Ramadan 2025 : dates de début et de fin

Ramadan 2025 devrait débuter aux alentours du vendredi 28 février et prendre fin vers le 30 mars. L’aïd al-fitr devrait être célébré le 31 mars.

En 2024, le mois de ramadan a commencé selon les pays lundi 11, mardi ou mercredi 13 mars. Pour en savoir plus, cliquez sur le lien suivant : 1er ramadan 1445 : lundi 11, mardi 12 ou mercredi 13 mars selon les pays.

Il a pris fin mardi 9 avril, dans un certain nombre de pays où l’aïd al-fitr sera donc célébré mercedi 10 avril.

En 2025, ramadan débutera et s’achèvera donc une dizaine de jours plus tôt.

Comment la date du ramadan est-elle fixée en France ?

Retenons au préalable une règle fondamentale : ce qui rend le jeûne obligatoire, c’est l’observation effective du croissant lunaire ou l’accomplissement du mois précédent ramadan si la Lune n’a pas été vue.

Longtemps, les instances dites « représentatives » des musulmans ont laissé croire qu’elles appliquaient cette règle et qu’elles procédaient à l’observation du ciel pour y chercher le croissant lunaire. En réalité, les responsables du Conseil français du culte musulman (CFCM) se contentaient de se réunir symboliquement à la mosquée de Paris le 29 du mois de chaabane pour annoncer ensemble, signe d’une prétendue union, la date du 1er ramadan.

Or, cette annonce a lieu systématiquement avant le coucher du soleil ; ces dernières années, environ une heure et demie avant. Ces instances attendent la décision officielle l’Arabie saoudite pour à leur tour décréter la date de début de ramadan pour la France.

En soi, ce choix n’est pas problématique : on peut en effet soit procéder à l’observation du ciel soit suivre un pays qui annonce avoir vu la Lune. Or en France, ce choix, les représentants des communautés musulmanes ne l’assument pas.

Leur souhait est d’imposer le calcul astronomique et d’enterrer le recours à la vision, alors même qu’il arrive régulièrement que les astronomes eux-mêmes ne soient pas d’accord sur les dates prévisionnelles de début et de fin de ramadan, comme ce fut le cas en 2024. Le dessein est purement politique.

Depuis 2022, l’animosité entre le CFCM et les associations dissidentes pousse chaque partie à annoncer avant l’autre, soit plusieurs semaines avant le début effectif de ramadan, les dates pour la France.

Croissant lunaire de ramadan : en quoi consiste l’observation lors de la nuit du doute ?

Si les dates de début et de fin de ramadan ne sont connues qu’au soir du 29 chaabane, c’est parce qu’il faut attendre les résultats de l’observation du croissant lunaire par des comités dédiés.

Le Prophète ﷺ a dit, en substance :

« Commencez le (mois de) jeûne en le voyant [le croissant], et cessez le (mois de) jeûne en le voyant. Si (le croissant) demeure invisible, complétez trente jours dans le mois de cha’bân. » (sens du hadith rapporté par les imams al-Bukhârî et Muslim)

Cette pratique n’est pas spécifique au ramadan. Partout dans le monde, tous les 29 de chaque mois (lunaire) de l’année (musulmane), des comités d’observation s’emploient à chercher la nouvelle lune et son croissant naissant.

Ces comités sont institutionnels, comme au Maroc, au Sénégal, au Pakistan ou encore en Indonésie ou civils, comme en France avec feu l’Observatoire lunaire des musulmans de France, en Australie, en Afrique du Sud ou encore au Royaume-Uni avec Wifaqululama.

Après observation, les résultats sont transmis à l’autorité compétente qui elle seule a le pouvoir de décréter la date officielle de début de mois. Au Maroc, par exemple, c’est le ministère des Habous et des Affaires islamiques ; en Tunisie, le mufti de la République.

En 2024, la nuit du doute a eu lieu :

• dimanche 10 pour les pays ayant débuté chaabane le 11 février,
• lundi 11 pour le second groupe ayant débuté chaabane le 12 février.

