Lundi 16 novembre, le cabinet DinarStandard dévoilait la huitième édition de son rapport State of the Global Islamic Economy (SGIE).
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Intéressons-nous aujourd’hui à l’évolution de l’un des marchés les plus en vue, celui du halal food, le halal alimentaire, dans le contexte très particulier lié à la pandémie de coronavirus Covid-19.
En 2019, les dépenses des consommateurs musulmans ont représenté 1 170 milliards de dollars (987 milliards d’euros) contre 1 130 milliards (987 milliards d’euros) en 2018. Soit une augmentation, d’une année à l’autre, de 3,1 %.
Si la crise du Covid-19 a très fortement impacté trois des plus gros pays exportateurs vers les pays de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), en l’occurrence la Turquie, le Brésil et l’Inde, il ne devrait pas y avoir, précise DinarStandard, de « baisse significative des dépenses des musulmans pour 2020 », baisse prévue de 0,2 %, ; soit un recul comparativement bien loin des 8,1 % des autres secteurs de l’économie islamique (voir encadré plus bas).
Les perspectives sont bonnes malgré tout, puisque cette baisse devrait être suivie dès l’année prochaine d’une croissance de 5,8 %. Pour autant, si avant le Covid-19, il était estimé que les dépenses alimentaires des consommateurs musulmans augmenteraient de 6,3 % entre 2018 et 2024, depuis la survenue de la pandémie les perspectives sont moins bonnes : + 3,4 %, soit près de trois points de moins.
S’agissant des investissements dans l’industrie du halal food, elles ont été de 6,9 milliards de dollars en 2019 (5,8 milliards d’euros). Le SGIE relève 61 acquisitions d’importance dans le monde, dont celle du numéro français de la charcuterie halal Isla Délice par le fonds Perwyn.
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Poursuivons avec l’infographie ci-dessous toujours consacrée au halal food. DinardStandard y relève quelques signaux qui disent des opportunités de business, signaux faibles et signaux forts :
– signaux faibles : accent sur la sécurité alimentaire, traçabilité à travers les innovations technologiques, dont particulièrement la blockchain.
– signaux forts : problématique des chaînes d’approvisionnement à l’échelle mondiale, débat bouillonnant sur la certification et les réglementations pour le respect du halal avec des conséquences attendues gigantesques, les halal cloud kitchens (ces cuisines sans restaurant, qui préparent des plats uniquement pour les livrer à domicile ou au bureau), les plats préparés et la healthy food, ce business autour des produits alimentaires bons pour la santé.
Pour finir, nous vous laissons consulter l’infographie suivante pour prendre la mesure des échanges mondiaux sur le marché du halal alimentaire. Seuls les principaux pays y figurent.
Les sept secteurs de l’économie islamique
Le marché des consommateurs musulmans, que l’on peut désigner indifféremment par « économie islamique » se décline de la sorte.
1- le halal alimentaire
2- la finance islamique
3- le tourisme halal
4- le ludo-éducatif/media
5- l’habillement
6- la pharmaceutique
7- la cosmétiqueLa forte croissante du halal alimentaire a mis au jour ce que d’aucuns considèrent comme un marché à part entière, un secteur de l’économie islamique, celui de la logistique. On se souvient du grand intérêt de la Malaisie pour le port de Marseille-Fos, qui aurait pu devenir un hub mondial du halal food.