Ramadan 2024 – 1445. Et de deux ! Dans un communiqué de presse publié mercredi 28 février, la mosquée de Paris affirme prendre de nouveau en considération l’observation du croissant lunaire pour la détermination du premier jour du mois de jeûne.
Double rupture avec la tradition
Rompant doublement avec la tradition, la tradition prophétique et la tradition de l’institution qu’il dirige, le recteur, Chems-Eddine Hafiz, annonça en 2022 la date du début de ramadan deux semaines à l’avance.
Or, le premier jour de chaque mois du calendrier musulman, ramadan ne faisant pas exception, ne peut être connu que la veille : au soir du 29, le ciel est scruté par des comités d’observation à la recherche du croissant de lune.
Si l’astre est vu, le mois suivant commence dès le lendemain. Dans le cas contraire, il faut compter un jour de plus au mois en cours. Le mois suivant débute alors le surlendemain.
Cette incertitude a valu au soir du 29 chaabane, mois précédent ramadan, d’être appelé « nuit du doute ».
En 2022 donc, la mosquée de Paris, aux côtés des associations dissidentes du Conseil français du culte musulman, décréta dans un communiqué rendu publique le 15 mars que ramadan débuterait le 1er avril. Exit la nuit du doute ? Non pas vraiment. Il fallait préserver le décorum, tout comme la réunion le 30 mars pour l’annonce « solennelle ».
Sans même consulter les musulmans de France, la mosquée de Paris décida ainsi de ne se baser que sur les calculs astronomiques — qui pourtant peuvent donner des résultats divergents —, jetant aux oubliettes le recours à la vision.
Lire – Début ou fin de ramadan : abandonner l’observation de la Lune n’est pas autorisé
Ce changement radical avait une raison : la course à l’échalote qui pousse l’institution parisienne et le CFCM, dirigé par Mohamed Moussaoui, principal rival de Chems-Eddine Hafiz, à multiplier les communiqués de presse pour tenter d’asseoir un brin d’autorité sur les communautés musulmanes en France.
Volte-face
Volte-face en 2023 — comme en 2014 : cette année-là, la mosquée de Paris renoua avec la tradition du Prophète ﷺ, à laquelle est attachée l’immense majorité des musulmans du monde en général, de France en particulier. A tout le moins, l’observation du ciel à la recherche du croissant lunaire n’a pas disparu de la communication officielle.
En réalité, la mosquée de Paris n’a en jamais souhaité mettre en place un comité d’observation de la Lune, comme c’est le cas par exemple sur l’île de La Réunion. Les résultats qu’elle prend en compte sont ceux de comités étrangers, le plus souvent ceux retenus par la Cour suprême saoudienne.
Ce choix est tout à fait valable d’un point de vue islamique : le premier jour de ramadan est décrété soit après avoir vu (ou pas vu) le croissant lunaire, soit après qu’un pays musulman a annoncé l’avoir vu.
Ainsi, en renonçant à instrumentaliser l’annonce des dates du ramadan, la mosquée de Paris laisse le CFCM, qui le 14 février dernier décrétait « selon ses critères de calculs » la date du mois béni, seul dans sa dérive scientiste et politicienne. Et se rapproche des communautés musulmanes auprès de qui elle a particulièrement mauvaise presse.
Encore un effort en ce sens cette fois dans la prise en compte des fraudes qui gangrènent le marché du halal et la mosquée de Paris gagnera peut-être ces lettres de noblesse après lesquelles elle court, en vain.
Et oui malheureusement nos institutions ne sont pas assez représentatives de nos valeurs ! Un jour peut-être nous serons alignés et soudés.
Qu’elle tristesse d’une telle représentativité, nos valeurs malheureusement c’est nous qui allons les chercher, car comme on peut le constater nous ne sommes nullement solidaire dans ces valeurs et cela est bien d’hommage, le message logiquement était de rester soudé entre musulmans ce qui n’est nullement le cas on peut le constater dans nos choix pour les musulmans du monde. 🙁