Bien que pilier de l’islam — avec la shahada (profession de foi), la salat (prière quotidienne), le siyam (jeûne du mois de ramadan) et le hajj —, la zakat al-mal est une obligation majeure particulièrement délaissée. Un petite nouveauté sur le réseau social X (ex-Twitter) lui offre quelque visibilité.
Une visibilité bienvenue
Cette nouveauté n’est autre que le hashflag #zakat. Les hashflags sont ces hashtags accompagnés d’un pictogramme spécifique. X les réserve aux grands événements : Coupe du monde, Superbowl, élections, ou encore ramadan.
#blacklivesmatter pic.twitter.com/niBIUA22Gx
— Hashflags (@HashflagArchive) January 24, 2018
Les premiers hashflags consacrés au mois de jeûne sont apparus en 2014. Depuis, ils font leur retour chaque année.
Introduit cette année à quelques jours de l’Aïd al-Fitr, le hashflag #zakat est une première. Il fait référence à la fois à la zakat al-mal, dont nombre de musulmans s’acquittent pendant le mois de jeûne, et à la zakat al-fitr, aumône spécifique liée au ramadan.
Si en pratique ce hashflag ne changera pas grand-chose et que sa portée est essentiellement symbolique, il faut se réjouir de cette nouveauté : la zakat al-mal est si délaissée que tout ce qui peut lui apporter un semblant de visibilité est bon à prendre.
Ainsi, ce qui paraîtra inéluctablement insignifiant à certains doit être une opportunité à saisir pour faire de la pédagogie ou à tout le moins réduire le déficit de visibilité du quatrième pilier de l’islam.
La zakat al-mal, un pilier négligé
En 2019, nous avons choisi de relancer, sur Al-Kanz, la publication mensuelle du nissab, seuil à partir duquel payer la zakat al-mal devient obligatoire. Depuis, chaque mois du calendrier musulman, un article est publié à ce sujet, enrichi par des rappels sur nos réseaux sociaux (Instagram, X, Facebook, TikTok, Threads…).
Si ne pas prier ou ne pas jeûner n’a de conséquences directes que sur le croyant dans sa relation intime à Dieu, ne pas s’acquitter de la zakat al-mal nuit immédiatement à ses bénéficiaires les plus précaires, bénéficiaires légitimes.
C’est pourquoi nous voulons, à notre échelle, réparer un peu l’injustice faite aux démunis et sensibiliser les musulmans à l’obligation de s’acquitter de cet impôt purificateur.
L’apparition du hashflag #zakat peut contribuer à cette nécessaire prise de conscience.
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