Date ramadan 2025

Les dates de début et de fin du mois de ramadan ne sont connues que le 29e jour du mois de chaabane, après que les musulmans, partout dans le monde, ont observé le ciel à la recherche du croissant de lune (hilal), ce après le coucher du soleil, lors de la nuit dite « du doute ».

Si le croissant lunaire est vu, alors le début du mois de ramadan est décrété pour le lendemain. Dans le cas contraire, le mois de chaabane comptera un jour de plus, soit trente jours et non vingt neuf, et le mois de ramadan débute le surlendemain.

Ramadan avance d’une dizaine de jours chaque année

Ramadan 2025 débutera une dizaine de jours avant ramadan 2024, qui lui-même a débuté une dizaine de jours avant ramadan 2023. Ceci s’explique par le décalage entre le calendrier grégorien, qui est solaire, et le calendrier musulman, qui est lunaire. Le premier compte 365 jours contre quelque 354 pour le second.

C’est pourquoi le mois de ramadan ne tombe jamais aux mêmes dates — du calendrier grégorien — d’une année à l’autre. Ajoutons qu’il faut attendre un cycle de 33 ans pour voir le mois de jeûne débuter à la même date.

Pour en savoir plus, consultez l’article suivant : Pourquoi le mois de ramadan change de dates et « avance » chaque année ?

Calendrier ramadan 2025

Tout musulman est tenu d’observer au quotidien cinq prières canoniques. A l’occasion du mois de ramadan, deux de ces cinq prières retiennent un peu plus l’attention que les trois autres :
– d’abord la prière du subh (appelée aussi « fajr »), observée avant l’aube
– ensuite la prière du maghrib, accomplie après le coucher du soleil.

La première est la limite à partir de laquelle l’abstinence liée au jeûne débute. Dans un pays musulman, l’adhan, proclamé par le muezzin depuis sa mosquée, permet d’être alerté sur-le-champ. Le maghrib est la prière à partir de laquelle on peut de nouveau manger, boire, etc. Les jeûneurs retournent, pourrait-on dire, à la vie normale, jusqu’au lendemain matin à l’heure du subh.

Pour obtenir et télécharger le calendrier ramadan de l’une des 36 000 villes et villages de France, il vous suffit de cliquer sur le lien : Calendrier ramadan 2025.

Vous trouverez sur Al-Kanz un article qui vous détaille la démarche à suivre : Calendrier ramadan : voici comment télécharger gratuitement celui de votre ville.

Début de ramadan 2025 : observer le ciel pour voir la lune

En islam, le début et la fin de ramadan sont déterminés par l’observation du ciel à la recherche du croissant lunaire. Même si l’on entend ces derniers jours des propos qui rejette cette pratique prophétique, il y a unanimité des quatre écoles sur l’obligation de l’observation lunaire.

Avant ramadan 2025, chaabane pour s’y préparer

Aborder le mois de jeûne et de prières dans la meilleure des dispositions est possible à condition de s’y préparer : Ramadan à nos portes : six étapes à franchir pendant le mois de chaabane.

Ramadan 2025, heure d’hiver, heure d’été

En 2025, ramadan fut à cheval entre le mois de mars et le mois d’avril, soit entre l’heure d’hiver et l’heure d’été. Les journées de jeûne ont été plus courtes lors des deux premiers tiers du mois béni que lors du dernier tiers.

A partir de ramadan 2025, le jeûne sera observé selon l’heure d’hiver ; sauf à ce que la France, et plus généralement l’Europe, se décident à en finir définitivement avec le changement d’heure.

On l’a vu les dates de ramadan sont mouvantes du fait du décalage de dix à douze jours entre les calendrier musulman et grégorien.

Ramadan 2025 devrait commencer vers le 28 février. D’année en année, le mois de jeûne débute de plus en plus tôt. Entre fin octobre (période où l’on passe à l’heure d’hiver) et fin février, il y a environ quatre mois, soit environ 120 jours.

Il faudra donc dix ans, à raison de dix à douze jours de recul, pour que le début de ramadan coïncide au passage en heure d’hiver. Autrement dit, la prochaine fois où les musulmans recommenceront à jeûner pendant l’heure d’été sera aux alentours de 2034 ou 2035.

