Septembre approche et avec la promesse d’une nouvelle offensive du gouvernement contre les musulmans, menée conjointement par Gérald Darmanin, ministre sérieusement mis en cause dans une affaire de moeurs, et Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat au service du groupuscule printemps républicain.
Après le flop médiatique et politique de l’opération #Signaleunmusulman engagée par l’ancien ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, mais ruinée par la pandémie de Covid-19, Emmanuel Macron veut sa revanche.
En janvier dernier, dans un piètre remake des sorties démagogiques de son prédécesseur à l’Elysée, le président désigna l’ennemi : « il y a dans notre République aujourd’hui ce que j’appellerais un séparatisme. » Plus tard, ses projets douchés par le coronavirus et la crise sanitaire, puis économique, qui en découla, Emmanuel Macron décida de remettre une pièce dans la machine. Il missionna le nouveau Premier ministre Jean Castex qui tout juste installé à Matignon désigna, en bon petit soldat, la cible : « le séparatisme » et « l’islamisme ». Autrement dit, sans hypocrisie : les musulmans.
Dans un papier brillant, la journaliste Hassina Mechaï, fondatrice avec sa consoeur Warda Mohamed du site d’information Ehko, livre une analyse fine de la décision d’Emmanuel Macron de s’en prendre, particulièrement maintenant, aux musulmans. Sous sa plume, le projet macronien, vieille ficelle des démagogues impotents pour distraire le peuple que l’on méprise et rudoie par ailleurs, apparaît sous un jour peu ragoûtant. Extraits.
[…] Ainsi, en agitant ad nauseam les débats autour des tensions séparatistes, les questions économiques de partage des richesses sont plus aisément évacuées. Ou plutôt, en agitant le clivage sociétal, on donne l’illusion de résoudre, dans le même mouvement, le clivage social. A un État impotent et vidé de toute prérogative sur le plan économique, la division sociale donne l’illusion et le prétexte de pouvoir encore agir.
[…] A l’évidence, de cette conflictualité sociétale lentement construite, deux mots-écrans émergent : « Islamisme » et « République ». Signifiants implicites, posés en antonymes absolus, ils permettent à l’accusation de racisme, dans sa crudité rance, d’être habilement évité. Mais il faudra bien interroger ces mots, débusquer derrière le paravent qu’ils dressent, les remugles et fossilisation de l’impensé français. Car désormais cet impensé déborde.
[…] Cette République, ou plutôt sa fétichisation, est devenue le paravent d’une volonté d’exclure aussi ceux qu’elle juge « incompatibles ». Véritable lit de Procuste citoyen, ce qui dépasse est coupé, ce qui est trop court est étiré. Il ne s’agit plus pour les éternels étrangers (quand bien même ils seraient Français depuis plusieurs générations) d’appartenir à la nation. La loi les y a intégrés. La question est désormais l’appartenance à la République. Ce qui reste pour eux éternellement probatoire.
[…] Au fond, et si derrière les mots de « séparatisme » et « communautarisme », la vraie crainte de ces élites hors sol était la sédition ? La révolte concertée contre l’autorité établie, de la violence économique et des privilèges indus. La sédition, celle qu’autorise les textes premiers sous le nom de sûreté et devoir d’insurrection. A la sécurité, qui est le devoir de l’État de protéger ses citoyens, s’oppose en limite la sûreté, laquelle est la garantie et droit absolu dont dispose chaque citoyen contre l’arbitraire du pouvoir. […]
Pour lire l’article d’Hassina Mechaï dans son intégralité, cliquez sur le lien suivant : En France, il n’y a pas de séparatisme musulman, ce sont les élites qui ont fait sécession