Grande-Bretagne. Initiée pour la première fois en 2012, l’Islamophobia Awareness Month (mois de la sensibilisation à l’islamophobie) est une campagne annuelle qui, comme son nom l’indique, vise à lutter contre la haine antimusulmane.
Lancée par l’ONG MEND (Muslim Engagement and Development) et d’autres organisations britanniques, cette initiative qui a lieu chaque année au mois de novembre « [déconstruit] et [remet] en question les stéréotypes sur l’islam et les musulmans ».
Comme l’écrit l’écrivaine et poétesse Suhaiymah Manzoor-Khan dans un article paru en novembre dernier, « ce n’est qu’en comprenant les raisons desdits stéréotypes que nous pourrons véritablement développer les outils nécessaires pour éradiquer leurs conséquences. »
Journalistes, conseillers municipaux, universités, mosquées, mais encore « élus locaux », « députés locaux », « médias locaux » et police, cette campagne transversale convoque et implique de multiples acteurs, car l’islamophobie elle-même se manifeste dans toutes les sphères de la société : éducation, travail, média, santé, fonction publique, etc.
Les guillemets dans le paragraphe précédent sont importants : nous les utilisons d’abord parce que nous citons mot pour mot le site Islamophobia-awareness.org, ensuite parce qu’il nous paraît intéressant de relever combien le travail mené outre-Manche contre l’islamophobie s’inscrit avec force au niveau local.
Qu’est-ce que l’islamophobie ?
Contrairement à ce que les islamophobes – de la gauche FN à l’extrême droite – veulent faire croire et inscrire dans le marbre, l’islamophobie n’est pas un terme visant à interdire la critique de l’islam (ce dont, du reste, ils ne se privent guère).
Sur son site, le collectif contre l’islamophobie en France(CCIF) rappelle la définition de ce qu’elle est, en l’occurrence « l’ensemble des actes de discrimination ou de violence contre des institutions ou des individus en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à l’islam« . Une haine, un racisme.
Les organisateurs de l’Islamophobia Awareness Month la définissent quant à eux plus largement : « Islamophobia is defined as: a prejudice, aversion, hostility, or hatred towards Muslims and encompasses any distinction, exclusion, restriction, discrimination, or preference against Muslims that has the purpose or effect of nullifying or impairing the recognition, enjoyment or exercise, on an equal footing, of human rights and fundamental freedoms in the political, economic, social, cultural or any other field of public life.
Islamophobia not only refers to a category of hate crime, but pertains to barriers that Muslims face across all areas of public life. This includes, but is not limited to: discrimination at work, such as the failure to be promoted based on achievement; marginalisation from political positions; demonisation based on negative stereotypes within media discourse; and public policies that discriminate against Muslims based on their religious identity. »
Préjugé, aversion, hostilité ou haine envers les musulmans, l’islamophobie est un racisme qui discrimine et exclut les musulmans parce qu’ils sont musulmans ou considérés tels.
L’Islamophobia Awareness Month est une initiative britannique, qui pourrait bien traverser la Manche et arriver en France, où elle aurait malheureusement toute sa pertinence. A la faveur, cette année en particulier, de la manifestation nationale qui se tiendra dimanche 10 novembre, soit après-demain, à Paris, pour dire « stop à l’islamophobie ! ».
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel de la campagne en cliquant sur le lien suivant : http://islamophobia-awareness.org et sur le site de l’organisation MEND : MEND.