Se préparer au ramadan à la fin octobre

Pourquoi la fin octobre ? L’explication est simple : tous les ans, dans la nuit du samedi au dernier dimanche d’octobre, la France passe de l’heure d’été à l’heure d’hiver. Les journées sont alors plus courtes, les nuits plus longues.

Il est dès lors plus facile de jeûner le jour et prier la nuit. Il fait en outre plutôt froid. Autant dire que les conditions pour un jeun sans chaleur ni durées telles celles éprouvées en été sont optimales.

En 2024, dimanche 27 octobre sera le premier jour en heure d’hiver. Les musulmans auront ainsi quatre mois pour se préparer en multipliant les jours de jeûne avant ramadan 2025 – 1446.

Fin du ramadan 2025

Le dernier jour du mois de jeûne aura lieu, en 2025, aux alentours du 30 mars in sha’a-Llah. La date définitive sera connue lors de la nuit du doute, à la fin du mois de ramadan.

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Date ramadan 2025 en Algérie, au Maroc, au Sénégal, etc.

La détermination du premier jour de chaque mois lunaire, mois de ramadan compris, est propre à chaque pays ou contrée. Ce sont les autorités, qui se fondent sur les comités d’observation du croissant lunaire, qui décrètent la date. C’est pourquoi le mois de ramadan débute parfois à des dates différentes d’un pays à un autre.

Comme chaque année, nous vous tiendrons au courant in sha’a-Llah en temps et en heure du début de ramadan au Maroc, ramadan en Algérie, en Indonésie, au Sénégal, en Malaisie, au Japon, en Australie et d’autres pays à travers le monde.

En 2024, ramadan a commencé lundi 11 mars dans les pays suivants :

Mardi 12 mars dans ces autres pays :

et mercredi 13 mars dans ces pays

Il faut le répéter : ce n’est en rien problématique que tous les musulmans du monde entier ne commencent pas à jeûner le même jour. En revanche, il est important que les fidèles d’un même pays abordent et achèvent ramadan en même temps.

Ramadan et prévisions astronomiques

Tous les ans, des astronomes livrent leurs prévisions de dates de début et de fin du mois de ramadan. C’est le cas notamment d’Ibrahim Al-Jarwan, astronome et directeur du planétarium de Sharjah.

En 2024, selon le scientifique émirati, ramadan devait débuter lundi 11 mars et compter 30 jours. Ces prévisions sont partagées par l’Egyptien Jad Al-Qadi, mais pas par le Marocain Hassan Talibi selon qui ramadan débutera le lendemain mardi 12 mars.

Selon les prévisions d’Ibrahim Al Jarwan, ramadan 2025 devrait débuter le 1er mars. Conclusions différentes pour l’astronome marocain Ali Amraoui qui prédit un ramadan débutant le 2 mars au Maroc.

Rappelons que ces dates prévisionnelles devaient être confirmées par l’observation du ciel le 29 chaabane lors de la fameuse nuit du doute.

Ramadan 2025 et coronavirus

En 2020, l’Arabie saoudite a décidé de suspendre dès le 27 février la délivrance de visas pour la omra et l’accès à la mosquée du Prophète ﷺ à Médine. Puis, elle ferma ses frontières et suspendit la umrah, petit pèlerinage, sine die.

En 2021, « seules les personnes immunisées » contre le coronavirus Covid-19 ont pu accomplir ce pèlerinage dès le premier jour de ramadan. La capacité d’accueil de la Grande Mosquée de La Mecque a été revue à la hausse. 150 000 fidèles ont été accueillis chaque jour pendant le mois de ramadan, 100 000 pour les prières, 50 000 pour la omra.

En 2022, 6,6 millions de musulmans ont effectué une omra contre, en 2023,… plus de 22 millions pour les seuls dix premiers jours de ramadan. Aucune restriction d’envergure n’a été constatée en 2024.

Si l’Arabie saoudite reste vigilante s’agissant d’une éventuelle reprise de la pandémie qui a frappé le monde en 2020, les conditions pour accomplir la umra, comme le hajj du reste, sont revenues à la normale.

