Votre thé, vous le préférez bio ou non bio ? Dans le premier cas, vous êtes à l’abri des pesticides. Dans le second, votre thé ou votre tisane sont peut-être aromatisés au glyphosate, au thiaclopride, au acétamipride ou encore au chlorfénapyr. C’est à tout le moins ce qui ressort de l’essai comparatif réalisé par 60 millions de consommateurs sur une cinquantaine de marques (seize thés noirs, douze thés verts à la menthe, dix infusions à base de verveine et dix infusions détox).
Seize pesticides détectés
En vingt-cinq ans, les Français ont triplé leur consommation de thé, selon les chiffres de l’IRI, rappelle le magazine. Et d’ajouter : « Les infusions ne sont pas en reste, avec un Francais sur deux. qui se dit amateur de tisanes bien-être, fruitée ou autre détox. »
La suite est moins ragoûtante : « la majorité des produits testés contiennent des résidus de pesticides, dont certains sont interdits en France ou en Europe. […] Sont contaminés tous les thés noirs ou verts conventionnels, soit plus de la moitié des échantillons analysés, ainsi que la majorité des infusions à base de verveine. »
Lors de ses essais, 60 millions de consommateurs a en effet détecté pas moins de seize pesticides dans du thé conventionnel. La totalité des marques testés, thés noirs et thés verts confondus, ainsi qu’une majorité d’infusions, à l’exception des détox, contiennent des substances problématiques. Huit thés conventionnels contiennent même des « substances interdites d’usage en France ou en Europe ».
Pour le détail, nous vous invitons à vous procurer le numéro. Nous nous contenterons de citer ceux, d’après cette enquête, il faudrait (?) plutôt s’abstenir de boire :
- parmi les thés noirs, à commencer par le pire : l’Earl Grey de la marque de distributeur U, le thé noir Breakfast d’Auchan, l’Original English Breakfeast de Twinings
- parmi les thés verts à la menthe : Cotterley d’Intermarché, Twinings, Britely d’E.Leclerc, Lipton, Lord Nelson de Lidl.
Autrement moins préoccupante, la présence d’impuretés pourrait toutefois avoir un effet autrement plus rebutant.
Souillures animales, fragments de pierre et de plastique
En tête des produits contenant du glyphosate, les thés noirs sont en revanche « très peu souillés » par des « impuretés d’origine biologique (végétale et animale), avec une majorité d’insectes entiers ou en fragments, surtout dans les références bio ».
De là à devoir choisir entre pesticides d’une part et fourmi ou chenille d’autre part, il n’y a qu’un pas… qu’il n’est pas si difficile de franchir. La présence de ces petites bêtes a une explication on ne peut plus rationnelle, et somme toute acceptable si l’on tient au respect des exigences bio : « Le théier cultivé principalement en Inde et en Chine et, dans une moindre mesure, au Kenya et au Sri Lanka, a besoin d’un climat chaud et humide pour une croissance optimale. C’est aussi un climat prompt à favoriser le développement des champignons et des insectes. D’où le recours systématique à différents fongicides et insecticides » dans le non-bio », précise 60 millions de consommateurs. Le thé n’est en outre « lavé à aucun moment de sa préparation ».
Ce qui sera sans nul doute plus difficile à avaler, ce sont les fragments de plastiques ou de pierres — ainsi que les poils de rongeurs — retrouvés en particulier dans les infusions à base de verveine. « Ces derniers fragments proviennent probablement des sacs de transport en gros ou du sachet. »
Après avoir lu cette enquête, vous ne devriez plus regarder de la même manière votre verre de thé ou de tisane, particulièrement celui pris chaque soir de ramadan, après l’iftar.