Cliquez pour agrandir l’image
Dictionnaire de la violence. C’est le titre d’un ouvrage auquel ont participé deux cents auteurs : philosophes, juristes, sociologues, psychanalystes, historiens, théologiens et anthropologues.
Ce matin, en le parcourant, nous avons constaté qu’une entrée est consacrée à l’islamophobie (pp. 742-747). Son auteur, Vincent Geisser, sociologue et politologue, y discute du concept à la lumière des positions, souvent tranchées, des uns et des autres.
Parmi les auteurs cités, il en est un, Alain Gresh, journaliste et ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, dont le propos fait écho l’actualité immédiate. Voici l’extrait.
« Sous couvert de critique de la religion, on stigmatise toute une communauté, renvoyée à son « identité » musulmane, qui serait « naturelle », « biologique ». et il suscite aujourd’hui un trouble important chez ce que l’on nomme les « musulmans », y compris les athées ou ceux qui n’accordent aucun poids à la religion.
C’est ce nouveau masque du vieux fond de racisme anti-arabe et anti-Maghrébin conjugué avec l’idée d’une « menace » internationale que le terme « islamophobie » recouvre. »
L’article, publié en 2014, sur le site Les Mots sont importants (LMSI) est disponible en ligne dans son intégralité. Cliquez sur le lien suivant pour y accéder : A propos de l’islamophobie. Plaidoyer en faveur d’un concept controversé.
Jeudi 20 juin, la député Laetitia Avia a supprimé le mot « islamophobie » de son projet de loi contre la haine sur Internet, après les pressions du groupuscule extrémiste Printemps républicain. Le même jour, Paris Match publie une interview surréaliste de Gérard Larcher, président actuel du Sénat, en compagnie de l’historien Marcel Gauchet. Edouard Drumont aurait grandement apprécié cet énième avatar du Protocole des Sages du Caire.