Un sombre Premier ministre, accident politique de la Ve République, fulmina voilà quelques jours après que son ministre de l’Economie préféra comprendre les attentats de novembre dernier à Paris à vitupérer et à s’agiter en promettant le feu et le sang comme seule réaction à ces tragiques événements.
Exit l’analyse, l’heure de l’électoralisme martial a sonné. 2017 approche à grands pas, il est temps d’instrumentaliser les menaces d’attentats et la peur des Français en vue de se faire réélire. Rien d’étonnant cela dit à ce qu’un homme politique comme Manuel Valls verse dans un populisme va-t-en-guerre, expédient naturel des médiocres.
Dieu merci, il demeure des individus en France qui à ses discours dangereux qui font le jeu des terroristes opposent des analyses dépassionnées qui au-delà des symptômes s’intéressent aux causes. Parmi eux, le brillant François Burgat, politologue et directeur de recherche à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (IREMAM) à Aix-en-Provence.
Dans une conférence donnée le 2 février dernier à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), ce dernier livre une réflexion autrement plus féconde et apaisée que les vociférations des prétendants à la présidentielle et de leurs affidés. Plutôt que de vous en livrer un résumé qui l’appauvrirait, nous vous recommandons grandement d’écouter cette conférence en vous rendant sur le site Canal U. Cliquez à cet effet sur le lien suivant : Etat islamique : sens et portée d’une rupture.
On appréciera la grille lecture qui jamais ne se départ de la réalité, de l’histoire et du contexte géopolitique dont nul ne devrait faire l’économie. Mais plus agréable encore, François Burgat nous épargne les sornettes à la Gilles Kepel ou les inepties outrancières à la Dounia Bouzar.
Salam aleykoum,
François Burgat a toujours eu une vision et un discours raisonné, emprunt d’arguments scientifiques au sens débarrassés du parasitage idéologique. On ne peut d’ailleurs que constater ses rares apparitions médiatiques car pas en adéquation avec la doxa ambiante.