Jeûne de ramadan, pilier de l’islam

Le jeûne du mois de ramadan est l’un des cinq piliers que compte l’islam. C’est en pratique, après l’attestation de foi (la shahada), de loin le pilier le plus suivi.

Selon des chiffres repris communément admis en France, 70 à 80 % des musulmans observent ce jeûne obligatoire pendant les 29 à 30 jours que comptent ramadan. La proportion parmi les 1,8 milliard de musulmans à travers le monde est aussi très importante.

Les quatre autres piliers de l’islam sont les suivants :
– l’attestation de foi (shahada),
– la prière (salat),
– le la zakat al-mal, que l’on peut traduire par « ¡impôt légal purificateur »,
– le hajj, pèlerinage à La Mecque et sur les lieux saints de l’islam.

Pourquoi les musulmans jeûnent-ils pendant le ramadan?

Contrairement à une idée reçue largement répandue, les musulmans ne jeûnent pas pour se rapprocher des personnes pauvres et de purifier leur corps et leur esprit. Que jeûner pendant tout le mois de ramadan permet en effet d’expérimenter la faim et la soif, à réfléchir sur les bienfaits dont nous jouissons au quotidien ou encore à avoir une plus grande empathie à l’égard des plus démunis, le but premier de ce jeûne nous est indiqué dans le Coran.

« Ô vous qui croyez ! Le jeûne vous est prescrit comme il fut prescrit à ceux qui vous ont précédés, ainsi atteindrez-vous la piété (taqwa) », lit-on en effet au verset 183 de la deuxième sourate, la sourate La Vache, Al-Baqara (sens de la traduction).
Les musulmans jeûnent d’abord et avant tout parce que c’est une prescription divine, une obligation, et le moyen d’atteindre la piété. Et donc de se rapprocher de Dieu.

Ramadan, mois de la bienfaisance et de la charité

S’il est une période en particulier durant laquelle il est très fortement recommandé de multiplier les actes de bienfaisance, de miséricorde et d’altruisme, c’est bien le mois de ramadan.

Les croyants sont encouragés à faire preuve de plus de générosité qu’à l’ordinaire tant en donnant de leur argent et de leurs biens qu’en agissant plus encore durant tout le mois avec bonté, en direction particulièrement des plus démunis et des plus faibles.

Multiplier les gestes d’entraide et de solidarité au sein des communautés musulmanes certes, mais au-delà dans sa rue, son quartier, sa ville et plus généralement dans la société.

Qu’est-ce que la nuit du doute ?

On associe traditionnellement la nuit du doute au début et à la fin du mois de ramadan. En réalité, chaque dernière nuit de chaque mois lunaire est en soi une nuit du doute. Elle correspond au 29 de chaque mois du calendrier musulman. C’est au cours de cette nuit, plus justement après la prière du maghrib que le ciel est scruté à la recherche du croissant lunaire qui suit la nouvelle lune et annonce le premier jour du mois suivant.

Etymologie du mot « ramadan »

« Ramadan » est un mot arabe, « رمضان », issu de la racine trilitère « ر م ض » (R-M-D), qui signifie « être chaud, ardent, brûlant ». L’étymologie du mot a fait l’objet de nombreuses discussions entre les érudits.

Lors d’une de ses récentes assises, le cheikh marocain Saïd Al-Kamali a rappelé que ramadan venait du mot « ar-ramadh », qu’il explique de la sorte : ar-ramadh désigne la surchauffe du sable due à la canicule, surchauffe qui empêche d’y poser son pied. « Al-ramdah », autre terme arabe, désigne la terre extrêmement brûlante, a ajouté le savant.

Si l’origine sémantique de ramadan est bien liée à la chaleur, il y a divergence sur son étymologie :
– d’aucuns affirment que, lors de l’arabisation du calendrier, les noms ont été choisis selon le moment. Le mois de jeûne ayant coïncidé avec la canicule, il a été appelé « ramadan ».
– d’autres soutiennent que le mois de jeûne se nomme « ramadan », car il correspond à cette période durant laquelle les péchés sont brûlés, en d’autres termes absous.
– d’autres encore pensent que ce mois s’appelle « ramadan », du fait que, par la soif liée au jeûne, il brûle la gorge de celles et ceux qui jeûnent.

