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Des priorités pour qui souhaite apprendre l’islam

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Apprendre l’islam est indispensable pour tout musulman. Faut-il rappeler que le premier verset coranique n’est autre que « Lis au nom de ton Seigneur » ? (Sourate Al-‘Alaq, verset 1).

Qu’il s’agisse d’apprendre le dogme (unicité de Dieu, piliers de la foi, etc.) ou d’apprendre la pratique (prière, jeûne, etc.), un minimum est requis.

S’il n’est pas demandé à chaque croyant d’être expert en droit musulman, en exégèse du Coran ou des hadiths, ni même en sira (histoire de la vie du Prophète ﷺ), sans certaines connaissances basiques il n’est pas possible d’adorer correctement son Seigneur.

Certes, mais qu’apprendre et comment apprendre ? C’est à ces questions que Yaqoub El Moumni et Chawqi Chadli répondent dans le dernier chapitre de leur ouvrage consacré aux « pseudo-muftis » qu’ils soient « ignorants sincères » ou « prédicateurs faussaires ». Extrait.

« Quelles sont les priorités de l’apprenant ? Par quoi doit-il commencer ? Cette question est cruciale, car en se trompant de priorités, l’étudiant s’attaque à des questions secondaires, voire pointues, sans les outils essentiels et premiers. Ainsi, on peut rencontrer des débutants qui, il y a quelques mois, étaient loin de toute conscience religieuse et de toute pratique, et qui aujourd’hui parlent de mise en garde, de takfîr [excommunication, ndlr], etc. En général, cette aberration trouve son origine dans le fait que ces débutants, lors de leur retour à l’islam, ont été touchés par un discours binaire, simpliste, qui leur a fait croire que ces questions étaient essentielles pour comprendre la religion.

En réalité, quand on lit la biographie du Prophète ﷺ, quand on médite la manière dont Allah révélait les versets pour enseigner l’islam aux gens, on se rend compte que les priorités de l’apprenant sont les suivantes :
– la foi, par l’étude du dogme, notamment celui relatif aux six piliers de la foi. Les premières révélations à La Mecque sont essentiellement des messages de foi, Allah nous montre ainsi que c’est par là que commence l’enseignement de l’islam ;
– l’éthique et la bonne moralité, à travers l’étude des versets et hadiths qui s’y rapportent. C’est pourquoi les hommes de science accordent tant d’importance à des livres tels que Les 40 hadiths de l’imam Al-Nawawî ou Les jardins des vertueux du même auteur ; les règles cultuelles, surtout celles des piliers de l’islam (comment prier, comment jeûner, etc.). Ici, il convient de suivre la méthode de son professeur et de ne pas tomber dans les querelles fanatiques qui ont parfois opposé les partisans des différentes écoles juridiques;
– la mémorisation du Coran et l’apprentissage d’une récitation correcte. Cela ne peut se faire qu’auprès d’un professeur, car étudier individuellement le Coran sans être corrigé par une personne qualifiée, mène inéluctablement à des erreurs de prononciation et de mémorisation ;
– l’étude de la vie du Prophète ﷺ qui est l’illustration vivante des préceptes de l’islam. Cette étude est incontournable, car le modèle prophétique nous montre comment cheminer avec modération, elle constitue le garde-fou idéal contre toute forme d’extrémisme.

Il convient d’avancer parallèlement et progressivement sur ces différentes priorités. Quand ces notions sont suffisamment acquises, l’apprenant pourra alors s’approfondir en étudiant les fondements du droit, les sciences du hadith, la jurisprudence comparée, etc. »

Extrait de Les Pseudo-Muftis. De l’ignorant sincère au prédicateur faussaire, Yaqoub El Moumni et Chawqi Chadli, éditions Al-Hadith, Bruxelles, 2021, pp. 135-136.

Pour en revenir au bouquin lui-même, sa lecture, plutôt facile, permettra au néophyte de prendre conscience, à l’expert de se rappeler, combien parler d’islam est une lourde responsabilité. Lourde en ce que cela engage Dieu et Son Prophète ﷺ, et l’ensemble des croyants, lourde dans les conséquences parfois tragiques et contraires à l’islam.

Les Pseudo-Muftis est tout à la fois un rappel salutaire pour chacun (ne parler d’islam qu’à la seule condition de maîtriser le sujet, jamais pour la course aux retweets et autres likes) et un appel aux prédicateurs : la recherche du buzz – particulièrement dénoncé par les auteurs – ne fait pas bon ménage avec des intentions souvent nobles.

Pour acquérir l’ouvrage, rendez-vous dans la boutique en ligne de la librairie Al-Bayyinah en cliquant sur le lien suivant : Les Pseudo-Muftis. De l’ignorant sincère au prédicateur faussaire

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1 COMMENTAIRE

  1. es-selèmou 3aleykoum

    Je conseille vraiment le livre ; il est synthétique, utile et agréable à lire. Pour poursuivre un peu le sujet, on constate que l’enseignement de l’islam s’est détérioré considérablement ces dernières années à cause de trois phénomènes. L’islam, celui enseigné aux enfants par les associations s’apparente à un bourrage de crâne, à une matière scolaire à bachoter les mercredi et samedi, parce qu’on se concentre sur l’apprentissage du Coran par cœur au lieu de faire aimer et craindre Allah. L’Islam tel qu’il est enseigné par les célébrités de Youtube s’apparente à de la recherche de pouces bleus, produisant des imams-youtubeurs qui, malgré leur barbe grisonnante et la quarantaine approchante, parlent comme des zy’va. Enfin, l’enseignement académique est calqué sur le cycle moderne « licence-maîtrise-doctorat avec thèse » alors que nos Anciens ne considéraient savant que celui était considéré comme tel par d’autres savants, doctorat ou pas doctorat, thèse ou pas thèse.

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