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Aïd al-adha : vouloir son mouton le premier jour encourage fraudes et hausse des prix

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Tout le monde ou presque veut son mouton le premier jour de l’aïd al-adha alors qu’il est possible, religieusement parlant, de procéder au sacrifice les jours suivants.

Mouton le premier jour, fraudes et prix qui montent

Chaque année, la spéculation directement liée à l’aïd al-adha provoque une augmentation des prix. Les quelque 220 000 moutons achetés – dont 114 000 abattus en 2020 dans des abattoirs situés en France — à cette occasion valent plus cher que ce qu’ils valent le reste de l’année. Il est aujourd’hui commun de trouver des bêtes dépassant aisément 300 euros pièce.

Jackpot pour la filière ovine au détriment des consommateurs musulmans : des éleveurs aux maquignons, en passant par les grossistes, la grande distribution et enfin les bouchers musulmans, tous assurent subir un marché qui les dépasse, n’hésitant pas à pointer du doigt le maillon de la chaîne… auquel ils n’appartiennent évidemment pas. En réalité, nombre de ses acteurs économiques se satisfont d’une situation qui leur est ô combien profitable : les seuls et véritables perdants sont une fois n’est pas coutume les consommateurs.

La frénésie qui caractérise le premier jour de l’aïd al-adha contribue grandement au maintien de prix élevés. Pire, elle crée des conditions particulièrement favorables à la fraude : moutons abattus à l’étranger plusieurs jours avant l’aïd, puis importés et stockés en France en attendant le jour J, moutons non halal vendus sous le label halal, moutons abattus en France dans la nuit qui précède la prière de l’aïd, etc.

Lire – Mouton de l’aïd : cette année encore, des milliers de familles vont se faire arnaquer

Un mouton abattu quatre ou cinq jours avant l’aïd, à l’étranger, en Irlande ou en Grande-Bretagne par exemple comme le sont une très grande partie des bêtes vendues à cette occasion, n’est pas un mouton de l’aïd, même s’il est halal.

Les consommateurs musulmans, victimes consentantes

Paradoxalement, les consommateurs musulmans sont à la fois victimes et responsables de cette situation. Victimes, car ils se font avoir. Responsables, car ils sont encore trop nombreux à vouloir absolument leur mouton le premier jour, alors même qu’ils disposent de quatre jours pour s’acquitter du sacrifice : le jour de l’aïd à proprement parler – qu’il est préférable de choisir, mais non obligatoire – et les trois jours suivants, dits « jours de tachriq ».

Les musulmans encouragent flambée des prix et multiplication des fraudes.

Les musulmans encouragent ainsi la flambée des prix et la multiplication des fraudes. Les éleveurs français, étranglés toute l’année par le rouleau compresseur de l’industrie agro-alimentaire, trouvent dans l’aïd al-adha pour certains un moyen de survie, et peuvent être amenés à augmenter le prix de vente.

Les abattoirs ajoutent des frais en pointant très opportunément l’afflux de clients ce jour-là. De même, de nombreux bouchers profitent d’une demande très forte le premier jour pour s’assurer de belles marges.

Si les consommateurs musulmans prenaient conscience de cet état de fait et se décider à agir, ils pourraient aisément changer la donne. Il suffirait de ne vouloir son mouton que le deuxième, troisième ou quatrième jour pour faire baisser mécaniquement les prix.

A l’instar des fraudes sur le marché de la viande halal ou du hajj, les abus relatifs au mouton de l’aïd al-adha ne sont pas inéluctables à condition que les communautés musulmanes se décident à oeuvrer pour mettre fin à cette incurie.

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