Publiweb, agence israélienne de de marketing et de communication, a déposé, le 27 novembre dernier, à l’Institut national de la propriété intellectuelle (INPI) le slogan « Free Palestine » pour l’intégralité des classes existantes.
Lire – « Free Palestine » : une société israélienne dépose le slogan à l’INPI
Déposer une marque dans les 45 classes de l’INPI exclut de fait toute volonté de l’exploiter commercialement.
De deux choses l’une :
– soit Publiweb a choisi de s’approprier « Free Palestine » pour protéger la marque de tout usage malveillant qui pourrait nuire aux intérêts des Palestiniens et de la Palestine.
– soit il s’agit d’interdire aux soutiens de la Palestine et à celles et ceux qui demandent la fin du génocide à Gaza d’utiliser le slogan dans des campagnes de sensibilisation, dans les manifestations, sur Internet, etc.
Dans ce second cas, en prendre le contrôle permet de le neutraliser et ainsi limiter de manière significative les efforts de sensibilisation et de soutien à la cause palestinienne.
Déposer le slogan « Free Palestine » dans les 45 classes de l’INPI, c’est vouloir par exemple empêcher de :
– l’utiliser sur des pancartes et des bannières lors de manifestations,
– l’imprimer sur des t-shirts, des sweats, des mugs, des casquettes,
– le publier dans des images, des vidéos sur les réseaux sociaux,
– l’intégrer dans des chansons, des chants lors d’événements publics,
– en faire usage dans une collecte de fonds pour venir en aide aux Gazaouis,
– l’utiliser dans des vidéos Youtube, des films, des spots publicitaires, à la radio, à la télévision, sur Internet,
– organiser des conférences, des expositions, des événements culturels, politiques, sportifs avec ce slogan,
– lancer son site Web, sa boutique en ligne, son podcast, son blog avec ce slogan,
– l’utiliser dans des communiqués de presse,
– le choisir comme titre de son livre, etc.
De fait, l’accaparement d’un tel slogan, particulièrement chargé et massivement utilisé en France comme à l’international, interroge et pose des questions sur les intentions de Publiweb. La photo de Rudy S., son dirigeant, publiée sur un réseau social avec un hashtag laissant entendre qu’il est soldat en Israël est un début de réponse.