Dans un communiqué de presse rendu publique jeudi 11 juin, le Conseil français du culte musulman (CFCM) « appelle les musulmans de France à différer l’accomplissement du pèlerinage à l’année prochaine ».
A l’instar des autorités indonésiennes et malaisiennes, le CFCM s’inquiète des risques encourus par les pèlerins s’ils venaient à accomplir le hajj alors que la pandémie de coronavirus demeure vivace dans le monde.
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Le communiqué évoque en outre « l’incertitude qui entoure les conditions d’organisation du pèlerinage cette année » et « dans le contexte actuel, la souscription à une assurance [qui] n’aura aucun effet dans le cas d’une annulation ».
Outre les « délais trop courts qui nous séparent du début du pèlerinage », « l’absence d’informations officielles des autorités saoudiennes ainsi que [les] conditions inconnues de l’ouverture des frontières internationales (dates, quarantaine, etc.) » ont motivé cette recommandation.
Le CFCM interpelle par ailleurs les agences organisatrices du hajj, « dont la responsabilité morale et juridique est immense ». Ils doivent aussi, estime le Conseil, « renoncer cette année à l’organisation du pèlerinage afin de préserver la vie de leurs candidats qui sont souvent d’un âge avancé et donc davantage vulnérables au COVID-19 ».
A moins de cinquante jours du début du hajj, prévu aux alentours du 29 juillet, l’organiser dans des conditions satisfaisantes relève de la gageure. Contacté début juin par Al-Kanz, un professionnel français nous indiquait attendre sous peu une réponse finale de l’Arabie saoudite.
Pour autant, précisait-il, même si les autorités saoudiennes proposaient de nouvelles dispositions qui faciliteraient grandement l’organisation du hajj en un temps record, les restrictions de déplacements hors Union européenne en vigueur à ce jour et jusqu’à la mi-juillet compromettent la tenue du hajj cette année.
Début mai, l’agence Carnot voyages, sise à Saint-Etienne dans le département de la Loire, annonçait déjà avoir jeté l’éponge.
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En 2019, 2 489 406 pèlerins ont accompli le cinquième pilier de l’islam.