Halal. Le Figaro publiait ce matin un article consacré à un sondage réalisé par l’IFOP sur la consommation halal et intitulé : « Les personnes d’origine musulmane et la consommation halal ». Les résultats ne sont pas à prendre au pied de la lettre, d’abord parce que ce n’est qu’un sondage ensuite parce qu’il n’est pas possible pour l’IFOP d’établir un échantillonnage précis, du fait de l’interdiction bien française d’établir des statistiques ethniques. Considérons néanmoins que cette photographie n’est pas dénuée d’intérêt et revenons sur quelques chiffres qui méritent un peu d’attention.
Lieux d’achat de viande halal
92 % des répondants indiquent acheter leur viande halal chez le boucher contre 34 % en grande surface. On remarquera que plus la ville est importante moins on se rend en grande surface. Cela rejoint le propos d’Amaira qui en août 2008 écrivait ceci :
Il faut penser aussi à ceux et celles qui ne vivent pas dans les villes à fortes concentrations de communautés musulmanes et qui n’ont pas accès aussi facilement que les autres aux produits hallal ou autres denrées dites orientales. J’ai vécu trentre ans dans un village normand et aujourd’hui encore pour y trouver de la viande hallal on doit parcourir minimum 35 km !
Ce chiffre n’a rien d’étonnant. Les musulmans continuent de faire confiance à leurs bouchers. Commerce de proximité, légitimité à vendre de la viande halal, ancienneté, sont autant d’atouts favorisant les bouchers musulmans.
Confiance à l’égard des marques et des fabricants
a) 68 % savent que les industriels usent de différentes ficelles, « jouent sur les mots » pour vendre de la viande non halal. Ces mêmes répondants affirment qu »il n’est pas toujours facile de repérer les produits vraiment halal. En clair, 68 % des musulmans seraient conscients qu’on les floue en leur vendant de la viande non halal. Il faudrait à cet égard modifier, dans la formulation de la question de l’enquête IFOP, le « beaucoup » par « la quasi-totalité » des marques et des fabricants et ajouter « et des organismes de certification ».
b) Dans le même temps, 68 % se contenteraient de la mention « halal » sur un produit et ne chercheraient pas à en savoir plus. Ce second résultat semble contredire le précédent. Pourtant, c’est la triste réalité. Si aujourd’hui les musulmans ont conscience qu’industriels et certificateurs se moquent d’eux, dans les faits, ils l’acceptent et souvent ne cherchent pas à en savoir plus. Interrogez un de ceux-là sur ce qu’il pense du marché de la viande halal, il vous répondra : « tous pourris ». Demandez-lui pour quelles raisons, dans ce cas, il achète les yeux fermés, il sortira son joker « ‘ala rakebtou » (traduction : « c’est pour sa poire »), formule magique qui consiste à remettre tout le tort sur le vendeur-escroc.
Vers la fin des magouilles
Pour autant, cette situation tend à disparaître. De plus en plus de consommateurs musulmans prennent conscience de la nécessité de demander des comptes aux industriels et aux organismes de certification. Ils ne se contentent plus de l’inexcusable posture qui consiste à rejeter toute la responsabilité sur les margoulins (bouchers, industriels, certificateurs). Si l’immense majorité de la viande halal vendue en France n’est en réalité en rien halal, c’est d’abord à cause de la passivité des consommateurs musulmans eux-mêmes qui préfèrent le confort de la paresse à l’âpreté de la vérification.
Profitons-en pour rappeler que changer la donne est aujourd’hui à la portée de tous. Les promoteurs du faux-halal sont aujourd’hui effrayés à l’idée d’être découverts. Ils savent tous qu’ils sont en sursis et redoutent plus que tout une réelle prise de conscience et une mobilisation active des consommateurs musulmans. Si vous ne savez pas quoi faire ni comment faire, voici ce que nous vous proposons : Ce que vous pouvez faire pour le halal.
Pour télécharger les résultats du sondage de l’IFOP pour Le Figaro, cliquez sur le lien suivant : Les personnes d’origine musulmane et la consommation halal
J’aimerais drôlement bien savoir sur quoi ils se basent pour leur échantillon…
Echantillonnage : Action ou étape d’une enquête quantitative qui consiste à sélectionner les individus que l’on souhaite interroger au sein de la population de base. Le plus souvent l’échantillon est prélevé de manière aléatoire.
L’échantillonnage doit être en quelque sorte l’image de la population que l’on veut représenter (les consommateurs musulmans). Cependant comme le dit très bien Al Kanz, nous ne pouvons connaitre les critères de la population des consommateurs musulmans en France.
L’échantillonnage s’est donc calqué sur la base des critères de la population française.
Or la structure démographique de la population des consommateurs musulmans, est surement différente de celle de la population français.
Nous pouvons donc penser que cette etude ne peut etre « representative » de la population des consommateurs musulmans. Elle serait plutot une etude qui rend compte de la pratique de certain consommateur musulmans.
J’espere avoir été clair
Salam aleikoum, pour info personne n’est d’origine musulmane, mais de confession musulmane. Le titre du sondage est grotesque. C’est ca les journalistes… ils ne comprennent rien a l’islam et ne font rien pour le comprendre, en fait, ils font semblant…
Salam aleikoum,
A défaut si vous êtes dans le doute rendez-vous chez un boucher casher au moins la traçabilité sera plus juste. Car des bouchers « pseudo » musulmans existent