Début mai, le site Vegemag.fr révélait la présence d’ingrédients d’origine animale et carnée dans 18 produits (conserves, surgelés, traiteur) de la marque Bonduelle.
Pour aller plus loin
– Bonduelle confirme mettre de la viande dans ses légumes
– Bonduelle ajoute sur son site la mention « ne convient pas aux végétariens »
– Bonduelle se résout à indiquer la présence de viande sur certaines de ses conserves de légumes
– Bonduelle renonce à la mention « ne convient pas aux végétariens »
– Porc, poule, poulet, bœuf ou mouton dans les légumes Bonduelle
Ce matin, soit deux semaines après les révélations de Vegemag.fr, Le Parisien consacre à son tour un article, repris par plusieurs autres sites d’information, à ce qui est en passe de devenir un « Bonduellegate » (scandale de Bonduelle).
C’est là une bien mauvaise nouvelle pour Bonduelle : Le Parisien est un journal très lu, qui a la réputation chez les journalistes de publier des informations jugées très fiables ; ce qui a pour effet systématique de retrouver le jour-même dans d’autres médias ce que le quotidien publie. L’article sur la viande dans les légumes Bonduelle ne fait pas exception à la règle.
Capture d’écran Google Actualités
Du bad buzz à l’effet domino
Bonduelle avait pourtant réussi, il y a deux semaines et non sans brio, à contenir le bad buzz naissant ; ce que le spécialiste en communication Olivier Cimelière a parfaitement résumé dans un article que nous vous invitons à lire.
Lire – De l’art d’éviter (pour l’instant ?) un bad buzz : le cas Bonduelle
« Pour l’instant ? » : Olivier Cimelière ne pouvait mieux dire. L’article du Parisien est de bien mauvaise augure. D’abord parce que le bad buzz est réactivé à la veille d’un week-end de trois jours pendant lequel les consommateurs auront tout le loisir d’en prendre connaissance et de relayer sur les réseaux sociaux.
Ensuite, et surtout, parce que Bonduelle pourrait faire face à un effet domino, aux conséquences potentiellement dévastatrices : en 2014, pas moins de 45 % des 920 millions d’euros du chiffre d’affaires du groupe provenaient des marques de distributeurs (MDD) que le leader de la conserve fournit.
Document Bonduelle
Ces 45 % correspondent aux produits vendus sous la marque Carrefour, Saint-Eloi (Intermarché), Fleurs des Champs (Aldi), U, Auchan, etc., mais dont le fabricant est Bonduelle.
C’est en effet, par exemple, dans l’usine Bonduelle de la commune de Renescure, dans le département du Nord (59), que sont emballées les boîtes de conserve de petits pois extra-fins à l’étuvée des marques Carrefour ou Saint-Eloi.
Mais comment le savoir ?
L’opacité plutôt que la transparence
Comment le savoir ? Certainement pas en interrogeant Bonduelle qui refuse de communiquer le nom des marques de distributeurs que l’enseigne fournit et dont une partie produits à base de légumes contiennent de la viande à l’insu des consommateurs.
Quand Bonduelle affirme ne pouvoir répondre
Interrogé, le service consommateurs de Bonduelle indique être tenu à la confidentialité. Priorité au business donc, savoir ce qu’il y a dans notre assiette passe après les relations commerciales entre les géants de l’agro-alimentaire.
Bonjour Monsieur,
Nous accusons réception de votre question concernant des produits que nous fabriquons pour certaines enseignes de distribution.
Malheureusement, les relations contractuelles avec nos clients Marques de distributeurs ne nous autorisent pas à répondre en leur nom.
Nous vous remercions pour votre compréhension et vous invitons à vous rapprocher directement des enseignes concernées par votre demande.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur, nos meilleures salutations.
Qu’à cela ne tienne. Dans un prochain article, nous partagerons avec vous les quelques pistes qui permettent de remonter jusqu’à ces marques de distributeurs. Si l’industrie agro-alimentaire s’échine à perdre les consommateurs dans un dédale d’informations nébuleuses, il demeure toujours possible d’obtenir les renseignements que l’on désire.
Cela est certes laborieux, mais tant que les consommateurs eux-mêmes ne se décideront pas à contraindre les industriels à une réelle transparence, ces derniers continueront à maquilleur leurs produits comme des voitures volées. Il en va des milliards d’euros qui finissent dans les poches de leurs actionnaires.
Enfin, outre la marque Cassegrain qui lui appartient, Bonduelle possède Artics Gardens et Globus, deux marques qui contribuent à consolider l’implantation du groupe à l’international.
Document Bonduelle
L’effet domino pourrait ainsi dépasser les frontières hexagonales bien plus qu’on ne l’envisagerait de prime abord, tant il pourrait être amplifié par Carrefour, Auchan, Aldi, etc., qui commercialisent aussi leurs marques de distributeur dans le monde entier. Carrefour n’est-il pas le numéro 2 mondial de la grande distribution, derrière l’américain WallMart ?
Le 10 mai, un site en néerlandais rapportait l’affaire :
Pour Bonduelle, le pire est peut-être à venir.
salam alaycoum ikhwane,
« Carrefour, Auchan, Aldi, etc., qui commercialisent aussi leurs marques de distributeur dans le monde entier »
est-ce que les surgelés PICARD seraient également concernés?
pouvez-vous envisger un article résumant les marques, et produits impliqués dans ce mensonge général ?
exemple comme un tableau mettant en exergue ces informations.
ceci permettrait un partage de l’information simple rapide et direct.
merci pour votre aide.