Ramadan. A deux semaines de ramadan, l’UOIF continue d’alimenter une fitna (division) qu’elle a elle-même créée. Désireuse de permettre aux musulmans de disposer de salles (sic), l’organisation a décidé de rejeter la sunna de l’observation du croissant lunaire et, avec, d’enterrer la nuit du Doute.
Pourtant fragile d’un point de vue fiqh (jurisprudence), son discours séduit, car en apparence il oppose la modernité de la science (calcul astronomique) face à l’archaïsme d’une tradition (observation lunaire) qui n’aurait rien de religieux.
L’UOIF rejette l’unité et alimente la fitna
La position de l’UOIF, absolument marginale, n’est pas celle des musulmans de France et du monde, ni celle du CFCM. L’an dernier, Amar Lasfar, président de l’organisation dont l’influence est circonscrite essentiellement au nord de la France, tenait des propos clairs : « Nous devons […] préserver la communauté musulmane française […] », assénait-il dans une interview accordée à Chloé Woitier, journaliste du Figaro. Et d’ajouter on ne peut plus clairement : « C’est l’unité des musulmans français qui est en jeu. »
Amar Lasfar avait sur ce point raison : une règle de base en islam veut que dans une situation de divergence comme la nôtre aujourd’hui les musulmans doivent tout faire pour rester unis. Cela implique qu’il faut suivre la majorité même si l’on a un avis divergent afin de ne pas créer de fitna (division). Loin d’ignorer cette règle élémentaire, l’UOIF a décidé cette année encore de passer en force, de provoquer et d’alimenter la division.
Ne pas imposer son avis marginal à défaut de suivre la majorité
Répétons-le : même si l’UOIF suit un avis différent, elle a l’obligation de suivre la majorité pour ne pas créer de fitna. Or, elle a choisi le coup de force : à deux semaines de ramadan, elle continue de semer la zizanie en contactant les mosquées de France pour les faire changer d’avis, plutôt que d’attendre que ramadan passe et de tenter de convaincre les musulmans par un travail de pédagogie et de dialogue qui de toute façon doit se faire dans la sérénité et le temps.
Libre à l’UOIF de considérer que l’observation du croissant de lune est archaïque, mais ses prédicateurs doivent respecter la divergence et ne pas imposer coûte que coûte aux musulmans de France leur avis. Il n’est pas acceptable d’une part d’affirmer à qui veut l’entendre l’importance de l’éthique de la divergence et d’autre part dénigrer ceux qui choisissent la sunna de l’observation.
Plus triste encore, cette polémique qui n’a pas lieu occupe les esprits, qui aspirent à se préparer à l’arrivée du mois de ramadan. Nous pourrions choisir le silence et laisser la fitna s’installer et le désarroi envahir les coeurs. Mais, comme d’autres, nous choisissons d’apporter les éléments de compréhension nécessaires à chacun afin encore une fois que tout le monde fasse ses choix en son âme et conscience.
Le problème n’est pas le calcul, mais le rejet de la sunna
Contrairement à ce que laisse entendre le discours qui considère archaïque le recours à la vision du croissant lunaire pour déterminer le premier et le dernier jour du mois de ramadan – et plus généralement de l’ensemble des mois lunaires -, ce n’est pas le recours au calcul astronomique qui est problématique, mais bien le rejet de la vision du croissant lunaire et donc de la sunna. Comme le rappelait la semaine dernière un cheikh, il n’est pas acceptable de vouloir abroger un fondement (asl) de la législation islamique par un élément qui n’appartient en rien à la shari’a.
L’aberration est si grande que de nombreuses voix, restées discrète l’an dernier, ont décidé de se faire entendre afin de rappeler un certain nombre de points. Parmi elles, le prédicateur Hatim Abou Abdillah al-Maliki. Dans une série de vidéos, ce spécialiste en fiqh (droit musulman) s’emploiera in cha’a-Llah à mettre en lumière les tenants et les aboutissants liés à la détermination du début et de la fin de ramadan.La première vidéo, ci-dessous, revient sur le consensus des quatre écoles juridiques musulmanes sur l’obligation de l’observation lunaire et l’avis « extrêmement marginal » du recours exclusif au calcul astronomique couplé au rejet de l’observation.
Il n’est agréable pour personne d’assister à ce triste spectacle. Mais, il n’est pas non plus acceptable de se faire insulter comme c’est le cas par des internautes partisans ou des personnes qui plutôt que de se contenter de débattre sur le contenu des articles s’en prennent aux personnes. La section commentaire es close pour éviter le déversement de calomnie, voire de haine qui s’exprime, évidemment de façon anonyme.
salaam que dire si le croissant sera vu en Amérique du sud alors que chez nous il ne sera pas wncore l’heure du fajr?
http://www.moonsighting.com/1435rmd.html