Voilà bientôt une semaine que près de deux milliards de musulmans à travers le monde sont entrés en ramadan.
Observation du ciel à la recherche du croissant de Lune, repas précédant la première prière de la journée, jeûne de l’aube au coucher du Soleil, lecture du Coran, prières nocturnes à la mosquée, etc. : le mois de ramadan est associé à un certain nombre de pratiques et de rites, mais aussi à quelques mots, dont nous vous proposons ci-après une définition.
Saoum ou siyam (jeûne) : troisième pilier de l’islam, avec la profession de foi (shahada), la prière, la zakat al-mal (impôt social purificateur), le hajj, le jeûne du mois de ramadan consiste à ne pas manger, ne pas boire, ne pas avoir de relations sexuelles entre époux de l’aube au coucher du soleil durant 29 ou 30 jours.
Hilal (croissant de Lune) : croissant lunaire qui annonce le nouveau mois. Lors de la nuit du doute, le 29 au soir de chaque mois du calendrier musulman, des comités d’observation scrutent le ciel pour tenter de voir le hilal. S’il est vu, alors le mois qui suit débute dès le lendemain. Dans le cas contraire, il faut ajouter un jour au mois en cours, qui en comptera alors 29 au lieu de 30. Le mois suivant commence le surlendemain. Cette règle vaut pour ramadan comme pour les onze autres mois du calendrier.
Ramadan mubarak : formule consacrée pour souhaiter un bon ramadan, littéralement un « ramadan béni ». Elle est le plus souvent employée en début de mois, mais peut tout à fait être utilisée tout au long du mois.
Sahur ou suhur : repas du matin, pris avant l’aube. Le Prophète ﷺ a recommandé à plusieurs reprises de prendre le suhur, « source de bénédictions », selon un hadith. Il n’est pour autant pas obligatoire.
Subh (ou fajr) : prière de l’aube et première des cinq prières obligatoires que doivent accomplir quotidiennement les musulmans. L’heure de cette prière marque le début de l’abstinence et donc du jeûne observé tout au long de la journée.
Maghrib : quatrième prière obligatoire de la journée. Il s’agit de la prière d’après le coucher du soleil. Elle marque la fin de la journée de jeûne et le moment de l’iftar.
Iftar ou ftur : repas de rupture du jeûne, pris après le coucher du soleil. C’est à partir de l’heure de la prière du maghrib, annoncée dans les pays musulmans par l’appel à la prière (adhan) proclamé par le muezzin, que les musulmans rompent leur jeûne, le plus souvent avec une datte, un verre d’eau ou de lait. Depuis 2020, le mot, entré dans le dictionnaire Le Petit Robert, est français.
Imsak : limite de sécurité que d’aucuns observent par crainte de manger ou de boire après l’heure limite. Critiquée par certains savants, elle est considérée légitime par d’autres dès lors qu’elle n’est pas prise comme une obligation au même titre qu’une autre adoration.
‘Isha : dernière des cinq prières obligatoires quotidiennes. Pendant ramadan, son heure est le plus souvent en France légèrement retardée afin de permettre aux jeûneurs de dîner et de se reposer un peu avant d’entamer les prières collectives du tarawih.
Tarawih : prières collectives, non obligatoires, accomplies à la mosquée — ou à la maison, seul ou en famille — après la prière de l’isha. Les premiers offices commencent la veille du premier jour de jeûne. Tout au long du mois, un ou plusieurs imams récitent chaque soir lors de ces prières plusieurs pages du Coran, l’objectif étant de compléter la récitation intégrale du Livre saint avant la fin de ramadan, voire de la 27e nuit.
Tahajjud : prières équivalentes aux prières de tarawih, mais effectuées dans la nuit, bien avant la prière de l’aube.
Salat (prière) : le terme désigne tant les cinq prières obligatoires que les prières surérogatoires, c’est-à-dire facultatives, mais méritoires.
Du’a (invocation) : prière adressée à Allah, Dieu, pour demander Sa miséricorde, Sa bénédiction, Son pardon, Son soutien, etc. On peut invoquer Allah aussi pour des requêtes purement mondaines, matérielles. Des règles régissent les invocations. Certaines du’a sont tirées de versets coraniques, d’autres de hadiths. Pour autant, il est possible aussi d’invoquer Dieu avec ses propres mots. La Citadelle du musulman est l’un des recueils d’invocations les plus connus.
I’tikaf : retraite spirituelle généralement effectuée lors des dix derniers jours de ramadan à la mosquée. Il s’agit pendant toute cette période de s’isoler pour se consacrer entièrement à l’adoration d’Allah, sans jamais quitter la mosquée.
Nuit du doute (laylat al-shak) : 29 au soir de chaque mois du calendrier musulman, durant lequel après la prière du maghrib le ciel est scruté à la recherche du croissant lunaire (hilal). La nuit du doute est traditionnellement associée uniquement au mois de ramadan. En réalité, chaque dernière nuit de chaque mois lunaire est en soi une nuit du doute.
Nuit du destin (laylat al-Qadr) : « meilleure que mille mois », selon la sourate éponyme (sourate 97), cette nuit est l’une des « dix dernières nuits impaires de la dernière décade du mois de ramadan », indique un hadith, dans lequel le Prophète ﷺ nous enjoint à la chercher. Cette nuit peut donc être celle du 21, du 23, du 25, du 27 ou du 29 ramadan.
Coran : Livre saint des musulmans révélé durant 23 ans au Prophète Muhammad ﷺ. Les premiers versets — les cinq premiers versets de la sourate L’Adhérence —ont été révélés la 27e nuit du mois de ramadan. Le Coran compte 114 sourates et plus de 6 000 versets. Il est fortement recommandé d’en achever la lecture complète pendant ramadan.
Zakat al-fitr : aumône obligatoire à verser à la fin de ramadan, avant la prière de l’aïd al-fitr. Selon la tradition prophétique, elle doit être versée en denrées alimentaires. D’aucuns considèrent que l’on peut aussi donner de l’argent. Cette année, comme les années précédentes, le montant de zakat al-fitr est fixé à 7 euros par personne à charge. Il convient de la distinguer de zakat al-mal.
Aïd al-fitr : première des deux fêtes du calendrier musulman, la seconde est l’aïd al-adha, parfois appelée « fête du mouton ». L’aïd al-fitr, qui correspond au 1er jour du mois de chawwal, a lieu le lendemain du dernier jour de ramadan. Cette fête marque la fin des privations observée tout au long du mois de jeûne.
Nous aurions pu ajouter à cette liste, entre autres mots, omra et fanous. Le premier est un « petit pèlerinage », selon une expression courante, à La Mecque. A la différence du hajj, qui s’accomplit durant plusieurs jours, la omra s’effectue en quelques heures, voire moins si l’on presse le pas.
Quant au fanous, le terme désigne un type particulier de lanternes déployées et allumées surtout pendant ramadan, notamment au Moyen-Orient, particulièrement en Egypte dont elles sont originaires.
Le mois de ramadan 2024 – 1445 devrait prendre fin aux alentours du 10 avril.