Ramadan 2025, ramadan plus sain, ramadan sans sucre

Le mois de ramadan peut être l’occasion sinon de se sevrer du sucre, à tout le moins d’en diminuer drastiquement sa consommation. Chacun peut tenter de relever le défi suivant : ne consommer aucun sucre raffiné pendant ramadan en s’engageant à observer un a minima pour un mois de jeûne sans sodas ni sucreries ?.

Suhur et iftar, les repas pendant ramadan

Pendant le mois de ramadan, et au-delà tout jour de jeûne, on compte deux repas principaux : le suhur (ou sahur, sehri) et l’iftar :
— Le suhur est le repas d’avant l’aube. Traditionnellement, on se lève une à une heure et demie avant la prière du fajr (subh) pour prendre qui un petit déjeûner, qui un simple verre d’eau, qui encore un véritable repas bien consistent. le suhur n’est pas obligatoire, mais plutôt recommandé.
— l’iftar est le repas pris à la fin de la journée de jeûne, juste après la prière du maghrib (quatrième prière sur les cinq prières quotidiennes obligatoires).

Lundi 6 décembre 2023, l’Unesco inscrit l’iftar à son patrimoine immatériel.

Lire – Les mots de ramadan

Imsak : cesser de manger avant l’heure de la prière

L’imsak est l’acte de s’abstenir. Le terme designe le moment où l’on cesse de manger et de boire avant d’entamer une journée de jeûne, pendant le mois de ramadan ou le reste de l’année.

En réalité, l’imsak est seulement une indication dont le seul objectif est d’éviter aux personnes qui souhaitement jeûner de ne pas dépasser la limite autorisée, en l’espèce l’heure de la prière, le subh.

En d’autres temes, l’imsak est une sécurité, qui permet à chacun de ne pas étendre son suhur (repas matinal d’avant l’aube) jusqu’après l’heure légale et donc de ne pas invalider de facto le jeûne. On peut évidemment manger jusqu’à l’heure de la prière, et préférer ne pas s’arrêter à l’imsak.

Ramadan mois sacré ou mois béni ?

Oui, a priori, le mois de ramadan est bien sacré. Sauf qu’en islam, l’appellation « mois sacré » renvoie à un sens bien précis, plus précisément à quatre mois, et seulement quatre, du calendrier musulman :

– muharram
– rajab
– dhu al-qi’da
– dhu al-hijja.

Ramadan ne fait pas partie de ces mois sacrés. On pourrait débattre à l’envi sur l’emploi légitime ou non du qualificatif sacré pour un mois associé à une pratique on ne peut plus religieuse. Et donc sacrée.

Plutôt que de perdre son temps dans ce type de discussion sans fin, il peut être plus simple de préciser simplement que ramadan n’est pas un mois sacré au même titre que les quatre mois cités plus haut.

Qui peut ne pas jeûner pendant ramadan ?

Pilier de l’islam, avec l’attestation de foi, la prière, le hajj et la zakat, le jeûne du ramadan est obligatoire pour tout musulman pubère, doué de raison, apte physiquement et qui n’est pas en voyage. Condition supplémentaire pour les femmes : ne pas être en période de règles (menstrues) ou de lochies.

Il existe toutefois des cas pour lesquels l’obligation de jeûner pendant ramadan est levée :
1- Etre enceinte et craindre pour sa propre santé ou pour celle de son enfant à naître
2- Avoir un examen médical très important à passer un jour du mois de ramadan
3- Souffrir d’une maladie chronique que la pratique du jeûne pourrait aggraver. Le diabète, par exemple, est l’affection la plus souvent évoquée, s’agissant de ramadan.
4- Allaiter son nourrisson et supporter avec beaucoup de peine le jeûne de ramadan
5- Etre d’un âge très avancé qui rend le jeûne impossible
6- Etre, pour la femme, en période de menstrues (règles) :
7- Etre, pour la femme, en période de lochies
8- Etre impubère
9- Ne pas être doué de raison (être fou)
10- Etre en voyage

A partir de quel âge doit-on jeûner ?

