Lune de ramadan 2025 – 1446 : observation du ciel vendredi 28 février (nuit du doute) 

Ramadan 2025 – 1446. Le mois de chaabane, huitième mois du calendrier musulman, a débuté vendredi 31 janvier dans une majorité de pays, samedi 1er février dans quelques autres.

29 chaabane, nuit du doute et début de ramadan

Comme chacun le sait, le calendrier musulman est associé à la vision du croissant lunaire. En fin de mois (lunaire), le 29 précisément, des comités s’attellent à scruter le ciel pour tenter de voir la lune, ce après le coucher du soleil.

Si le croissant lunaire est bel et bien vu, il annonce la fin du mois en cours et le début du mois suivant. En revanche, si les observateurs ne le voient pas, le mois en cours comptera un jour de plus, soit trente jours. Avant le résultat définitif, c’est l’incertitude.

Le 29 chaabane correspond à la fameuse nuit du doute, durant laquelle se détermine le premier jour du mois de ramadan.

Dans un hadith notoire, le Prophète ﷺ dit, en substance : « Commencez le [mois de] jeûne en le [le croissant lunaire, NDLR] voyant et cessez le [mois de] jeûne en le voyant. Si [le croissant] demeure invisible, complétez trente jours dans le mois de chaabane. » (hadith rapporté par les imams Bukhari et Muslim)

Deux dates pour le début de chaabane

Toute l’année, les mois du calendrier musulman ne débutent pas nécessairement en même temps selon que l’on vit à Kuala Lumpur ou à Alger, à Zanzibar ou à Buenos Aires, à Vladivostok ou à Isirhs. De Toronto à Jakarta, le début de chaque mois musulman n’est jamais le même à travers le monde. Le mois de ramadan ne fait pas exception.

Faut-il s’émouvoir ou pire encore s’offusquer au point de verser dans l’invective, la polémique et la calomnie, comme on le constate malheureusement régulièrement, lorsque les dates de début de ramadan diffèrent d’un pays à l’autre ? Assurément non.

S’il y a quelque chose de grisant à commencer le jeûne à l’unisson, cela n’a jamais été un impératif. Ce qui importe, c’est que le mois de ramadan débute un même jour pour les musulmans d’un même pays, d’une même contrée ; non pas que l’ensemble monde musulman commence à jeûner le même jour.

Cette année par exemple, il est probable qu’il y ait deux dates différentes pour ramadan, puisque chaabane a débuté à deux dates différentes :

• vendredi 31 janvier dans les pays suivants : la Tunisie, l’Égypte, la Mauritanie, la Malaisie, l’Indonésie, le Soudan, la Jordanie, le Koweït, le Yémen, l’Algérie, Bahreïn, le Canada, la Syrie, la Palestine, le Maroc, les Emirats arabes unis, les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Libye, le Japon, la Côte d’Ivoire, le Kenya, la Tanzanie, la Thaïlande, le Liberia, le Sénégal, Trinité-et-Tobago, le Mali, la Gambie, l’Autriche, l’Italie, le Nigéria, l’Inde, l’Afrique du Sud, le Sri Lanka, le Brésil, l’Australie, le Burkina Faso, l’Ile de la Réunion, les Comores, le Pakistan, les Philippines, l’Ouganda, le Guyana, l’Afghanistan, le Ghana, Madagascar, la Belgique
• samedi 1er février dans ces autres pays : la Nouvelle-Zélande, les Iles Fidji, l’Ile Maurice.

De fait, le 29 chaabane, date de la nuit du doute, diffèrera :

• pour le premier groupe de pays, il correspond à vendredi 28 février,
• pour le second au samedi 1er mars.

Ce qui porte le premier jour de ramadan à :

• samedi 1er ou dimanche 2 mars pour les pays ayant débuté chaabane le 31 janvier,
• dimanche 2 ou lundi 3 mars pour le second groupe ayant débuté chaabane le 1er février.

Quid de la France ?

Pour les instances comme le Conseil français du culte musulman (CFCM), la Grande Mosquée de Paris ou encore Musulmans de France (ex-UOIF), le calendrier musulman n’est pas un sujet, sauf quand approche ramadan : il s’agit alors pour chacune d’entre elles d’annoncer au plus tôt les dates de début et de fin du mois de jeûne, afin d’être reconnu comme la seule autorité musulmane qui vaille. Autant dire qu’en l’espèce la politique prime l’islam.

Mettre en place un comité d’observation du croissant lunaire en France permettrait de rendre au calendrier musulman toute son importance et en finir avec cette instrumentalisation politicienne. Une telle initiative saura rassembler les fidèles, très attachés, on le sait, à la tradition et l’obligation de recourir à la vision pour déterminer le début et la fin du jeûne.

De mars 2014 à septembre 2022, feu l’Observatoire lunaire des musulmans de France (OLMF) assuma d’ailleurs cette charge, observant tous les mois de l’année le ciel et livrant ensuite les résultats de ses observations.

Depuis quelques mois, des fidèles s’emploient à assurer la relève. Tous les 29 du mois, ils scrutent le ciel en divers endroits à travers l’Hexagone et partagent via des canaux, privés pour l’heure, le résultat de ces observations. Les plus expérimentés accompagnent les moins aguerris. Chacun se forme et prépare le lancement prochain de comités en France.

Données pour l’observation vendredi 28 février et samedi 1er mars

Le temps venu, Al-Kanz informera ses lectrices et ses lecteurs du lancement officiel de ces comités d’observation du croissant lunaire.

D’ici-là, nous continuons à vous livrer les données et les conditions d’observation du ciel pour chaque fin de mois.

Le tableau ci-dessous indique les données géocentriques au coucher du soleil pour vendredi 28 février et samedi 1er mars à Montpellier (34, Hérault). Pour tout autre ville, veuillez vous référer au logiciel de l’astronome Mohammad Odeh, Accurate Times, disponible uniquement sur PC.

Remarques :
— Le record absolu du plus jeune croissant lunaire jamais observé est de 15 heures.
— Le plus faible écart entre les couchers de Soleil et de Lune jamais enregistré avec un croissant visible est de 29 minutes.
— L’élongation minimale de la Lune requise est de 8°.
— L’altitude minimum de la Lune requise est de 5° au-dessus de l’horizon au moment du coucher du Soleil.