Google, moteur de recherche qui domine le monde — 85,35 % des recherches au 1er janvier 2023 —, est plutôt (surtout ?) une agence de publicité dotée d’un moteur de recherche, une plateforme de liens, un annuaire, dont la vocation est d’attirer les internautes pour vendre de la publicité à des annonceurs.
Liens sponsorisés, poule aux oeufs d’or de Google
Offrir les meilleurs résultats possible pour chaque requête formulée par un internaute, c’est bien ce que propose Google. Mais ce qui lui rapporte des sous, ce sont les liens sponsorisés, ces publicités textuelles que paient des annonceurs pour apparaître en haut de page et augmenter le trafic vers leur site Web.
Le géant américain a ainsi tout intérêt à ce que les internautes cliquent sur ces liens publicitaires — véritable machine à cash : Google Ads a rapporté 200 milliards de dollars en 2022 —, plutôt que sur les liens dits « naturels ». D’où l’intérêt des boîtes de réponses.
Retenir les internautes grâce aux boîtes de réponse
Lancées en 2013, les boîtes de réponse, qui apparaissent avant les premiers résultats du moteur de recherche, fournissent aux internautes des informations immédiates.
Voici par exemple celles indiquant les dates prévisionnelles du début et de la fin de ramadan, apparues en 2017 en même temps que celles pour l’aïd al-fitr, l’aïd al-adha ou encore le hajj.
Il faut désormais aussi compter avec les boîtes de réponse « horaires des prières islamiques », que Google vient tout juste de lancer.
Tout est là : les horaires des cinq prières canoniques quotidiennes, l’heure du lever du Soleil (churuq), le nom de la ville, le temps restant avant la prochaine prière et même la possibilité de choisir l’angle de calcul, le mode de calcul.
Google va plus loin et propose aussi les horaires de prière pour les trente prochains jours.
S’agissant des modes de calcul, Google semble s’être inspiré des sites d’horaires de prière les plus aboutis, comme Islamic Finder. On remarquera le mode de calcul « Musulmans de France », ex-UOIF (Union des organisations islamiques de France), qui n’est autre celui basé sur l’angle 12 degrés ; angle qu’il faut éviter à cause des horaires problématiques du subh lorsque l’on jeûne et de l’heure prématurée de la prière de ‘isha.
Lire – Ramadan : attention aux horaires selon l’angle 12°, problématique pour le jeûne
Les classiques angles 15 et 18 degrés, ceux recommandés en France, ainsi que d’autres modes de calcul utilisés à l’international figurent dans un menu déroulant accessible en un clic.
Il faudrait vérifier, pour chaque mode de calcul, que les horaires sont corrects. Mais sur le principe, ce service est plutôt une bonne nouvelle pour les internautes les plus pressés. Moins bonne pour les sites Internet spécialisés, qui vont être amputés d’un trafic peu ou prou important.
La casse devrait être relativement amortie pour des sites comme Mawaqit, au moins dans un premier temps. Fort d’un trafic de plusieurs millions de visiteurs par mois et d’une application particulièrement téléchargée, ce site d’horaires de prière très populaire dispose en effet d’une base d’utilisateurs très importante et son modèle ne repose de toute façon pas uniquement sur le positionnement de ses pages sur Google.
Quid des autres sites ? L’avenir nous le dira.
