« A quoi sert le Conseil français du culte musulman (CFCM) ? La question mérite d’être posée au moment où cette institution, dont les membres ont été renouvelés en juin 2005, est durablement bloquée. Sur tous les dossiers urgents qui concernent le culte musulman (aumôneries, construction de mosquées, carrés musulmans, viande halal, fondation pour les oeuvres de l’islam, organisation du pèlerinage), aucun progrès n’a été enregistré. »
Les lignes qui précèdent ont été écrites en… mai 2006 par l’ex-journaliste du Monde, Xavier Ternisien, dans une tribune intitulée « Culte musulman : les raisons d’une crise ».
En crise, le CFCM l’a toujours été, de sa création à aujourd’hui. Quinze ans plus tard, en état de mort cérébrale, l’institution pourrait vivre ses dernières heures, après le blocage dimanche 4 juillet d’un projet de modification de ses statuts, par le quarteron de séditieux mené par la mosquée de Paris et son recteur Chems-Eddine Hafiz.
Le 17 mars dernier, le successeur de Dalil Boubakeur claquait la porte du CFCM, emmenant avec lui Musulmans de France (ex-Union des organisations islamiques de France, UOIF), la Fédération française des associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA) et le Rassemblement des musulmans de France. Coup politique et opportuniste, le « retrait définitif » du bureau exécutif du CFCM fut alors acté.
COMMUNIQUÉ – La Grande Mosquée de Paris et trois autres fédérations nationales fondatrices quittent le Bureau exécutif du Conseil français du culte musulman (CFCM) : pic.twitter.com/POl9OhI2Yx
— Grande Mosquée de Paris (@mosqueedeparis) March 17, 2021
Depuis, Mohamed Moussaoui, actuel président du CFCM, et Chems-Eddine Hafiz étaient à couteaux tirés, chacun tentant de damer le pion à l’autre à force d’annonces et de communiqués.
Bien que retirées définitivement du bureau exécutif du CFCM, les quatre fédérations dissidentes n’ont pas boudé l’assemblée générale extraordinaire qui s’est tenue dimanche 4 juillet à Bagnolet, aux portes de Paris. L’enjeu était de taille : le vote par les participants d’une modification des statuts aurait enfin permis aux fédérations locales de prendre toute leur place dans le fonctionnement de l’instance.
En préservant le fonctionnement actuel, la mosquée de Paris et ses alliés ont choisi de maintenir ce que Mohamed Moussaoui qualifie de « système synonyme de l’arbitraire et de l’aberration ». Las, ce dernier en vient à suggérer aux musulmans de France de se « détourner définitivement » du CFCM.
« Face à l’impossibilité de réformer le CFCM de l’intérieur à cause d’un système inique et antidémocratique, les musulmans de France sont dans leur droit de se détourner définitivement du CFCM et songer à une nouvelle organisation de leur culte, plus respectueuse de leur aspiration et de leur intelligence. »
Mohamed Moussaoui @PresidentUmf suggère aux musulmans de se « détourner définitivement » du… #CFCM suite au blocage de l’adoption du projet de modification des statuts par quatre associations dissidentes (en tête desquelles mosquée de Paris et Musulmans de France, ex-UOIF) pic.twitter.com/qS1HjvgFum
— Al Kanz (@Alkanz) July 5, 2021
To be continued…