Une autre question, très proche, se pose aussi assez souvent : à partir de quel âge peut-on jeûner ?

Pour la première question, la réponse est claire, et simple : tout musulman doit obligatoirement jeûner à partir du moment où il a atteint la puberté, laquelle doit se manifester concrètement, par les différentes changements physiologiques propres à ce passage de l’enfance à l’âge adulte.

S’agissant de la seconde question : on peut commencer à jeûner quelques jours, bien avant la puberté. Il n’est pas rare que les enfants veuillent absolument, par mimétisme, faire comme leurs parents ou leurs aînés.

Dans ce cas, il convient de les accompagner avec sagesse et intelligence en leur proposant par exemple de jeûner un jour entier, un mercredi, un samedi ou un dimanche, jours sans école. Aux tout-petits, on peut proposer de « jeûner » quelques heures, jusqu’à midi par exemple.

Jeûner pendant ramadan est une adoration certes personnelle, mais qui dépasse chaque individu, qui dépasse même la seule sphère religieuse. « Faire comme les grands » est important pour tout enfant. Jeûner comme les grands, réellement ou presque, l’est tout autant quand on est une petite musulman ou une petite musulmane. Le tout est, pour les parents, de veiller à ce que sa santé et son bien-être ne soient pas mis en danger.

Ramadan, zakat al-fitr et zakat al-mal

La zakat, souvent traduite par « aumône », est appelé aussi « impôt social purificateur ». Elle est obligatoire à tout croyant qui remplit certaines conditions.
Attention, il ne faut pas confondre zakat al-fitr et zakat al-mal.

La zakat al-fitr doit être acquitté avant l’aïd al-fitr, fête qui sanctionne le mois de ramadan. Elle est obligatoire pour toute personne qui a de quoi manger pour un jour et une nuit et qui possède un surplus de nourriture ; et doit être payée au nom de toute personne à charge.

Pilier de l’islam, zakat al-mal ne doit pas être acquittée nécessairement à la fin de ramadan. Il s’agît d’un impôt sur l’épargne qui s’élève à 2,5 % de ladite épargne, à condition que celle-ci est égale ou dépasse un certain seuil, appelé « nissab », à partir duquel on devient imposable. Le montant du « nissab » est de 85 grammes d’or.

I’tikaf, retraite spirituelle pendant ramadan

Lors des dix derniers jours du mois de ramadan, il est de tradition de partir en retraite spirituelle, en i’tikaf. Selon un hadith authentique, le Prophète ﷺ se retirait lors de la dernière décade de ramadan : « Le Prophète ﷺ accomplissait l’i’tikaf pendant la dernière décade du mois de ramadan jusqu’à sa mort. Après sa mort ses femmes ont continué à la faire. » (hadith rapporté Buukhari)

Mosquées accueillant les fidèles à l’occasion de l’i’tikaf

Il s’agit lors de ces dix derniers jours de ramadan de s’offrir pleinement à la méditation et à l’adoration. Ascèse spirituelle, l’i’tikaf permet en effet de s’extraire du quotidien, de s’éloigner des vicissitudes d’ici-bas pour se vers tout entier vers Dieu : multiplier les prières, réciter et lire le Coran abondamment, méditer, etc., autant d’actions pour consolider sa foi et terminer ramadan meilleur croyant qu’avant.

Organiser l’i’tikaf dans sa mosquée ne nécessite pas beaucoup de moyens. Il est toutefois nécessaire d’avoir un minimum d’espace disponible pour que les fidèles puissent aménager leur espace personnel sans déranger le bon déroulement des prières. Avoir de quoi préparer les repas est un plus non négligeable.

