Réagissant à la polémique abracadabrantesque autour du concept fumeux d’« islamogauchisme », le journaliste et essayiste Akram Belkaïd pointe, dans une tribune publiée dans Le Quotidien d’Oran, le néo-maccarthysme de la « Macronie qui flirte ouvertement avec l’extrême droite ». Extraits.
« Si l’on exclut le recours à la dérision pour dénoncer une situation ubuesque, personne ne se revendique de l’islamo-gauchisme (ou alors, c’est pour faire peur à Mme Vidal ou pour que Jean-Pierre Elkabbach sorte de sa tanière). L’islamo-gauchisme, ce n’est rien de tangible. C’est une notion vide de sens. Ce n’est pas un courant politique, ce n’est pas une idéologie, ce n’est pas un texte ni une doctrine, et on serait bien en peine d’en désigner le Marx, l’Engels ou même le Lénine. Il est d’ailleurs intéressant de noter que ce terme, péjoratif, est né à l’extrême droite, qui en fait le reflet du tristement célèbre complot judéo-maçonnique (ou judéo-bolchévique). C’est la trouvaille des héritiers de Pétain et de Laval pour étendre le champ de la suspicion ambiante aux non-musulmans.
[…]
L’étiquette islamo-gauchiste tombe donc à point pour s’attaquer à celles et ceux qui, sans être musulmans, disent avec courage que l’islamophobie – ou la haine des musulmans, puisque certains ne supportent pas ce mot – ne cesse de croître en France et qu’il est urgent de la combattre. On remarquera d’ailleurs que, souvent, ce sont les mêmes zélotes de la laïcité qui affirment que le terme “islamophobie” n’est qu’une invention des mollahs iraniens – énorme bêtise qui traduit l’inculture ou la mauvaise foi des concernés – et qui usent et abusent du terme “islamo-gauchiste” comme s’il désignait une réalité tangible ou un courant doctrinaire réel.
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Nous assistons là à une énième diversion dont le but est de donner libre cours à des pulsions racistes très anciennes pour gommer le réel. »
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