu, sans la moindre modification.
Cher responsable du site Al Kanz,
Je viens de prendre connaissance de votre article https://www.al-kanz.org/2019/10/15/signaux-faibles-cergy-poitiers/ et je trouve ça regrettable qu’après toutes ces années, vous n’ayez toujours pris le temps de lire les écrits que je signe de ma main.
Au contraire, vous semblez ne vous baser que sur ce que les gens pensent avoir compris ou lu de mes travaux.
Nous avons des vrais points de divergence vous et moi, comme par exemple la question du niqab…
Néanmoins, nous avons aussi des points d’accord et notamment une préoccupation actuelle commune : celle de dénoncer la banalisation des discours politiques et médiatiques qui font croire que ce qui est appelé le djihadisme est le simple reflet de l’islam plutôt qu’une idéologie totalitaire qu’il faut combattre ; et qui confond musulmans pratiquants et terroristes.
Le questionnaire de Cergy, comme à l’époque celui de l’Académie de Poitiers, sont profondément discriminatoires et jamais vous ne trouverez dans mes déclarations ou mes écrits quoi que ce soit qui puisse valider ce genre de démarche qui confond musulmans pratiquants et terroristes, que je condamne depuis 18 ans.
Bien au contraire, à chaque fois, j’ai fait partie des premières qui les dénonçaient https://www.saphirnews.com/Du-danger-de-se-meprendre-dans-les-signes-d-alerte-de-la-radicalisation-a-relever_a26675.html
Cela fait 20 ans que je répète et que j’écris la même chose, malheureusement…
Vous ne pouvez pas me tenir responsable des dysfonctionnements de certaines institutions en raison d’un manque de formation ou en raison de discours politiques et médiatiques irresponsables.
Je vous propose de me rencontrer pour avoir un vrai débat, notamment sur les indicateurs que moi je propose depuis 5 ans, https://tinyurl.com/Practical-Guide-of-Assessment, mais qui en France, ne fait guère référence, alors qu’il fait suite à deux énormes rapports commandités par la Commission Européenne sur 450 jeunes que nous avions suivis qui voulaient rejoindre le territoire de Daesh entre 2014 et 2016.
D’autre part, déclarer que j’ai été « grassement payée » alors que vous ignorez le montant de mon salaire pendant ma mission ministérielle et que vous vous basez sur le montant de l’appel d’offre montre que vous ignorez le contrôle financier d’argent public du Ministère de l’Intérieur (contrôle de chaque salaire des membres de l’équipe et des autres frais (notamment prises en charge des déplacements et hébergements de plus de 1000 familles) au centime près, chaque mois, (ce qui est normal d’ailleurs) par un cabinet comptable et un Commissaire au compte assermenté), ainsi qu’un Comité Interministériel.
Si je n’ai pas été poursuivie en justice, vous pouvez être tranquille : c’est bien qu’il s’agissait de rumeurs et de fake news. Surtout dans un contexte de 2016 où j’ai refusé le renouvellement automatique de cet appel d’offre et donc des 600 000 euros qui allaient avec, parce que je m’opposais au changement de politique institué par Manuel Valls et notamment la loi de déchéance de nationalité qui voulait faire croire que le dit djihadisme était un problème d’immigration…
Sur les résultats du CPDSI, je vous invite aussi à nous lire et à ne pas vous baser sur ce que vous trouvez sur internet : https://tinyurl.com/facteurs-de-protection-et-fact
Je vous invite à prendre un peu plus de recul sur les copiers-collers médiatiques liés à des querelles de pouvoirs de politiques au moment d’une élection présidentielle, qui sont prêts à mettre à la poubelle un travail efficace de 2 ans pour faire croire au grand public que le djihadisme n’est qu’un problème de banlieues, d’islam, d’intégration et d’immigration !
Je réitère ma proposition de débat d’il y a 5 ans, et je me tiens à disposition pour que l’on puisse s’organiser.
Bien à vous
Dounia Bouzar