Laylat al-Qadr, nuit du Destin

Si les dix derniers jours de ramadan revêtent une importance toute particulière, il est une nuit dans cette dernière décade encore plus singulière. Il s’agit de la nuit du Destin (Laylat al-Qadr).
Dans la sourate éponyme, Allah nous indique qu’elle est « meilleure que mille mois », soit plus de 83 ans.
Les croyants sont vivement invités à chercher cette nuit parmi les dix derniers jours de ramadan, plus justement lors des nuits impaires de ramadan. Chercher cette nuit, c’est concrètement veiller plutôt que dormir, multiplier les actes d’adoration, la prière et la lecture du Coran, bien évidemment.
Laylat al-Qadr est une nuit durant laquelle le pardon de Dieu est fortement sollicité. La manquer, c’est passer à côté de bénédictions à la valeur inestimable.

Fidya, compensation pour ceux qui ne peuvent plus jeûner

« […] Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter qu’(avec grande difficulté), il y a une compensation : nourrir un pauvre. […].»

Il arrive qu’à cause d’une maladie chronique sérieuse, comme le cancer, le diabète et tout autre maladie se révélant être vraiment une entrave pour observer le quatrième pilier de l’islam, on ne puisse jeûner. Précisons tout de suite qu’il n’est pas question là des affections bénignes (rhume, migraine, etc.) qui peuvent parfois contraindre à ne pas jeûner : dans ce cas, il faut rattraper les jours de jeûne manqués avant le mois de ramadan prochain.

Il convient alors de s’acquitter d’une compensation appelée « fidya ». Chez les malikites, soit pour l’écrasante majorité des musulmans en France, elle correspond à un quart de zakat al-fitr. Chez les hanafites, le montant de la fidya équivaut à celui de zakat al-fitr.

Combien d’heures jeûnera-t-on cette année pendant ramadan ?

Le jeûne de ramadan est un jeûne diurne. La durée d’une journée d’abstinence varie en fonction des heures de lever de l’aube – et non du soleil – et du coucher du soleil. De fait, on jeûne plus longtemps au nord de la France qu’au sud.

En 2023, en moyenne, on a jeûné au Nord entre 14 heures, en début de ramadan, et 16 heures, à la fin. En revanche, au Sud, les journées ont été de moins de 14 heures au début et d’un peu plus de quinze heures à la fin.

Prenons deux exemples, avec la ville de Lille (59000) au nord de la France et Marseille au Sud.

A Lille donc, en considérant que le premier jour de ramadan correspond au jeudi 23 mars (date à confirmer par l’observation du ciel, le 29 du mois de chaabane), les musulmans ont cessé de manger au plus tard à 5h13 France pour rompre leur jeûne à 19h08. Mi-ramadan, la journée de jeûne a commencé à 5h38 et prendra fin à 20h31. Enfin, le dernier jour de ramadan, les Lillois musulmans ont jeûné de 5h01 à 20h53. Soit :

• 13 heures et 55 minutes le 1er ramadan
• 14 heures et 53 minutes le 15 ramadan
• 15 heures et 52 minutes le dernier jour de ramadan

• 13 heures et 39 minutes le 1er ramadan
• 14 heures et 22 minutes le 15 ramadan
• 15 heures et 07 minutes le dernier jour de ramadan

Pourquoi le ramadan dure 29 ou 30 jours ?

Le mois de ramadan est l’un des douze mois du calendrier musulman. Ce calendrier, appelé aussi « calendrier hégirien », est lunaire et non solaire comme le calendrier grégorien.

L’année musulmane compte ainsi moins de jours que l’année grégorienne : 354 jours – et 355 – contre 365 ; et des mois lunaires de 29 ou 30 jours contre 30 ou 31 jours pour le calendrier grégorien, exception faite du mois de février.

Si cela vous paraît quelque compliqué, il suffit de retenir que les mois du calendrier musulman suivent les cycles de la Lune, comme l’explique bien cette infographie d’Al-Jazeera.

Ramadan dans un pays où le Soleil ne se couche pas

Voilà un sujet qui attise souvent la surprise et l’interrogation : le jeûne, qu’il s’agisse celui, obligatoire, du mois de ramadan ou celui, surérogatoire, pratiqué tout au lons de l’année, commence à l’aube et s’achève au maghrib, après le coucher du Soleil.

