Halal. Une semaine jour pour jour après la publication d’un communiqué de presse signé conjointement par les mosquées de Paris, d’Evry et de Lyon, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a décidé de sortir de son silence.
Sérieusement mis en cause par les trois instances musulmanes, les services du ministre Julien Denormandie rappellent que « la France autorise [la] dérogation [à l’obligation d’étourdissement préalable des animaux en cas d’abattage rituel] et sa position est inchangée ».
Le communiqué affirmait, non sans excès, que « à compter du mois de juillet 2021, l’abattage rituel halal de volailles en France ne sera plus autorisé ». C’est faux (voir article ci-dessous).
Lire – Non, la France n’interdira pas la volaille halal en juillet 2021
S’agissant de l’instruction technique, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ajoute qu’elle « est venue préciser les modalités de contrôles applicables à tous les types d’abattage de volailles (conventionnel et rituel) et à toutes les méthodes d’étourdissement, sans modifier les principes réglementaires, qui n’ont pas changé. Cette instruction technique n’a donc aucunement remis en cause la possibilité de pratiquer l’abattage rituel pour les structures qui se conformaient aux règles déjà existantes ».
Ce n’est pas tout à fait exact. Plutôt que de répéter ce que nous avons pu écrire dans l’article sus-cité, nous vous invitons une fois encore à vous y référer pour de plus amples explications.
Rappelons simplement que ce qui a changé c’est la latitude et la tolérance jusque-là accordées aux abattoirs recourant à une électronarcose aux paramètres inférieurs aux exigences européennes.
Comme nous l’avons écrit précédemment, l’instruction technique n’interdit pas la volaille halal, mais elle impose des conditions de pratique de l’électronarcose et de contrôle de son efficacité qui met de fait fin au recours aux paramètres électriques plus faibles.
Ce faisant, elle contraint l’organisme de certification et de contrôle halal de la mosquée de Lyon à choisir entre :
- l’électronarcose calibrée comme l’exige l’Union européenne. Problème : elle tue les volailles avant même la saignée, ce que reconnaissent et affirment sans détours les responsables lyonnais.
- et l’abattage rituel sans électronarcose ; solution que goûtent peu les industriels, bien plus intéressés par la course au profit que par le respect des exigences du halal.
C’est en réalité un non-choix face à laquelle se trouve la mosquée de Lyon. Pour autant, en optant pour l’abattage rituel sans électronarcose elle gagnera sans nulle doute la confiance de très nombreux consommateurs musulmans, qui jusque-là la boudent.