Il est des faits divers qui font plus de bruit que d’autres. Des actes, supposés ou avérés, dont le traitement – médiatique, politique, judiciaire – peut singulièrement différer selon que les protagonistes sont ou non musulmans.
Début novembre, quatre élèves d’une école primaire d’Albertville (Savoie) ont reçu la visite matinale d’une dizaine policiers, lourdement armés, venus perquisitionner le domicile de leurs parents respectifs. Une « opération antiterroriste, quasi militaire […] mobilisant des dizaines de personnes et des moyens importants », précise Médiapart.
Tous musulmans, ils ont été retenus pendant plus de onze heures dans un commissariat dans le cadre d’une enquête ouverte pour « apologie du terrorisme, complicité et menaces de mort ». Ces enfants ont dix ans. Depuis, l’affaire s’est dégonflée. Pas le traumatisme subi par les écoliers.
Toujours début novembre à Saumur (Maine-et-Loire), un collégien de onze ans, exclu de cours, promet à sa professeure que son père va venir « la décapiter ». Le propos est explicite, tout autant que la référence à l’attentat terroriste qui a coûté la vie à Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie dans un collège des Yvelines, le 16 octobre dernier.
L’enfant a lui aussi été entendu par la police, au commissariat, puis présenté à un juge. Contrairement aux quatre écoliers d’Albertville, le collégien ne se retrouvera pas au coeur de l’actualité. Il ne fera pas l’objet d’un traitement médiatique tendancieux. Pas plus que de menaces et d’insultes par milliers sur les réseaux sociaux : « Il n’y aucune connotation terroriste », l’indiscipliné n’est pas de confession musulmane.
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