Comment donc faire alors dans un pays où le Soleil ni ne se lève ni se couche ? A quelle heure précise cesser de manger et de boire ? A quelle heure rompre son jeûne  ?

Les jurisconsultes musulmans ont de longue date été sollicités pour apporter une solution aux musulmans vivant dans des pays comme la Suède, la Norvège ou encore la Finlande. L’une des réponses les plus communément apportées est la suivante : il convient de débuter sa journée de jeûne et de l’achever selon les horaires de prière du pays le plus proche où le soleil se lève et se couche.

Omra pendant ramadan

Traditionnellement, le mois de ramadan est très prisé par les musulmans pour accomplir, tout ou partie du mois, une omra (dite « petit pèlerinage »). Si la saison de la omra a bien repris à l’automne 2020, c’est dans des conditions drastiques liés à la pandémie de coronavirus Covid-19 que les pèlerins l’effectuent.
L’obligation du vaccin anti-Covid a d’ailleurs amené toutes les personnes qui préfèrent se tenir loin des Pfizer, Moderna et autre Astra Zeneca à renoncer à accomplir la umrah sine die.

Jusqu’à début mars 2022 : les autorités saoudiennes ont en effet annoncé la fin de la vaccination obligatoire et des restrictions sanitaires, tant pour pénétrer dans la grande mosquée de La Mecque et la mosquée du Prophète ﷺ à Médine que pour effectuer une omra. Fin mars, elles n’avaient toujours pas livré les détails ni les dates de la mise en application de cette mesure.

Mercredi 30 mars 2023, le ministère saoudien du Hajj et de la Omra publiait un clip publicitaire sur Twitter indiquant attendre impatiemment le retour des pèlerins musulmans du monde entier. « Vous nous avez manqués, nous avons donc levé les restrictions de voyage. […] Pas de [tests] PCR, pas de quarantaine, pas de distanciations sociales, pas de preuves de vaccinations, les visas US, UK, Schengen sont acceptés », peut-on lire dans cette vidéo promotionnelle.

Début janvier 2023, à l’occasion du salon Expo Hajj 2023, Tawfiq Al-Rabiah, ministre saoudien du Hajj et de la Omra, a, entre autres annonces, indiqué que les titulaires d’un visa omra pourront faire du tourisme et visiter les villes d’Arabie saoudite de leur choix.

La même année en mars, les autorités saoudiennes ont annoncé la possibilité désormais de réserver sa omra depuis la plateforme en ligne Nusuk, la même que celle dédiée au hajj.

Jours blancs en attendant ramadan

Toute l’année, les jours blancs, qui correspond aux 13, 14 et 15 jours de chaque mois lunaire — sont associés à un jeûne surérogatoire, autrement dit facultatif, mais méritoire, recommandé. Sauf pendant ramadan.

Cela coule de source : on jeûne du 1er au 29 (ou 30) ramadan. On jeûne donc a fortiori les 13, 14 et 15 compris. Elémentaire, certes mais l’évidence est parfois bonne à rappeler : puisque l’on jeûne déjà pendant ramadan, la question du jeûne des jours blancs ne se pose pas. Tout simplement.

Ramadan 2026, ramadan 2027, ramadan à l’avenir

Le calendrier musulman compte 354 jours contre 365 jours pour le calendrier grégorien. Ce décalage d’une dizaine de jours explique que ramadan débute toujours plus tôt chaque année.

Les les dates prévisionnelles suivantes pour les prochaines années sont les suivantes :

• Ramadan 2026 – 1447 : début aux alentours du 17 février, fin vers le 18 mars
• Ramadan 2027 – 1448 : début aux alentours 7 février, fin vers le 8 mars
• Ramadan 2028 – 1449 : début aux alentours du 27 janvier, fin vers le 26 février

Pour trouver les dates prévisionnelles de ramadan 2029, ramadan 2030, ramadan 2031, etc., il suffit donc d’avancer la date d’environ dix jours par rapport au ramadan précédent.

[Mise à jour mardi 19 novembre 2024 à 17h34]